Le
Musée National des Châteaux
de Malmaison et Bois-Préau présente une
exposition originale, singulière et intrigante sous le
titre "La cave de Jospéhine
- Le vin sous l'Empire à la Malmaison" co-organisée
par le Musée Napoléon Thurgovie en Suisse et le
Museo Napoleonico de Rome.
Intrigante car il ne subsiste rien de la cave de Joséphine,
au sens physique du terme, qui se trouvait sous la galerie des
serres chaudes aujourd'hui disparue.
Singulière ensuite puisque son origine réside
dans le remarquable document conservé au musée
qu'est l'inventaire extrêmement complet de la cave qui
a été dressé à la mort de Joséphine
de Beauharnais et qui recense précisément les
bouteilles par provennace géographique.
Originale enfin puisque, à partir de ce document, les
commissaires de l'exposition, Elisabeth Caude
et Alain Pougetoux, conservateurs
en chef au Musée National des Châteaux de Malmaison
et Bois-Préau, ont eu l'idée de concevoir une
exposition qui, à travers le vin, retrace un chapitre
de l'histoire du goût ainsi que l'évolution des
arts de la table.
Ce qui ne revêt pas un caractère artificiel ni
ne s'apparente à un exercice de style muséographique
puisque l'art de vivre connaît une réelle évolution
sous l'Empire en conjuguant innovation et qualité.
L'ensemble des pièces, documents iconographiques et
sont présentées essentiellement sous vitrines
joliment scénographiées par Frédéric
Beauclair.
Du contenu au contenant, l'art de
vivre sous l'Empire
Comme le précisent les commissaires, cette exposition
a été pensée comme un hommage à
Joséphine de Beauharnais, femme de goût qui pratiquait
un art de recevoir très raffiné et une incursion
dans la vie quotidienne à la Malmaison.
Par
sa conception, elle s'adresse à un large public.
En effet, aux amateurs de vins, pense-t-on immédiatement,
car elle aborde largement l'évolution de la production
vinicole et de la commercialisation du vin avec l'apparition
des bouteilles favorisée par l'essor de l'industrie du
verre et des étiquettes papier, avec l'invention de la
lithographie, qui remplacent les rares et précieuses
étiquettes en porcelaine émaillée.
L'exposition présente une belle sélection de
bouteilles ainsi que de nombreux documents non seulement afférent
à la gestion minutieuse de la cave de l'impératrice
mais également sur la typologie des vignobles et les
comptes des grandes maisons viticoles.
Ensuite, grâce aux pièces de verrerie et de table
ayant commandées par Joséphine et rescapées
du bris, elle offre un beau panorama sur les arts de la table.
L'Empire ayant adopté le service à la russe,
les verres et ustensiles s'y rapportant qui, auparavant, dans
le service à la française, se trouvaient sur une
desserte, sont désormais posés sur la table ce
qui va entraîner une évolution notable en terme
d'esthétique dans l'art du verre en termes nonseulement
de raffinement mais également de variété
de formes pour s'adapter à chaque type de vin.
Sur
ce point, l'apparition de nouvelles manufactures de cristal,
comme Baccarat et Saint-Louis, et leur inévitable concurrence,
les amène à rivaliser d'ingéniosité
technique et de crétaivité en termes d'arts décoratifs.
A admirer notamment, une belle pyramide de flutes à
champagne, dont deux très rares exemplaires de forme
trompette, vin très prisé à l'époque
et depuis des décennies qui est désormais bu dans
cette nouvelle forme de verres.
Les visiteurs pourront également découvrir un
large éventail d'accessoires pour le vin qui constituent
des pièces remarquables en cristallerie, orfèvrerie
ou porcelaine monogrammée tels les seaux à bouteille,
le bol à punch et d'une pièce de vaisselle aujourd'hui
inusitée, la verrière, qui servait de rafraichisseur
à verres.
L'exposition se clôt sur un clin d'œil avec une
sélection d'œuvres relatives à la représentation
du vin dans la légende napoléonienne afin de rappeler
le lieu qui est le musée napoléonien des années
heureuses. |