2010
est l'année du bicentenaire de la naissance du compositeur
Frédéric Chopin que la France, sa terre d'élection,
commémore de manière nationale avec de nombreuses
manifestations tant à Paris qu'en province.
Au plan muséal, en parallèle à l'exposition
à la Cité de la Musique "Chopin à
Paris - L'atelier du compositeur" à vocation musicologique,
le Musée de la Vie Romantique
présente l'exposition intitulée "Frédéric
Chopin - La Note bleue" consacrée à
l'évocation pluridisciplinaire et plus intime du musicien
au sein du Paris de l'époque qui était la capitale
européenne du romantisme musical.
Le lieu avait particulièrement vocation à accueillir
cette exposition, conçue sous le commissariat conjoint
de Solange Thierry et Jérôme
Godeau. En effet, la maison de la rue Chaptal située
au coeur de la Nouvelle Athènes où a également
résidé George Sand, était la demeure du
peintre Ary Scheffer, ami de Chopin qui y était souvent
reçu.
Une belle sélection de peintures, de sculptures, dessins
et objets provenant de prêts tant nationaux que du Metropolitan
Museum of Art de New York et de collections privées invite
le visiteur à pénétrer au coeur des salons
et des cercles musicaux, artistiques et mondains que fréquentait
Chopin.
Voyage au sein de la confrérie
romantique de Paris Conçue en quatre volets,
l'exposition est placée sous le signe de la note bleue,
la correspondance chromatique décelée par George
Sand dans les mélodies nocturnes de son amant ("Et
puis la note bleue résonne et nous voila dans l’azur
de la nuit transparente").
Elle permet de prendre la mesure de l'esthétique romantique
telle que Chopin la découvre à son arrivée
en France avec notamment la peinture romantique qui saisit la
mélancolie crépusculaire des paysages.
Mais c'est dans les salons qu'elle s'épanouit et de
nombreuses oeuvres en restituent l'atmosphère mondaine
et culturelle.
Tous
les grands noms sont au rendez-vous qu'il s'agisse des peintres,
Delacroix, Corot, Scheffer, Théodore Rousseau, Charpentier,
Chassériau et Courbet, des sculpteurs tel Clesinger et
bien évidemment les musiciens majeurs et représentatifs
du courant romantique..
Ainsi placés sous la figure tutélaire de Rossini
peint par Ary Scheffer, entre les portraits de Berlioz par Courbet
et du célèbre ténor Adolphe Nourrit, trône
le portrait ténébreux de Chopin par Delacroix,
portrait qui a été retenu pour le visuel de l'exposition.
Parmi les intimes de Chopin, bien sûr Liszt et et Marie
d'Agoult, portraiturés par Henri Lehmann, chez qui il
fait la connaissance de George Sand et que l'on trouve dans
la salle de l'atelier qui présente un piano à
queue sur lequel Chopin a joué.
Les "années Sand" sont également célébrées
avec de nombreux dessins et peintures, dont le portrait velouté
et paisible de George Sand par Auguste Charpentier, et des scènes
intimes à Nohant avec les enfants de celle-ci.
La
musique c'est également le chant.
Aussi en en regard des portraits de musiciens, ceux des cantatrices
dont la célèbre Malibran peinte dans le rôle
de Desdémone par François Bouchot aux côtés
de sa sœur Pauline Viardot peinte par Ary Scheffer et de
la figure légendaire de l'histoire du chant, Giudetta
Negri dite "La Pasta" peinte par François Gérard.
Une délicieuse et érudite exposition à
déguster par un beau jour de printemps pour savourer
la quiétude de son petit jardin et terminer la visite
au salon de thé installé dans la serre tout récemment
rénovée. |