Health, groupe en provenance de Los Angeles, publia en 2007 un album éponyme autoproduit qui passa relativement inaperçu, mais qui marqua quelques auditeurs à l’affut de nouveautés. Leur participation avec Crystal Castle la même année, marqua les esprits.
Ces jours-ci est paru Get Color, leur deuxième opus, produit cette fois dans un studio, et en analogique de surcroit. A l’écoute, on pourrait presque sous-titrer "Get Color, ou la digestion musicale des trente dernières années" car le quatuor a littéralement ingurgité la culture musicale globale, tous styles confondus, et s’est évertué à ne reproduire aucun schéma classique, mais plutôt des ambiances. Ici l’innovation musicale est de mise, aucun des titres ne fait dans la facilité. Les quatre musiciens sont allés puiser des trésors d’inventivité, certainement en s’interdisant de sonner comme leurs ainés, s’astreignant à défaire plutôt que de refaire, multipliant la nouveauté et la prise de risque.
Néanmoins, on ne peut s’empêcher de faire des rapprochements (c’est humain, même en refusant ce type de raccourcis, on se fait prendre au piège), on pense à une New Wave mâtinée d’électronique pour la froideur et le côté sombre de cet album (New Order en particulier), mais aussi au bagage Rock-Psychédélique pour de nombreux titres, aux partitions alambiquées. Si Health devait être comparé à un groupe, on pencherait sans hésitation vers Animal Collective, tant leurs compositions se rapprochent de l’esprit de dé(re)construction de ces derniers.
On pourrait presque résumer Get Color à trois titres, pour illustrer la teinte musicale qui se dessine. "In Heat", une formidable mise en bouche, un titre que l’on pourrait qualifier d’uppercut. "Die Slow", titre sauvage dont la colonne vertébrale est une rythmique à contre-temps, un esprit club et sur voix pop. "We are Water", qui rappelle la bande originale de Blade Runner (Vangelis), dont le tempo aurait été survitaminé, titre clairement New Wave par plein d’aspects. Les autres titres ne sont pas en reste, loin de là, l’album regorge d’inventivité et de virtuosité, ce qui peut parfois, être indigeste tout de même. Si vous recherchez the next big thing, vous y êtes mais un peu en retard, le phénomène est déjà en route. |