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Entretien avec Steven et Jennifer  (Beggars france)  mars 2004

C'est à l'occasion de leur tournée promotionnelle précédant de quelques semaines la sortie de leur premier album "Mouthful of love" que nous avons eu l'occasion de rencontrer 2 membres des Young Heart Attack, à savoir Steven, bassite et auteur de la plupart des morceaux, et Jennifer, la voix féminine du groupe.

Un grand sourire sur leurs visages de jeunes artistes encore timides et ravis d'être là pour parler de leur travail, bien loin des clichés des gros bras tatoués revenus de tout jouant du hard rock FM dans les relais routiers le lons des highway américaines que l'on pourrait imaginer à l'écoute de leur premier album, ils nous ont très chaleureusement accueillis dans le petit salon de Beggars France (merci à JB) une heure durant et ce en fin d'une journée promo largement remplie et avant leur départ pour la Hollande pour continuer cette tournée de presse.

Comment est né Young Heart Attack ?

Steven : On jouait tous dans des groupes différents au départ, sauf Jennifer qui est une "nouvelle venue". En fait on voulait faire un groupe de rock, comme bien d'autres gens.. Chris et moi on a commencé et on a cherché un bassiste dans nos relations, dans le coin, dans notre ville d'Austin. Nous n'avions pas d'idée préconçue sur ce que serait le groupe, plutôt rock plutôt heavy metal... on voulait juste faire un groupe de rock
Jennifer n'avait jamais été dans un groupe de rock auparavant. Elle vient plutôt du jazz. Je cherchais une fille pour faire les choeurs sur les chansons au départ. Enfin bref, même si elle n'avait pas un passé rock, ça la tentait et on s'est donc retrouvé à travailler tous ensemble et à écrire des chansons.
On a travaillé 7 mois durant, en 2001 et on a fait notre premier show ensuite, au printemps de l'année suivante. On commençait à bien se connaître. On n'avait pas des ambitions démesurées si ce n'est partir sur la route jouer live et essayer de faire un disque.

Ok donc maintenant vous êtes rodés et vous cherchez une maison de disque, est ce que cela a été facile ?

Jennifer : Ouais super facile (rires)

Steven : Oui c'est vrai qu'on peut penser que c'est difficile de trouver un label, avec tous ces groupes etc ... mais je crois en la musique, en l'amitié et c'est vrai que cela a été plus facile que ça a pu l'être auparavant. Nous avons sans doute été au bon endroit au bon moment.
Mais ce n'est pas pour cela qu’on n'a pas continué à bosser dur, car nous sommes un jeune groupe, comme un bébé, et il faut grandir, trouver la bonne direction dans laquelle nous avons envie d'aller sur disque, écrire de nouvelles chansons, essayer de s'améliorer en concert, etc. Une fois qu'on fut prêt alors le manager s'est réellement occupé de nous... En fait ça me parait fantastique, encore maintenant (rires).

Sortir un disque était elle donc votre seule ambition ?

Steven : Oui et voyager autour du monde, pour que les gens entendent notre musique. Nous ne voulions pas passer notre temps à faire des petits concerts le week end à Austin.
En fin de compte la chose la plus importante pour nous c'est de pouvoir devenir des musiciens professionnels, pouvoir vivre de notre musique.

Vous êtes sur le même label que les White stripes (XL recording). Cela engendre-t-il une pression supplémentaire, notamment en terme de performance commerciale ?

Steven : Le label ne nous met aucune pression en ce sens. XL et Beggars sont très bien pour cela. Bien sur qu'ils veulent vendre un maximum de disques mais cela ne se fait pas en dépit de la musique. Cela n'a rien à voir avec certains gros labels qui veulent vendre à tout prix sans se préoccuper de la qualité musicale de ce qu'ils vendent. En fait la pression on se la met plutôt nous pour donner le meilleur de ce que l'on peut faire.

Votre musique est très rock, voire hard rock. Parlons un peu de vos influences. Votre bio mentionne les Who, le MC5, les Stooges ... réalité ou effet marketing ?

Steven : Bien sûr que l'on aime ces groupes. En fait je crois que tout ceux qui aiment la musique rock aiment ces groupes. Ce sont des classiques. Mais on ne peut pas dire que ce soit les seules choses que nous écoutions ou qui nous ont influencé, il y en a beaucoup d'autre.
C'est vrai que ces 3 là sont vraiment des références et tout le monde les connaît, c'est donc une façon de dire "Si vous aimez ces groupes, vous aimerez Young Heart Attack". Mais nous ne sommes pas limités à cela.

Alors par exemple quel est la dernière chose que vous avez écouté récemment et qui vous a plu ?

Steven : Et bien, dans les groupes récents, je dirais, un groupe anglais qui s'appelle The Libertines et puis bien sur Elephant des White Stripes qui à mon avis est déjà un classique du rock

Et AC/DC ? car certains moments de l'album rappelle vraiment ce groupe notamment les premières secondes de "Mouthful of love", la première chanson du disque.

Steven : Je ne vais pas dire que je n'aime pas ACDC mais ce n'est pas ce que je préfère, ils ne sont pas dans mon top ten de mes albums préférés.

Toi Jennifer tu as un passé plutôt jazz ...

Jennifer : Oui c'est vrai, jazz, blues, mais je n'en écoute plus autant que j'en ai écouté. Je suis beaucoup plus tournée vers le rock maintenant et c'est d'ailleurs pour cela que j'en fait (rires).

Concernant les chansons, il se trouve que chaque chanson est chantée à 2 voix mais c'est toujours la voix masculine qui est en avant et celle de Jennifer qui se contente des choeurs ? Pourquoi ne pas faire chanter plus Jennifer ?

Steven : On y travaille, on va essayer cela en effet. Ce n'est pas ce que l'on souhaitait au début, on voulait juste qu'elle fasse les choeurs mais je pense que sur le prochain album elle aura plus de partie de chant et nous les mecs on fera plus de choeurs. (rires).

Qui décide dans le groupe ? Steven, es tu le leader ?

Jennifer : Oui ! c'est le leader de la bande (rires)

Steven : Non tout le monde participe, les autres gars écrivent aussi des chansons, Jennifer n'en a pas encore eu l'occasion mais ça viendra sûrement ... moi je centralise un peu tout quoi...j'écris l'essentiel des textes et des musiques.

Tu es le bosseur de l'équipe alors...

Steven : Non pas du tout
Jennifer : Si si !

Cela t'es déjà arrivé de devoir trancher pour tout le groupe ? de décider qu'une chanson est bonne ou non ?

Jennifer (toujours hilare) : Oh oui souvent !

Steven : C'est vrai qu'il faut parfois prendre des décisions et j'ai tendance à m'en charger mais...

Jennifer : Nous avons toute confiance en Steven.

Steven : De toute façon ce n'est jamais arbitraire, je ne vais pas écarter une chanson juste parce que elle ne me plait pas, on en discute bien sur toujours !

Donc la porte est ouverte à tout le monde en ce qui concerne l'écriture, tu ne fais pas barrage ?

Steven : Non pas du tout ! Tout le monde peut écrire des chansons.

Jennifer : Cela étant j'adore n'être qu'interprète pour le moment.

Quelle est votre façon d'écrire ? car certains morceaux pourraient être adaptés de façon très pop en fait ...

Steven : C'est vrai que l'on fait du rock mais on attache beaucoup d'importance au songwriting, la façon d'écrire les mélodies, les harmonies dans l'esprit des années 60, et à chercher tant du coté des Byrds que des Ronnettes, Buffalo Springfield. C'est important pour nous de faire une musique rock, énergique mais tout en faisant quelque chose de ... je ne sais pas comment l'exprimer ... quelque chose de plus construit, qui tienne tout seul.

D'ailleurs je pense que la plupart de vos chansons supporteraient d'être jouées seules, en acoustique ...

Jennifer : Oui, il y a de vraies chansons derrière le bruit

Steven : Mais en fait tu as raison quand tu dis que cela pourrait être joué seulement avec une guitare acoustique et je te remercie de le faire remarquer. Je pense que la raison à cela est que j'écris la plupart des chansons seul avec une guitare acoustique donc cela donne forcément de l'importance au songwriting par rapport au bruit.

En revanche, je trouve qu’à l'opposé de ces chansons, la puissance de certaines autres est incontournable, notamment je suppose en live. Comme Over and Over qui pourrait ne jamais s'arrêter.

Steven : Oui c'est vrai que c'est un morceau tout en puissance que nous prenons beaucoup de plaisir à jouer live. C'est une pièce maîtresse de nos concerts et, en fait, l'enregistrement du morceau pour le disque a été quasiment fait en une seule prise dans les conditions du live.

A propos de l'enregistrement de "Mouthful of Love", comment se fait il que tout a été enregistré aux Etats Unis sauf 1, enregistrée en Angleterre . Il manquait une chanson ? (fou rire général).

Steven : Non pas du tout ! en fait on est arrivé avec 15 ou 16 chansons en Angleterre et puis celle-là (ndlr : In Luck), que l'on n'avait jamais enregistré mais que l'on venait de jouer live, et quelqu'un chez XL recording a dit qu'il fallait que cette chanson soit sur l'album. Alors on a loué un studio a Londres et on a enregistré en une après midi, vite fait bien fait, et mixé dans la foulée.

Et les autres chansons, où sont elle passées ?

Steven : Ce seront des faces B de singles sans doute, certaines sont vraiment bien, énergiques. On aurait bien voulu un album avec 23 chansons mais bien sur ce n'est pas possible surtout pour un premier album. (ndlr: néanmoins cet album est très court, 35 minutes).

Parlez nous un peu de la chanson "(Take me back) Mary Jane", au début on dirait que c'est une impro..

Steven : Oh oui, je vais te raconter l'histoire de cette chanson. En fait on avait pour ainsi dire fini les sessions d'enregistrements. et un jour après la séance de studio, on se rend sur le parking, derrière le studio et on a posé 2 petites batteries, Joey en a pris une, moi je me suis mis à l'autre, Chris le chanteur est arrivé avec une guitare et on a commencé à mettre des micros...
Il y avait là des chiens, des basketteurs c'était marrant, c'était l'été à Austin, très agréable d'être là. On a commencé à enregistrer, moi je joue pas trop de batterie mais à ce moment j'avais juste un ou 2 éléments, une cymbale. On a donc enregistré cela et ensuite on est retourné au studio pour ajouter un peu de piano, faire la piste de voix et quelques arrangements, notamment à l'aide de mon frère. En tout cas c'était vraiment marrant à faire, sur l'album on entend encore les basketteurs et les bruits de rue...

Est ce que le fait de vivre à Austin est important pour votre musique ?

Jennifer : Et bien, c'est une question difficile en fait et je ne peux répondre que "j'en sais rien" puisque justement je suis de Austin et je ne sais pas si ça aurait changé quelque chose de vivre ailleurs.

Steven : En fait cela à sûrement une influence sur la façon dont nous abordons la musique, dont notre musique sonne mais en même temps certaines personnes disent que notre album sonne plutôt européen alors ... que penser ?. On ne pense pas à cela mais c'est vrai que notamment au moment ou le groupe s'est formé c'était important, c'est également important quand on tourne aux Etats unis, "c'est un groupe d'Austin" ....

Maintenant que vous avez tout ce que vous espériez (un label, un album...) que peut on vous souhaiter de plus ?

Jennifer: Avoir assez d'argent pour continuer à faire de la musique, peut être même avoir un peu d'argent pour payer notre retraire (rires).

Steven : On veut rester Young heart attack aussi longtemps que possible, même si nous ne vendons pas des millions de disques, mais nous voulons continuer à écrire des chansons, à faire des tournées dans le monde entier.

Les chansons de l'album ont été écrites il y a longtemps ? C'est de l'histoire ancienne pour vous ?

Steven : La moitié est ancienne mais l'autre moitié a été écrite en studio. Mais on a déjà quelques chansons pour le prochain disque et puis on ne cesse jamais vraiment d'écrire. Parfois on improvise en studio et puis je reste souvent chez moi vautré sur mon lit avec ma guitare à regarder la télé et chercher des nouveaux trucs.

Sur la pochette il n'y a pas de crédit pour l'écriture, c'est simplement noté "all songs by YHA", pourquoi ?

Steven : Parce que c'est un travail d'équipe, même si telle ou telle personne fournit les paroles ou la musique, la chanson finale n'aurait jamais été ce qu'elle est si tout le monde n'avait pas travaillé dessus, donc la chanson appartient à nous tous.

Question évidente, pourquoi ce nom ?

Jennifer : Cela vient d'un ami de Chris, un artiste dont une oeuvre porte ce nom, ça n'a pas de signification particulière en fait pour nous au départ.

Dernière question : si vous deviez résumer votre musique en 3 mots quels seraient ils ?

Steven : Je sais pas ce que ça va donner en français, mais je dirais " Totally Fuckin' bitchin' "

 

 

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