Leur album a été retenu comme l’un des plus attendus en 2009 et fut l’un des mieux reçus par la critique. The XX, groupe de jeunes londonniens à l’album éponyme, était très attendu à Lille.
À l’annonce de leur passage dans la petite salle chaleureuse du Grand Mix, le concert affiche complet, plusieurs dizaines de minutes avant l’ouverture des portes, c’est déjà la foule dehors. On se presse dans le froid, on patiente tant bien que mal.
Il faut dire que le groupe a fait une poussée remarquable l’année passée. Un groupe formé en 2005 – à quatre, puis réduit à trois au départ de Baria Qureshi en novembre dernier, les anglais ont commencé dans les pubs, les petites scènes, qui se sont pourtant vite remplies.
Le morceau "Crystalised" sort en 2005 et séduit immédiatement le public anglais grâce au bouche à oreille, mais il faudra cependant attendre 2009 et la sortie tant attendue en septembre de l’album XX en France, pour que le phénomène soit propulsé en haut des charts alternatifs attirant un public aussi large que dynamique.
La première partie de leur tournée européenne, These New Puritans, était également très attendue, mais grosse déception pour les fans à Lille, qui aperçoivent dès l’entrée dans le Grand Mix, une affiche annonçant l’absence exceptionnelle de ce groupe, la faute aux conditions météorologiques qui les ont bloqué pour l’Eurotunnel.
On calme sa déception en présumant que le concert de The XX commencera donc plus tôt, mais le public déchante vite. Après plus d’une heure d’attente dans la salle, tellement pleine à craquer que peu de courageux osent s’aventurer au fond pour atteindre le bar, une voix se fait entendre dans le micro pour annoncer officiellement l’absence de These New Puritans, et annoncer que le concert ne débutera que dans 20 min...
C’est donc après une longue attente que les fans se voient récompensés de l’arrivée sur scène de The XX, qui entament leur show par l’intro de l’album derrière un grand drap blanc tiré sur toute la hauteur de la scène, sur lequel sont projetées leurs ombres mouvantes qui jouent dans un tourbillon de lumières.
Au centre, l’ombre de Jamie Smith s’excite sur la boîte à rythmes, quand le rideau tombe sur "Crystalised" enfin et laisse découvrir à ses côtés Romy Madley Croft et Oliver Sim, devant une foule en délire.
Les heures d’attente et la mauvaise nouvelle du groupe précédent semblent maintenant effacées, le public entre dans la pop et se laisse bercer.
Une vague de pop atmoshérique, sophistiquée, très différente des groupes londonniens énervés voire punk, dont nous avons l’habitude. Une musique sensuelle, très soignée, qui perturbe par sa maturité, portée par des musiciens pourtant si jeunes. Le minimalisme de leur album est façonnée par les boîtes à rythme, la guitare répétitive, la basse qui se mélange aux voix douces.
Le concert se déroule sans accroc, avec des passages plus orientés dream-pop, ou au contraire plus énergiques qui réveillent un peu le public.
Car oui, même si le son en transcende certains, on accroche ou pas.
La musique surplombe la salle mais ne décolle pas et les voix se font parfois si molles que l’atmosphère planante en devient presque fatigante. Un peu trop simple, pour un concert, peut-être.
Peut-être que l’album nécessite plus d’attention. Un de ceux qui s’écoutent davantage dans un moment au calme, allongé, à juste être écouté.
Une prestation au final très semblable à leur disque, qui poursuit les mêmes lignes fines très pointues sans grand ébahissement.
La reprise de "Do you mind ?" de Kyla se révélera cependant être une bonne surprise tant au niveau de la justesse des notes, sur les passages a capella en particulier, que sur la maîtrise du morceau qu’ils ont fait leur.
Le concert s’achève après une petite heure de concert, après un bref rappel de "The Stars", et le groupe abandonne le public à peine chaud, sur sa faim. |