On parle beaucoup des Delphic, comme on parle de n'importe quel autre groupe une ou deux fois par mois, à la faveur qui d'une première partie d'un groupe en vue (ici les Bloc Party), qui d'un buzz orchestré par les (ingénieurs commerciaux des) maisons de disques, qui par une couverture de magazine bien négociée affichant le groupe en bonne compagnie afin de crédibiliser le tout (disons par exemple un célèbre chanteur mancunien d'un non moins cultissime groupe dont il sera question dans cette chronique).
Cependant, ce nouveau meilleur groupe du monde selon certains n'offre avec cet Acolyte qu'un vague divertissement pour fêtes tardives à Ibiza ("Acolyte" et ses claviers ridicules) ou à Bellegarde en Forez ("Halcyon") et pour les plus vieux d'entre nous (moi par exemple), l'envie de ressortir quelques albums délaissés sur une étagère tant Delphic fait référence tout au long de leur album à la New Wave d'un siècle passé.
On retrouve ainsi sur le premier titre un air de famille avec le Xymox de l'époque Phoenix (pas la meilleure donc) mais surtout de profondes réminiscences des Pet Shop Boys dans le chant et de New Order dans le son, notamment la basse sur par exemple "Acolyte".
Le problème, c'est que si le mélange est alléchant, on se retrouve trop souvent avec des titres assez creux, assemblages de sonorités dansantes parmi les plus efficaces mais qui cohabitent assez mal. On pense souvent au projet de Bernard Sumner et Johnny Marr dans les années 90, le bien nommé Electronic mais en moins bien, tout simplement. En fait, on se remémore surtout l'insignifiante tentative des deux autres membres de New Order, Stephen Morris et Gillian Gilbert dont le groupe The Other Two n'avait pas réellement soulevé les foules, proposant un assemblage sonore sensiblement aussi efficace pour danser autant qu'inintéressant à écouter dans son salon.
Bref, pas de quoi ruiner ses baskets sur les dancefloor, les Delphic sont sans doute une sensation musicale de plus mais à classer plutôt du côté de Ricky Martin que de Bloc Party. Dommage, on espérait vraiment que Manchester revienne sur le devant de la scène musicale avec une nouvelle vague post Hacienda... Mais ce n'est que "party" remise. |