Ambiance calme, bon enfant, d’un public de quadra, et même plus, sagement assis dans une Cigale redevenu théâtre pour accueillir les fans d’Alain Chamfort. En effet, la fosse et les côtés sont pourvus de sièges et un grand rideau de velours rouge occulte la scène.

Pas de cigarettes, pia-pia discret puis silence religieux, applaudissements d’encouragement pour Pierre Bondu, intimidé, qui entre presque comme par hasard sur scène.

De sa voix chaude, presque tremblante, seul à la guitare il interprète le très beau "Quitter la terre". Entre ensuite le quator à cordes, violons, alto et violoncelle, formation orchestre de chambre, particulièrement adaptée aux moments délicats et mélancoliques que constituent ses chansons et pour laquelle il a réécrit les arrangements de son dernier album "Quelqu’un quelque part" dans lequel il était accompagné par le Bulgarian Symphony Orchestra.

Avec humour, il présente les quatre jolies interprètes comme ses Bondettes et enchaîne sur "A côté de moi".

Privilégiant les intros aux cordes, les mélodies n’en demeurent pas moins efficaces et permettent d’apprécier son réel talent de compositeur. Ainsi par exemple "Vu d’ic"i qui sur album a une couleur variété années 6O prend des allures de bossa.

Pierre Bondu jouera également des morceaux de son premier album, "Ramdam", dans lequel il se reconnaît quand même bien un peu (voir son interview), la belle "complainte du matamore" sur laquelle le public néophyte applaudit prématurément, "Je vous ferais signe la prochaine fois", dit-il souriant avant d’enchaîner.

Et puis "Refaire sa vie" dont il a oublié quelques paroles. Ce trou de mémoire le pertube néanmoins un peu et l’amène à se tromper d’accord sur le morceau suivant, morceau qu'il nous décrit fatal car il lui tend un piège à chaque fois. Qu’importe, la musique est un art vivant et le public ne lui en tient pas rigueur.

Le set s’achève avec une excellente reprise toute en montée de puissance et de virtuosité des cordes de "Chercher le garçon" de Taxi girl.

Applaudissements mérités...et à suivre