Élégance d’un dandy, guitare à la main, un flow folk très inspiré, voici Kid Harpoon.
Après plusieurs EP et maxi remarqués par le NME, ce petit british nous revient cette fois ci avec son premier album, Once. Kid Harpoon alias Tom Hill est un song-writer à l’image de notre bien vénéré Devendra Bahnart, la poésie surréaliste en moins. Originaire de Chatham en Angleterre, Kid Harpoon s’illustre en poly musicien hautement influencé par la musique folk parfois même tirant vers du Clash. Avec Once, Kid Harpoon, signe donc son retour, certes attendu mais gorgé de désillusions.
On débute par un coup de cœur : le très sombre et énigmatique "Death of a Rose". La voix y est obscurément posée, les chœurs y sont justes, et la composition à la pointe du mystique. Avec "Stealing Cars", la chanson qui ouvre le bal, donne tout de suite l’ambiance de l’album. Ça sent bon les fleurs des champs mais il n’y a rien à voir, enfin à écouter. Les paroles sont faciles et entraînantes, la guitare fuse et nous enivre trop vite. Cette chanson a quand même le mérite de mettre de bonne humeur rapidement. A écouter au réveil donc un lundi matin, effet garanti pour toute la semaine. L’effet continue avec "Back From Beyond" ainsi que sur "Flowers by the shore", "Burnt down house" et l’entrainant "Marianna", où il nous délivre encore les ressources de son panel folk décalé mais toujours en finesse. La ballade "Colours" et la berceuse "Childish dreaming" ne sont pas en reste. Mais leurs compositions sont peut être un peu trop limpides, et prévisibles.
Once s’écoute, s’apprécie mais s’épuise vite.
En effet ce qui nous avait précédemment étonné chez Kid dans l’effervescence de ses débuts (sur First et Second, ses précedents EP), c’était cette façon qu’il avait de faire passer ses compositions folk – notamment sur "Aeroplanes & Neon Lights", "Riverside" et "In The Dark" – en quelque chose de singulier et d’inattendu, sans tomber dans le mélo, encore moins dans le pathos… mais ici la finesse est trop appuyée. Si sa coupe dépeignée, ses fringues cintrés, son Cockney speech et sa guitare l’accompagnent toujours, ses chansons qui étaient fantastiques, sombres, aux paroles bien acérées, tendent à tomber dans une certaine banalité, qui font de Once un disque simpliste et visiblement trop soigné.
Où est donc passé le génie du début qui n’hésitait pas à faire des écarts de voix, tellement plus efficaces ? Sous la houlette de Trevor Horn (producteur et ex membre de The Buggles et entre autre producteur des Pet Shop Boys, Grace Jones), peut-être s’est-il retenu ?
Pour les moins frileux et les plus curieux, Kid Harpoon sera le 24 octobre 2009 au Nouveau Casino. |