Spectacle
lyrique conçu par Gian Carlo Menotti et Charles Ives,
mis en scène par Jérémie Laurent, avec
François Renou et Marylène Ricci accompagnés
par Benjamin Laurent au piano.
L'éclectisme est à l'ordre du jour pour la programmation
de cette saison théâtrale au Théâtre
Les Déchargeurs et notamment en ce début d'année
pour dans la petite salle La Bohême située dans
la cave voûtée en sous-sol. Chansons, one woman
show musical, performance poétique, monologue et même
du chant lyrique.
Ainsi avec "The telephone or l’amour à trois...",
il accueille la jeune Compagnie Les Cigalons qui s'est fondée
autour d'un désir commun d'exporter le répertoire
lyrique hors des salles qui y sont traditionnellement dédiées
et d'en élargir l'audience auprès de spectateurs
néophytes avec des pièces sortant des sentiers
battus.
Elle propose donc un délicieux spectacle articulé
en deux parties, qui ravira également les mélomanes
et les amateurs d'art lyrique, composé de morceaux du
tout début et de la moitié du 20ème siècle
puisés dans le répertoire de compositeurs d'outre-Atlantique
oeuvrant dans la tradition du vérisme et ancrés
dans la tradition du vérisme et d'un lyrisme "à
l'américaine".
D'une part, des extraits d'un opéra-bouffe intitulé
"The telephone", écrit en 1947 par Gian Carlo
Menotti, compositeur contemporain notamment de Leonard Bernstein,
dont l'argument est l'addiction au téléphone d'une
jeune femme qui y sacrifie même son galant l'obligeant
à faire sa demande en mariage par fil interposé.
D'autre part, en introduction, et de manière contrastée,
sont présentées au titre, et en sous-titre, de
ces "gourmandises musicales douces-amères",
des pièces aux thèmes plus graves voire tragiques
dont celles dues à des compositeurs de l'avant-garde
musicale new-yorkaise tel Charles Ives.
Jérémie Laurent réussit presque l'impossible
à savoir scénographier et mettre en scène
un spectacle sur une scène en mouchoir de poche déjà
bien occupée par le piano et Benjamin Laurent qui officie
en direct live pour accompagner deux jeunes talents.
Marylène Ricci, soprano, et
François Renou, baryton, fort
éloquents et à l'aise dans le répertoire
dramatique que dans la comédie, subjuguent leur auditoire
dans une proximité, due au lieu, qui évoque 'intimité
des récitals des salons proustiens. |