Thriller
philosophique écrit par Xavier Jaillard, mise en scène
de Xavier Lemaire, avec Patrick Préjean et Xavier Jaillard.
Xavier Jaillard, comédien,
metteur en scène et auteur prolifique et éclectique,
Molière 2008 de la meilleure adaptation pour "La
vie devant soi" triplement récompensé et
interprété par Myriam Boyer, a tâté
du théâtre de dialogue sur fond historique en écrivant
un thriller philosophique qui se déroule au 1er siècle
après Jésus-Christ mettant en présence
deux personnages historiques, Sénèque et Saint
Paul, qui est enfin porté sur scène dans une mise
en scène de Xavier Lemaire.
"Après l'incendie, Sénèque et Saint
Paul" propose au spectateur d'effectuer un grand bond dans
le passé, en l'an 64, après le grand incendie
qui a ravagé Rome, et met en présence Sénèque,
philosophe, dramaturge et homme d'Etat, conseiller de Néron,
et Saül, évangélisateur fondateur du christianisme,
plus connu sous le nom de Paul de Tarse puis Saint Paul, le
leader des chrétiens accusé d'être à
l'origine dudit incendie.
Pourquoi Sénèque vient-il régulièrement
rendre visite au prisonnier alors que tout les oppose ? Tout
les oppose et donc, dans la geôle, va se dérouler
entre ces deux intellectuels, une joute oratoire, philosophique,
théologique et politique de haut vol. Mais à quelle
fin ?
Patrick Préjean et Xavier Jaillard, deux vieux briscards
de la scène, revêtent respectivement la tunique
de l'apôtre et la toge du consul. Au discours exalté
du premier répond la démonstration éloquente
de l'autre mais tous deux sont des hommes habiles et les comédiens,
tous deux expérimentés, s'emparent avec fermeté
et talent des dialogues vifs, percutants, riches et parfois
diablement cocasses. Et souvent si la forme et les moyens sont
différents, ils parviennent souvent à rapprocher
leurs points de vue.
Fort de son statut politique et de sa liberté, Xavier
Jaillard- Sénèque tel un Raminagrobis se pourlèche
les babines devant le prisonnier. Mais Saint Paul-Patrick Préjean,
sous des airs d'illuminé faussement naïf, a suffisamment
roulé sa bosse pour sentir qu'il ne s'agit pas que d'une
visite de courtoisie et le spectacle oscille ainsi suivant le
principe des vases communicants qui relance toujours l'intérêt
et l'attention du spectateur tout en ménageant le suspense.
Le duo fonctionne bien et le spectacle est donc réussi. |