Spectacle
musical conçu d'après l'histoire vraie d’Alexander
Waechter, avec Isabelle Georges, David Krüger, Olivier
Ruidavet et Sergeï Dreznin au piano.
"Cabaret Terezin"
est un beau et grand projet mené par les musiciens Boris
Bergman et Sergueï Dreznin,
la dialoguiste Josette Milgram, et
la comédienne-chanteuse Isabelle Georges
pour présenter, pour la première fois en France,
un spectacle conçu à partir des chansons écrites
et composées par des prisonniers entre 1942 et 1944 dans
un camp par tout à fait comme les autres, celui de Theresienstadt,
"la ville donnée aux juifs par le Führer",
qui était présenté comme une colonie juive
modèle attestant du bon traitement accordé aux
déportés.
Au point même d'y inviter la Croix Rouge, qui n'a pas
vu plus loin que le bout de son nez, et à en immortaliser
le quotidien joyeux sur un film de propagande dont les "acteurs"
seront aussitôt après décimés.
Un très beau texte du dramaturge espagnol Juan Myorga
"Himmleweg" monté par Jorge Lavelli en novembre
2007 au Théâtre de la Tempête traitait du
dilemme inhumain et inexorable auquel était soumis les
habitants de cette ville fantôme qui devaient participer
à cette monstrueuse entreprise de déni de la barbarie
et d'instrument de propagande.
Dans ce camp, qui regroupait entre autres des artistes et des
personnalités connues, la musique et l'humour se révélaient
un des moyens de résistance pour tenter de survivre à
l'ignominie et à la barbarie du quotidien et à
l'extermination dont il n'était pas exempt ainsi que,
les activités artistiques étant autorisées
par les nazis, leur ultime et infime espace de liberté.
Isabelle Georges, qui assure la mise en scène, n'a pas
versé dans la reconstitution du spectacle tel qu'il a
pu exister mais a opté pour une scénographie très
simple et épurée.
Accompagnés par Sergueï Dreznin au piano, elle
assure avec David Krüger et Olivier
Ruidavet la partie chantée en restituant la voix
de ceux qui ont disparus, une voix qui s'élève
et résonne encore pour célébrer la vie
et la foi en l'humanité au moment même où
elles étaient réduites à néant. |