Josh Rouse, le plus espagnol des songwriters américains sort El Turista. Jouissant d’une notoriété folk flatteuse et méritée, ce natif du Nebraska a assimilé de nouvelles influences et intègre des rythmes colorés et chaleureux à sa pop habituelle.
L’air ibérique réussit plutôt bien à l’américain qui propose un nouvel album teinté de soleil. Installé dans la péninsule depuis 2004, vivant sur la côte méditerranéenne à Valence et marié à l’espagnole Paz Suay qui l’accompagne sur ses disques, Josh Rouse y trouve son inspiration et y brasse ses influences. Musicien prolifique, il a de nombreux albums à son compteur, ce qui permet d’observer son évolution musicale depuis son premier album Dressed up like Nebraska en 1998 jusqu’à maintenant avec El turista.
Comme pour bien préciser les choses (comme s’il en était besoin) on voit sur la pochette de El Turista Josh Rouse face à la mer. Un air d’ailleurs flotte donc déjà avant même la première écoute. Dans son précédent album Country Mouse, City House, il prodiguait des chansons mélodiques et doucereuses, mélange pop, folk et jazzy. Avec ce dernier il fait quelques infidélités à la langue de Shakespeare et s’aventure dans celle de Cervantès. Et la réorientation n’est pas que vocale mais aussi musicale puisqu’il définit son disque comme un mélange d’influences cubaines, africaines, brésiliennes et bien sûr de Nashville.
Dix titres composent ce nouvel opus. L’instrumental "Bienvenido" ouvre le bal et indique la couleur de ce qui va suivre. Ainsi "Duerme, Mobila" en espagnol est teinté du soleil cubain et "I will live on island" a un petit côté "Graceland" de Paul Simon. L’ombre d’un Gilberto Gil plane sur cet album, la guitare acoustique joue des rythmes chaloupés et l’américain reprend "Mesie Julian" du cubain Bola de Nieve. Avec "Lemon tree" Josh Rouse renoue avec son sillon pop conservant cependant une inévitable une teinte ensoleillée. Puis on rencontre de la bonne humeur rythmée bossa-nova avec "Valencia" où sa moitié vient lui prêter sa voix ou du lent avec "Cotton eyed Joe" où l’américano retrouve des accents jazzy.
Un peu moins pop que précédemment mais davantage brassé de ses influences ensoleillées, Josh Rouse s’aventure sur de nouvelles voies. Il intègre encore un peu plus son environnement dans sa musique et prodigue donc une musique toujours lumineusement pop, enjouée et doucereuse mais davantage empreinte de chaleur latino. |