Alors que le très controversé nouvel album des Editors vient de sortir, voilà qu'un nouveau trublion vient enfoncer le clou avec un disque qui fait, lui aussi, la part belle aux claviers des années 80 et au chant délicieusement New Wave.
Ben Garrett, l'homme derrière Fryars, n'a que 19 ans et déjà une belle maîtrise. Ayant débuté quelques années plus tôt en bricolant des sons sur son ordinateur (à l'aide, pour la petite histoire, d'outils gratuits), Garrett, après deux singles remarqués, sort son premier album en utilisant les souscriptions de ses fans. Et ça marche !
Et surtout l'album emprunte suffisamment les chemins de distribution traditionnels dans lesquels il faut bien inclure la distribution numérique, pour qu'il arrive aujourd'hui jusqu'à nos oreilles.
Et ça vaut la peine car ce Dark Young Hearts est une belle réussite.
Dans un style plutôt New Wave donc, Garrett propose une pop toute british avec son accent élégant et sa voix de crooner que l'on pourrait caser quelque part entre Dave Gahan et Ian Broudie, sombre et élégant, pop et crooner, subtile et sexy sans jamais donner l'impression d'en faire trop.
De ritournelles popisantes ("The ides") en hommage Cold Wave ("Lakehouse"), les titres s'enchaînent et les synthétiseurs se mêlent à des sonorités plus classiques ("A last resort", belle ballade presque acoustique ou le très beau "Benedict Arnold" avec ses choeurs féminins venus tout droit d'un album des Cocteau Twins).
Il y a sur cet album quelques très bons titres comme "Of march" qui, justement, rappelle un peu The Editors ou encore le génial et entrainant "Ananas trunk railway" joliment foufou.
Car oui, ce disque est un peu fou, et son auteur sans doute un peu rêveur, mais sa musique électro-bricolo donne envie de rêver avec lui. |