Spectacle
de poésie érotique et surréaliste conçu,
mis en scène et interprété par Catherine
Gil Alcala.
Souvent faute d'un vocabulaire adéquat certains spectacles
qui s'accommodent mal des étiquettes ordinaires sont
qualifiés d'ovni théâtral.
Pour son "Maelstrom excrémentiel", Catherine
Gil Alcala pare immédiatement à ce travers en
annonçant la couleur de son spectacle qui se pourlèche
les babines cérébrales dans un tourbillon de poésie
érotique et surréaliste.
Pour cette plongée en apnée dans les délires
et les délices de la licence, en passant uniquement par
l'oreille sans nécessiter un détour par les paradis
artificiels, qui prend, dans la cave voûtée de
la salle La Bohème du Théâtre Les Déchargeurs,
une tournure de cérémonie secrète qui colle
bien au credo surréaliste de l'érotisme comme
“la cérémonie fastueuse dans un souterrain”,
la grande prêtresse de ce tourbillon dévastateur
se transmute en déesse mère callipyge, en Vénus
impudique, en derviche tourneur immobile qui se laisse traverser
et submerger par une logorrhée textuelle ravageuse.
Puisant dans les cloaques les plus ténébreux
de l'inconscient et les pulsions les plus enfouies de l'âme,
ça défouraille à tout va pour des coïts
textuels vertigineux, tissés d'allitérations fantasques
et de termes rarement usités, qui nécessitent
non seulement une bonne ouie mais une solide culture sémantique,
pour délivrer une épopée apocalyptique
qu'elle a voulu comparable à "un tableau de Jérôme
Bosch mis en mots".
Les tribulations pygocoles du héros malgré lui
commencent par l'appel confusionnel des latrines qui, ne pouvant
se satisfaire à domicile, va découvrir à
l'extérieur, dans un épanchement torrentiel de
fluides et de secrétions corporelles de toutes natures,
les amours polymorphes de Ornella mutique et d'Œdipe.
C'est tragi-comique et jubilatoire. Et Catherine Gil Alcala,
médium inspirée une fois redescendue sur terre
a un si joli sourire d'enfant. |