Drew Danburry est un songwriter américian qui a de la bouteille. Avec plus de 700 concerts à son actif, il apparaît comme un des secrets indie folk les mieux gardés des States. Another Record a décidé de le mettre en valeur dans nos contrées en sortant un EP 6 titres, Geraniums. On sent d'emblée d'où il vient : ça sent les champs de maïs du Nebraska et le spectre de Will Oldham fleure à plein nez sur ce disque.
Le premier titre "Sweet Ghost" n'aurait d'ailleurs pas dépareillé sur les vieux albums de Palace des mid nineties, tout comme le très subtilement arrangé "Sometimes". Vintage à souhait, le monde de Drew Danburry n'est pas exactement des plus joyeux semble-t-il; d'ailleurs ne l'entend-on pas sur le schizophrénique "Artex" (enregistré live) s'égosiller dans un cathartique "Sometimes life is difficult, right ?", auquel son public répond en choeur "Yeah !".
Envies d'émancipation, de liberté et de singularité dans le planant "American Thug" ("I don't wanna be like everyone" chante-t-il). Par moment, c'est un côté je-m'en-foutiste à la Guided By Voices qui ressort avec des micros qui saturent sous les poids des invectives du ricain, visiblement écorché vif et dont on imagine les prestations scéniques débridées. Mais dans une cohérence toute propre au label tourangeau, le joliment naïf "Lynette, I love you" rappellera Misophone dans le bric-à-brac instrumental qui tient d'un bordel organisé des plus plaisants.
Un disque au format court mais savoureux et revigorant qui enchantera les fans d'indie-folk américiaine. |