Comédie
de Joe O'Byrne, mise en scène de Cerise Guy, avec Marie
Vincent, Roland Marchisio, Catherine Hosmalin, Alain Stern,
Mathilde Hennekinne, Anne-Sophie Germanaz et Elisa Oriol.
"Bed and breakfast" du dramaturge irlandais Joe O'Byrne
se déroule comme son titre l'indique dans un B&B,
ce mode d'hébergement touristique chez l'habitant spécifiquement
anglo-saxon, et plus précisément dans le lieu
central qu'est la cuisine où l'hôtesse, une petite
bonne femme pétulante, tente de faire face aux coups
du sort qui l'assaillent.
Seule, elle doit faire face à des touristes allemands
exigents (Alain Stern et Catherine Hosmalin), une fille aînée
(Elisa Oriol) enceinte jusqu'aux yeux d'un client italien de
passage qu'elle voit comme un prince charmant qui viendra la
chercher pour l'emmener vers la dolce vita, une cadette bigotte
(Anne-Sophie Germanaz) qui court le guilledou avec la fille
du gardien de phare (Mathilde Hennekinne) et un frère
disparu depuis vingt ans (Roland Marchisio) qui revient mourir
chez elle en exhumant le passé avec son lot de regrets
et de secrets.
Cerise Guy a du mérite d'avoir adapté et mis
en scène cette pièce détonante qui pratique
non seulement le mélange des genres mais également
la surabondance thématique.
En effet, tenant à la fois de la comédie, de
la chronique, du drame existentiel, du réalisme naturaliste
et de la farce macabre, cette pièce est à l'image
des petits déjeuners irlandais qui se singularisent par
leur surabondance et leur mélange sucré-salé,
et aboutit à un patchwork dramaturgique parfois décousu
et décontenançant.
Aussi vaut-il mieux ne pas trop se poser de questions et s'en
tenir au premier degré ainsi que l'indique la note d'intention
: une histoire de mère et de filles et de secrets dévoilés.
Cela étant, inspirée du théâtre
irlandais contemporain qui travaille sur l'humanisme et la réconciliation
de l’homme avec les autres et lui-même, cette tragi-comédie,
aux figures caricaturales et pétrie de bons sentiments,
trouve une cohérence grâce à l'interprétation
tout en énergie et très juste de Marie Vincent
qui parvient à donner une vraie épaisseur au personnage
principal de la mère. |