Voilà bien un groupe qui redonne des forces en cette sortie d’hiver rigoureux. Originaires de Floride, les quatre membres de The Drums sont à l’origine d’un mini album simple et rafraîchissant (même si par les temps (polaires) qui courent, on recherche davantage la proximité de la cheminée que du climatiseur).
Signés chez Moshi Moshi (label défricheur de talents comme Hot Chips ou Friendly Fires), ils débarquent précédés d’un gigantesque buzz sur la toile, ce qui aurait plutôt tendance à nous rendre méfiants.
Et en effet, rien de bien nouveau sous le soleil tant les sept titres de Summertime ! s’attachent à faire revivre tour à tour la surf music des années cinquante, la pop des sixties et la new (voire même la cold, décidément on reste sur la même thématique…) wave des années '80. Rien, si ce n’est que c’est excitant, immédiat et que ça donne furieusement envie de remuer son popotin et d’aimer son prochain !
A commencer par les sifflements entêtants de l’imparable single "Let’s go surfing" ! Rares sont les morceaux capables d’un tel effet d’accroche dès les premières secondes ; le label Kitsuné ne s’y est d’ailleurs pas trompé, en l’intégrant dans le volume 8 de ses compilations réputées (aux côtés du "I Can Talk" des très bons Two Door Cinema Club qui savent manifestement aussi chanter).
Le clip est à l’image du groupe : déroutant de simplicité ! 3’06 d’un jogging nocturne communicatif, rappelant le je m’en foutisme des clips Pixiens et bel exemple au passage de lip dub réussi (pour ceux qui manqueraient d’imagination…).
La suite est à l’identique : chœurs irréprochables, voix claires, guitares efficaces, mélodies irrésistibles. Après les bluettes sympathiques "Make you mine" et "Don’t be a jerk, Johnny" c’est l’heure du tubesque et addictif "Submarine", belle déclaration acidulée dont le refrain synthétique n’est pas prêt de lâcher sa proie.
D’ailleurs tout parait si simple sur ce "Down by the water" mélancolique qu’on en devient presque jaloux, même si, comme ils nous le rappellent "It’s hard to be in this position" !
On peut certes leur reprocher des textes un peu simplistes (trop ?) mais leur vague de fraîcheur emporte vite tous les doutes, du moins tant que cela reste bon enfant et premier degré. Et cela pose la question de leur futur et véritable premier album, à la fois très attendu mais également un peu redouté. Car une fois passés l’insouciance et l’effet de surprise, la tâche va être ardue et il semble bien difficile de conserver ce rythme sur la durée.
A vérifier également si le groupe passe avec autant d’aisance l’épreuve de la scène (ils viennent d’ailleurs de rejoindre l’affiche déjà bien garnie du prochain Primavera).
Pour l’instant en tous cas, ne boudons pas notre plaisir et restons sous le charme de ces mélodies colorées et sautillantes. Comme le chante si bien Jonathan Pierce : "I did not want to let you go", sauf si c’est pour revenir très vite avec d’autres pépites du même calibre. |