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21st Century Man  (Fantastic Plastic)  novembre 2009

Depuis une quinzaine d’années, Luke Haines n’a jamais quitté la ligne directrice qui constitue sa musique : une pop délicate puisant sa vitalité dans une culture résolument littéraire. Avec son premier groupe, The Auteurs, il a commis un des plus bels albums des années 90, l’inépuisable New Wave (1993) : sommet de l’élégance anglaise, album parfait. Luke Haines a ensuite fondé d’autres groupes sans jamais compromettre quoi que ce soit de son individualité : l’expérimental Baader Meinhof, l’austère Black Box Recorder ; enfin une carrière solo, avec ce nouvel album, 21st Century Man, dans lequel la grâce et la limpidité de New Wave resurgissent par éclats. Dédié aux exilés et aux artistes maudits − tels Peter Hammill ou Klaus Kinski − Haines s’inclut dans cette lignée souterraine sans pour autant la revendiquer directement. Sa singularité implique une distance radicale à l’endroit d’une société dont il n’a cessé de dénoncer la médiocrité. Aussi il poursuit cette démarche en prouvant qu’il n’a rien perdu de son savoir-faire mélodique. Et cette tension entre des paroles sans concessions à l’endroit de son époque, et une exigence musicale procédant d’une grande tradition anglaise produit une dynamique qui confère à l’album une certaine élégance morale.

C’est évidemment avec ironie que Haines se considère comme un "homme du XXIème siècle" : il n’en reste pas moins, classiquement, un homme du passé. S’il a survécu aux impitoyables années 90, il sait aussi que l’Histoire (avec une grande hache) est paralysée. En naufragé, il ne prétend nullement dégeler les mécanismes qui la régissent, mais se contente de décrire les temps sombres, avec réserves. A ses yeux le seul vrai correspond au renforcement de son intégrité. Ses projets musicaux sont mis en place pour obéir à un ordre intérieur − celui de s’efforcer vers la vérité, sans tenir compte de l’adversité. "Vous n’échapperez jamais à vous-mêmes, quoi que vous fassiez", semble-t-il nous rappeler. Il faut un courage pour dire tout haut ce que d’autres n’osent même pas penser. Les chansons lui fournissent l’occasion de travailler la forme sans polir les angles. Peut-être cette position lui permet-elle de lancer, de temps à autre, un signal de détresse à un public qui de toute façon ne pourra ni le comprendre ni le percevoir. De quelque manière qu’on veuille l’entendre, Luke Haines est resté grand, et ce ne sont certainement pas les critiques spécialistes et autres journalistes de la presse musicale qui nous feront croire le contraire. J’ai dû lire ça et là, dispersés sur la Toile, des déceptions concernant l’instrumentation de l’album ; des comparaisons futiles ; des considérations sur le caractère du chanteur − comme si c’était là l’important ; comme s’il était suffisant de circonscrire cet homme à des hypothèses psychologiques, ou à la production d’un album : il dépasse largement ces points. Assurance de pensée et d’inspiration, volonté de rigueur, incessante aspiration à la qualité dégagée des impératifs de la mode : tels sont les vecteurs qui définissent sa personnalité. En suivant la ligne d’une entière liberté, et n’accomplissant que ce qui est à sa mesure, cet auteur réussit aujourd’hui à faire jaillir une étincelle qui mettra bientôt le feu aux poudres.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Das Capital de The Auteurs, Luke Haines

En savoir plus :
Le site officiel de Luke Haines
Le Myspace de Luke Haines


David Falkowicz         
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# 15 septembre 2024 : Après la culture physique, retour de la culture tout court

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Focus rentrée littéraire :

"Only lovers left alive" de Dave Wallis

"Amours manquées" de Susie Boyt
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"Emanciper ou contrôler" de Pascal Clerc
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