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Aurora  (Blue Note / EMI)  mars 2010

Le contrebassiste et compositeur israélien Avishaï Cohen est un musicien de jazz indépendant ayant créé son propre label, Razdaz Records, sur lequel il a enregistré plusieurs disques en trio.

Son nouvel album Aurora rend compte, d’une manière évidente, de la liberté avec laquelle il pense sa musique, la redéfinissant suivant différents angles: au centre le jazz s’impose avec équilibre et clarté ; à l’extérieur de ce noyau se mélangent de façon non moins précise des musiques du Moyen-Orient, des rythmes latins, l’immédiateté mélodique de la pop ; le tout traversé par une rigueur qui a beaucoup à voir avec le classique. C’est-à-dire qu’à partir du moment où le jazz constitue l’élément solide de ces compositions, il peut alors s’inclure d’autres influences, aussi variées fussent-elles, sans que celles-ci ne dérangent l’équilibre général.

Et il apparaît que Cohen maîtrise particulièrement cet équilibre, par un jeu de dosage qui procède du dépouillement − de ce qu’il est nécessaire d’enlever pour que s’accentue la luminosité. Dans ce nouvel album, le langage musical de Cohen se précise depuis qu’il a décidé de chanter : on découvre une voix au timbre voilé qui serait le prolongement exact de la contrebasse. Ou plutôt sa traduction. Quelle voix aurait eue Charles Mingus s’il avait décidé de traduire par le chant ses propres compositions musicales : sans doute une voix faite de violence (canalisée), qui serait plus celle de la revendication que du souffle. De la même manière Avishaï Cohen est parvenu à rendre compte de son intensité musicale : il s’agit d’une voix aux résonances multiples, ni trop en retrait ni trop en avant. Et pour que l’élément vocal puisse porter réellement il fallait que, dans un même mouvement, l’instrumentation fût contenue.

"Quand je me suis mis à chanter j’ai compris que, pour ne pas perdre l’effet réel de la voix, il valait mieux ne pas trop en rajouter." explique-t-il dans une récente interview. Exemple, remarquable, dans le morceau "Still" : une seule ligne musicale, lente, répétitive (s’agit-il d’un violoncelle ? − le doute provient du fait que cet instrument n’est pas répertorié parmi les instruments) prend une ampleur absolument fascinante parce doublée uniquement du chant de Cohen, qui se positionne à parts égales de cette boucle. Une telle simplicité surprend par des effets de vertiges, qu’un accompagnement plus riche n’eût pas rendus avec la même force. Vitalité et sensualité : telle serait la définition de ce grand disque, trouvant son point d’ancrage dans le chant multilingue – hébreu, espagnol, anglais. Générosité et romantisme également, selon une conséquence naturelle aux deux premiers termes.

Ne connaissant pas d’autres disques de cet auteur, il me serait difficile de parler ici d’accomplissement, à moins de compromettre l’intégrité de ce travail. Mais je vais tout de même l’utiliser pour une raison : si la démarche d’un critique digne de ce nom est de décrire un disque sans émettre une seule opinion (directement liée à la part de marché du disque), force est de constater que l’écoute d’un tel disque produit un événement de l’ordre de la rencontre (pour le philosophe Lévinas la rencontre est le seul événement véritablement important de l’existence). Et il n’existe pas de rencontre sans possibilité d’accomplissement – celle de l’autre impliquant celle de soi-même.

 

En savoir plus :
Le site officiel de Avishai Cohen
Le Myspace de Avishai Cohen


David Falkowicz         
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# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine

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Du côté de la musique :

"Génération (tome 1)" de Ambre
"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch

"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard

Au théâtre :

les nouveautés :

"Sonate d'automne" au Théâtre Studio Hébertot
"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
zt toujours :
"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
et toujours :
"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

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Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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