Le quatuor parisien a sorti son album il y a maintenant quelques mois, et pourtant il continue de s'accrocher à la platine et y revient régulièrement. C'est plutôt bon signe.
Il faut dire que le mixage de Tore Johansson, surtout connu pour son travail avec les Cardigans et Franz Ferdinand y est pour beaucoup. Il applique ici des recettes qui ont bien fonctionné sur les singles du groupe de Nina Perrson, "My favorite Game" par exemple. Si la place prédominante des guitares est clairement identifiée, la rythmique groove du groupe est cependant mixée pour être omniprésente. Quant à la production de Martin Solveig, elle donne de la rondeur à des morceaux largement plus rock que dance.
Strokes ou Phoenix sont les noms qui viennent en premier à l'écoute du disque. La voix éraillée et nonchalante de Chakib, auparavant guitariste d'Overhead, a d'ailleurs attrapée quelques tics de Julian Casablancas.
Les deux singles, sortis avant l'album, "Turn you on" et surtout "She's a man", utilisé pour une publicité Logitech et présent sur deux compils des inrocks, avaient donné une certaine visibilité au groupe.
L'ensemble de Seduce 'n' destroy, titre tiré du programme de motivation pour machos proposé par Tom Cruise dans le film Magnolia, se révèle électrique, mais aussi coloré d'influences à la fois funk, garage voire blues. Nerveux et sexy, l'album accroche à la première écoute. Et parce qu'on se surprend à en siffloter les mélodies, simples mais aux breaks bien positionnés, on finit par y revenir. Étonnamment, parce que le chemin a été bien balisé par les Strokes ou Franz Ferdinand, ce disque français s'impose comme un possible bon produit d'exportation.
Sélectionnés pour le FAIR 2010, dispositif de soutien aux nouveaux groupes pour la gestion de leur carrière, comme d'autres artistes passés dans ces colonnes, Hindi Zahra, Pony Pony Run Run ou Revolver pour ne citer que ceux-là, les quatre garçons semblent avoir bien besoin de cette aide. Il est en effet difficile de comprendre qu'après avoir beaucoup tourné et s'être forgé une bonne réputation scénique à la force du poignet, ils se soient subitement arrêtés alors que le disque venait de sortir. Ce n'est pas bon de se tirer une balle dans le pied quand on est sur les dancefloors, In The Club.
|