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Entretien de mars 2010  (Paris)  10 mars 2010

Avec les premiers beaux jours de 2010, nous retrouvons Jean-Laurent Cochet pour nos entretiens axés principalement sur le théâtre, bien évidemment, mais également les Master Classes qui sont autant de rendez-vous qu'il donne au public pour découvrir ses élèves et l'art du comédien.

Un art qui tient d'abord à une technique dont il dévoile les rudiments lors de ces cours publics d'interprétation dramatique.

Mais trêve de bavardage et place aujourd'hui au théâtre bien sûr mais également au cinéma.

Petit tour d'horizon sur ce début d'année 2010 sur l'actualité récente et à venir de Jean-Laurent Cochet.

Jean-Laurent Cochet : Nous faisons une première tournée - il y en aura une seconde en 2011 mais que je ne ferai pas - qui nous a menés dans de nombreuses villes en France et même en Suisse. Et nous reprenons la pièce à Paris au Petit Théâtre de Paris à partir du 28 avril 2010. Cette pièce connaît un beau parcours et un beau succès depuis le Théâtre 14 où elle avait bien marché. Il y a toujours les Master Classes et les cours, ceux de Paris et de Vendée, la Vendée qui est dans l'affliction en ce moment. Ensuite, en principe, si tout se précise bien comme cela paraît, je vais re-monter un Guitry, "Tu m'as sauvé la vie" que j'avais mis en scène il y a une quinzaine d'années, pour la fin de la saison et que je jouerai avec Jean-Pierre Castaldi. Et puis, mon dernier livre, "L'art et la technique du comédien" est sorti il y a un mois, que je suis en train de promouvoir et qui marche bien.

Ce livre s'inscrit-il dans l alignée des deux précédents qui constituaient deux volumes autobiographiques ou s'inscrit-il dans un registre un peu différent du fait de son titre ?

Jean-Laurent Cochet : Il peut être considéré comme une suite car tout ce qu'il propose sur le métier se situe au cœur de la suite de souvenirs, de vie au quotidien de tout ce qui peut accompagner le métier avec des propos beaucoup plus libres peut-être encore, mais le cœur du livre concerne le travail que j'ai fait sur des personnages emblématiques du théâtre français parmi les rôles que j'ai joués, que j'ai mis en scène ou que je connais le mieux qui, en général, ont été présentés, à mon avis, avec le moins de fidélité à l'auteur. Il y a tout une série de portraits qui vont du Misanthrope à la Parisienne en passant par des personnages de Musset, Marivaux, Giraudoux qui est la partie la plus spécialement sur l'art et le métier du comédien.

Le reste est une mosaïque de sensations, de propos, que j'ai composée avec Jonathan Ryder qui est un de mes anciens élèves, un jeune metteur en scène, réalisateur de courts métrages et romancier dont le premier livre est en bonne voie, à partir d'entretiens ; ce qui rend toujours les choses très libres, sans contrainte, très spontanées, et le travail s'est fait ensuite par transcription de sa part et corrections de la mienne et tout cela entraînait vers d'autres sujets au gré des questions et des échanges. Les choses se retrouvant toujours à la suite de ce que j'ai pu écrire dans les deux premiers tomes mais avec pas mal de choses nouvelles de nouveaux aperçus et il peut se lire indépendamment. Les gens qui l'ont lu le ressentent comme allant vers d'autres horizons.

Vous avez évoqué quelques auteurs dramatiques dont Henri Becque et Marivaux qui sont des auteurs qui figuraient à l'affiche des dernières Master Classes qui constituent le fil rouge de nos entretiens. Je vous propose de parler d'Henri Becque que vous citez souvent en raison de la spécificité de son écriture et de la difficulté à être bien joué sur scène.

Jean-Laurent Cochet : Henri Becque est effectivement un auteur très difficile à jouer; cela étant tout est difficile quand on veut être fidèle justement à un ton, à un style. On peut jouer une pièce de Guitry et cela ressemble à tout sauf à du Guitry. Pareil pour Becque et pour tous les auteurs qui ont un style qui leur est très personnel un rythme une cadence, un esprit une respiration. Becque c'est une espèce de plaque tournante. Il est complètement solitaire on peut, parce que c'est la même époque et qu'il y a un même minimalisme comme on dirait maintenant une même précision, une même rigueur dans l'écriture on peut le rapprocher, sous certains aspects de Jules Renard. Mais avec une grande différence car il faut les mêmes qualités pour jouer les deux auteurs mais les colorations les résonances sont un peu différentes.

Si on envisage en gros, en très gros, que l'âge classique s'est prolongé du 17ème siècle jusqu'à Regnard et Lesage et le 18ème siècle qui l'a prolongé mais sans beaucoup d'auteurs théâtraux il y a eu Marivaux et avec lui on arrive au premier auteur moderne le premier à mettre sur scène les mêmes personnages les mêmes situations dans des conditions, dans des atmosphères, dans des lieux beaucoup plus prosaïques et quotidiens avec une préciosité de bon aloi. Il a été immédiatement suivi par Beaumarchais puis par cet espèce de maelström des romantiques qui ont envahi la scène dont il ne reste pas tellement de chose car le théâtre de Hugo est très imparfait, très boiteux, il y a de grandes œuvres mais s'il n'avait fait que son théâtre il n'aurait pas laissé le nom qu'il a laissé.

Et puis ensuite il y a Henri Becque qui est aujourd'hui essentiellement connu par une pièce "La parisienne". Il a cependant écrit d'autres oeuvres dont des pièces en un acte qui ne sont pas toutes beaucoup jouées, le plus ciselé, le plus parfait étant "La navette". Mais sinon il n'a écrit, en pièce plus longue, que "Les corbeaux" d'humeur assez cruelle, assez noire et puis, surtout, avant tout, cet espèce de chef d'œuvre qui domine tout le théâtre - on a envie de dire presque de tous les temps du moins en France - qu'est "La parisienne".

C'est une œuvre très difficile à cerner parce que, censée se rattacher à un théâtre bourgeois, cela ne l'est pas du tout. Ca a presque l'épure d'une tragédie, c'est une eau forte, c'est écrit vraiment au scalpel. Il décortique les sentiments, les caractères, les situations, ça ne ressemble à rien de ce qui a l'a précédé. Après, beaucoup de gens se sont, sinon inspirés, du moins ont été influencés mais personne n'a atteint cette espèce de perfection absolue. N'y aurait-il eu que "La parisienne", n'aurait-il écrit que cela, c'est l'œuvre absolument parfaite. C'est sans doute l'œuvre qu'il a voulu écrire, parce que il y a de bonnes pièces, des choses de qualité parmi d'autres, mais c'est comme au cinéma quand on se rend compte qu'un film n'est pas seulement bien fait mais un film d'auteur c'est-à-dire qu'il est exactement le reflet de ce que l'auteur a voulu faire - et pas seulement une œuvre distrayante - mais le reflet de son intention, de son inspiration, de sa volonté - et Becque c'est, au mot à mot, la perfection.

Alors c'est très difficile pour les comédiens : il faut une très grande finesse - mais pas une finesse légère - une finesse très aigue de rapace - c'est écrit avec des serres plus qu'avec des plumes d'oie. C'est cruel et, en même temps, très douloureux et c'est étonnant qu'on puisse rire tant à une pièce qui a presque les vertus d'un vaudeville à certains moments car il a un humour incroyable, un humour noir pourrait-on dire. Mais il connaît tellement bien le cœur humain il se joue de tous ses sentiments et personne n'est épargné, ni les hommes, ni les femmes, ni les maris, ni les amants qui sont des espèces de seconds maris. C'est un univers jamais méchant alors qu'il y a de la griffe, peut-être parce qu'il y a justement derrière de la tendresse, de la blessure.

Il est complètement à part dans le répertoire et il a été rarement bien représenté depuis un certain temps. Parce que à l'époque où il l'a créé, et par des gens qui l'ont tout de suite suivi, les comédiennes (et par les comédiens, mais les rôles d'hommes y sont un peu moins complexes), parce que les comédiennes étaient très proches de ce ton, de ce style là. Elles en avaient justement, que ce soit Madame Simone ou Madame Bovy, l'intelligence, la griffure, et en même temps l'émotion sous-jacente, ce style presque à la japonaise : la plume gratte le papier et les mots, en sortant de la bouche arrache un peu le cœur au passage. Elles avaient cela et en même temps beaucoup d'humour ce qui fait partie des qualités qui se sont évaporées avec temps. Et pour les représentations qui ont suivi il y a eu, dans les années 50, Lise Delamare qui a très bien joué le rôle et puis c'est à peu près fini. Quand je l'ai monté j'ai eu la chance d'avoir Michèle André qui a été remarquable.

Les femmes sont tentées par ce rôle, naturellement, parce qu'on en a beaucoup parlé, parce que c'est un beau rôle qui est tout le temps là, mais ce n'est pas une raison, et ensuite, on peut se demander ce qui a pu les tenter parce qu'elles y sont très banales ou très pâles ou très extérieures. C'est un personnage qui exige de partir d'une intériorité très profonde. C'est un personnage qui comme on le dit dans d'autres pièces, c'est Jean Sarment qui avait utilisé le premier cette expression, a un ramage qui est trop grand pour elle. C'est une petite bourgeoise et elle a des sentiments qui dépassent cela, qu'elle est forcée de contraindre à cause de sa vie sociale et de sa vie privée.

Elle éprouve à peu près tous les sentiments qu'il y a à travers tous les rôles féminins du répertoire. Il y a du Racine en elle, du Corneille un peu aussi dans cette manière de mener ses affaires et même ses affaires de cœur, il y a un romantisme qu'elle s'oblige à étouffer, mais qui est bien présent, et c'est peut-être des méandres de Marivaux dont elle serait la plus proche mais avec une couleur qui ressemble au nom de l'auteur "Becque". C'est exactement cela. Je cherche en vous parlant dans le théâtre étranger, et non, il n'y a pas cette griffure, cette souffrance qui brave à la fois les interdits, la plainte, les personnages qui dominent toutes les situations. Il a vraiment écrit là un chef d'œuvre;

Vous disiez que nombre de comédiennes s'était essayé au rôle. Y a-t-il aujourd'hui une comédienne connue ou en devenir qui pourrait interpréter ce rôle ?

Jean-Laurent Cochet : Aucun nom ne me saute à l'esprit. Les femmes même les plus féminines et les plus aiguës n'ont pas cet ensemble de qualités. Il faut tellement de couleurs. Et puis dans l'exécution, dans l'interprétation en tant que comédienne, il faut une telle autorité et, en même temps, beaucoup de grâce sans alanguissement…non, je n'en vois pas. Et je ne pense pas faire un gros oubli. Isabelle Adjani a complètement dépassé cela, elle va maintenant vers les Magnani, vers des rôles puissants, Isabelle Huppert non plus. Et puis, quand on trouve, chez des interprètes modernes, un rythme ou un style qui pourrait convenir et bien, la féminité ne correspond pas à celle de ces auteurs là. Il a de l'alanguissement, il n'y a pas de tenue, il n'y a plus vraiment de classe, il n'y a plus de vraie féminité en définitive.

La femme de Henri Becque existe-t-elle encore ?

Jean-Laurent Cochet : Elle doit encore exister dans certains milieux, derrière, ou en dépit, ou à travers une certaine mondanité parmi des mondaines moins snobs et moins bêtes que d'autres qui vivent ce carcan de leur vie sociale avec des volontés d'abandon. Mais l'amour, enfin ce qu'on appelle l'amour, est devenu tellement accessible ou banalisé. Le destin de cette femme était d'être une amoureuse mais elle a été contrée par son temps et par la société dans laquelle elle vivait. On retrouve en elle ces vocations d'amoureuse comme il y a dans Racine, Marivaux, dans Musset, telle Camille dans "On ne badine pas avec l'amour" qui se sent vouée à un don absolu et qui si elle ne trouve pas l'homme à qui elle devra consacrer toute sa vie elle la consacrera à Jésus.

Il y a cela dans les jeunes premières exigeantes de Marivaux chez qui il n'y a aucune femme mariée : il n'y a que des vierges que l'on va marier ou des veuves. Elles sont dans une lignée d'ambition sensorielle et sensuelle qui n'existe plus. Si je voulais être très tranchant, bêtement systématique je dirai que c'était l'époque où on aimait et que maintenant c'est l'époque où on baise. D'ailleurs, dans le théâtre contemporain, il n'y plus aucune pièces d'amour. Il y a éventuellement des pièces dans lesquelles on bavarde de manière ennuyeuse, je t'ai trompé, tu m'as trompé, c'est lui ton amant, qui n'intéressent absolument personne Mais ce n'est rien. Ce ne sont que des propos.

Puisque vous venez de l'évoquez et qu'il s'agit d'un auteur qui est souvent présent dans vos Master Classes, pouvez-vous nous parler de son œuvre et des difficultés inhérentes à l'interprétation de son théâtre ?

Jean-Laurent Cochet : C'est un peu comme pour Becque mais avec, peut-être, un peu plus de possibilités que différents interprètes s'y emploient parce que la femme de Becque, c'est Clotilde Du Mesnil. Mais dans Marivaux, il y a les toutes jeunes ingénues, les ingénues peut-être pas libertines mais qui commencent à se révolter, les jeunes premières au moment où on va les marier et puis les femmes qui ont été mariées, les veuves, des bourgeoises en quête d'une seconde union et les mères. Et il y a tous les âges, avec des personnages plus âgés qui ont tous les traits des personnages de Marivaux avec 20 ou 30 ans de plus. Ce sont toujours les mêmes phénomènes d'amour charnel mêlé là aussi à certains problèmes de sociétés et de fierté qui viennent s'y mêler. C'est difficile à jouer.

Une petite ingénue charmante, qui a de jolis moyens, qui est douée et qui est juste, peut aborder une Angélique de Marivaux sans trop de problèmes. Il faut naturellement qu'elle en ait l'émotion, la grâce, et c'est là que ça commence à être difficile, il faut qu'elle soit habituée à marcher avec d'autres choses que des bottes ou des baskets, il faut qu'elle ait une tenue, que, sans avoir besoin de corset, elle se tienne droite. Ca disparaît quand même énormément. Grâce au ciel il y en a ; moi-même j'en ai quelques unes au cours, en ce moment, qui ont de la tenue, de la féminité, de l'acuité, en même temps, de la grâce et de la légèreté mais il y a plus de Bosch que de Marie Laurencin. Les rôles les plus difficiles, les plus riches les plus nuancés et irisés, ce sont les « femmes » c'est-à-dire les Araminte et, en particulier, celle des Fausses confidences. C'est le modèle-type de la grande jeune premier-rôle de Marivaux.

Mais il y aussi beaucoup de travestis. Dans "La fausse suivante", le rôle du chevalier qui est une femme, et dans "Le triomphe de l'amour", qu'avait si bien joué Maria Casarès, sont des rôles diaprés qui font appel à de nombreuses couleurs. Il nuançait si bien tous ces sentiments, il les fignolait, les chantournait. Alors il ne faut surtout pas tomber dans la minauderie, ni dans l'afféterie, et, en même temps, il faut beaucoup d'élégance, de distinction et beaucoup de grâce : on y revient toujours.

Les rôles d'hommes dans Marivaux sont également difficiles car ce sont des amoureux qui annoncent un peu les personnages romantiques mais qui sont plus proches - c'est le même siècle - du 18ème anglais. Autant je ne trouve pas d'équivalent pour Becque dans le théâtre universel, autant pour Marivaux, il y a tous les personnages des romans du libertinage anglais comme Tom Jones.

Et puis, il y a toute la palette des sentiments féminins. J'ai évoqué les ingénues, les femmes, mais il y aussi les soubrettes : il y a tout un arc-en-ciel de la petite soubrette drôle charmante qui se contente de faire bien son service, la soubrette qui a une autre dimension qui peut aller jusqu'à prendre la place de sa maîtresse quand l'intrigue se complique et les soubrettes maîtresses du jeu, comme dans Mozart. Il y a une galerie de figures de femmes absolument extraordinaire. Il faut beaucoup d'intelligence, de la délicatesse… et il n'y en a plus beaucoup. J'ai eu la chance, la dernière fois qu'on a joué "Les fausses confidences", d'avoir Catherine Griffoni qui est certainement la dernière de cet emploi-là à l'être réellement et à connaître son métier surtout.

Car je ne parle pas des gens qui représenteraient cela si on les prenait en photo et qui seraient ensuite incapables de soutenir un rythme, un mouvement, la progression d'un parcours. Marivaux est un auteur très difficile à jouer et c'est pourquoi je continue mon travail d'enseignement, parce qu'il faut absolument en former, car sinon c'est en voie de disparition. Et c'est pour cela que les gens se permettent tout car en plus ils jouent ce qu'ils mettent en scène devant des publics qui n'y connaissent rien donc qui ne savent pas que cela aurait pu être monté autrement, c'est pourquoi pour continuer à les jouer - et on se demande bien d'ailleurs pourquoi puisqu'ils les défigurent, on ne voit quel est leur plaisir de jouer le rôle à l'envers en le tirant vers le bas. Au lieu de rester dans Watteau on se retrouve dans… je ne sais pas je ne les connais pas …Disons que, quand par hasard on leur laisse les costumes, ce qui déjà est très rare, ce sont des Watteau qui sont passés par un tsunami.

Avez-vous vu "Les fausses confidences" monté par Didier Bezace au Théâtre de la Commune ?

Jean-Laurent Cochet : Non.

Irez-vous les voir ?

Jean-Laurent Cochet : Non. Je vais de moins en moins au théâtre car j'en sors à chaque fois trop déçu. J'allais dire amer, mais non, pas amer, je ne crois pas l'avoir souvent été, mais plus jamais - ce n'est pas un sentiment qu'on accorde comme ça à n'importe qui - mais trop ennuyé surtout, quand il ne faut cesser de regarder sa montre sans arrêt ou ne pas la regarder et puis sortir, car ce n'est pas pour cela qu'on va au théâtre. Grâce au ciel, il y a suffisamment de choses, en ce moment, merveilleuses au cinéma, pas françaises malheureusement, pour se passer du théâtre. Vous savez le théâtre, si on n'en sort pas régénéré, comblé, joyeux, satisfait, la rate en bon état, l'esprit libre, ouvert aux autres, ce n'est pas la peine.

Si c'est pour assister à la conception de Monsieur Untel pour tel rôle, la conception de tel metteur en scène pour tel personnage, cela ne m'amuse plus. J'ai assez donné car cela fait un moment qu'a commencé la mode des représentations"prétextes" à des meetings politiques ou des représentations érotico-socialo-je ne sais quoi. Je laisse les gens qui s'y égarent encore me dire de temps en temps "Surtout ne va pas là tu seras trop malheureux". Alors je n'y vais pas, mais je n'avais pas tellement, avant, l'intention d'y aller, surtout quand on entend un ou deux échos : on n'a pas envie d'aller voir "La ronde" ce chef d'œuvre tel qu'il est représenté en ce moment avec des gens à poil C'est n'importe quoi, c'est la grande débandade. Alors qu'au cinéma, il y a un professionnalisme !

Ah j'ai tort d'avoir l'air de négliger les français car il y a le film réalisé par Richard Berry que j'ai vu en avant-première et qui est une grande réussite, "L'immortel", une espèce de thriller sur un personnage réel qui vit encore, qui avait été transpercé de vingt deux balles de mitraillette et qui s'en était sorti. C'était un mafioso marseillais et le film est l'histoire de sa vengeance. C'est fait avec, d'abord, beaucoup de goût, beaucoup d'intelligence, c'est très violent sans être complaisant, ce n'est pas de la violence gratuite, c'est toujours en situation. Il a merveilleusement dirigé les comédiens - Jean Reno est exceptionnel - et on suit l'intrigue du début à la fin avec un grand intérêt. C'est toujours renouvelé et on pourrait dire un peu à l'américaine, avec le talent des grands réalisateurs américains ou au moins anglo-saxons. Il y a des merveilles au cinéma en ce moment.

Parlons donc cinéma.

Jean-Laurent Cochet : Revenons sur un film français, un téléfilm qui est une parfaite réussite "La journée de la jupe" avec Isabelle Adjani. C'est un très très beau film et Adjani est absolument somptueuse. C'est admirable. Elle a pris là un tournant, un virage et elle est d'une puissancen d'une abondancen d'une véracité, elle est extraordinaire.

Voyons, ensuite, il y a une merveille de film qui ne passe que dans un cinéma à Paris, l'Arlequin, "Douze" de Nikita Mikhalkov, dont le titre n'est pas très bon et il faut préciser qu'il s'agit d'une version russe de "Douze hommes en colère". C'est un chef-d'œuvre, et c'est dire car le film de Sydney Lumet était un film de qualité surtout en raison des interprètes dont Henri Fodna qui était sublime Lee J. Cobb, Martin Landau. Dans "Douze" la troupe russe est bouleversante. C'est du grand théâtre en même temps, puisque c'est un huis clos. Ca venge un peu de la production qui a eu lieu il y a quelques temps à Paris. Car mon Dieu, à part deux comédiens le merveilleux Pierre Santini et le charmant vieil André Thorent…

Parmi les films américains, il y a celui qui a valu l'Oscar à Jeff Bridges "Crazy heart" de Scott Cooper qui est un beau film sur un vieux chanteur de country avec de jolies intrigues autour de ce personnage. Et deux films merveilleux. "I love you Philipp Morris" de Glenn Ficarra et John Requa avec Jim Carrey, qui est plus étonnant que jamais - quand je pense qu'on l'avait catalogué dans la catégorie des grimaciers car il en fait mais il ne fait pas des films qu'avec son visage mais avec son corps entier, c'est vraiment un homme caoutchouc - mais c'est un homme d'une émotion, d'une sensibilité, d'une profondeur, d'une intelligence… et il a un partenaire merveilleux, Ewan McGregor, qui joue également dans le film de Roman Polanski, "Ghost writer", qui vient de sortir mais que je n'ai pas encore vu. Je ne suis pas très tenté par Polanski mais j'irai volontiers pour voir ce comédien.

Et un autre merveilleux film "The single man" de Tom Ford avec Colin Firth, superbe comédien qui avait tourné dans un film qui était l'adaptation d'un roman anglais de Jane Austen qui s'appelait "Orgueil et préjugés" de Joe Wright. Dans "The single man", il est entouré de très bons jeunes comédiens et la merveilleuse comédienne américaine Julianne Moore qui ne fait que des choses de qualité. On peut être sûr que quand elle joue le film ne sera pas inintéressant. Il y a également le fabuleux "Invictus" de Clint Eastwood qui, à mon avis, va encore plus loin que son film précédent "Gran torino".

Ce qui me frappe dans tous ces films, que ce soit à travers une liaison homosexuelle ou l'aventure de Mandela, c'est que tous pourraient être catalogués comme des films d'amour, en définitive. C'est cela qui les soutient, comme dans les grands répertoires. C'est qu'il y a toujours à la base de leurs intrigues et de la situation, de leur mouvement, un sentiment puissant, parce que je n'appelle pas amour seulement des trucs de "baise" ce qu'on a contraint, enfin elle a bien voulu, la merveilleuse Kristin Scott-Thomas à faire l'année dernière dans un film devant lequel on est comme des voyeurs, on a honte et puis en plus le film n'est pas bon. Je parle de l'amour comme ressort entre les êtres, au delà des échanges physiques, quand on est ému en regardant un film, qu'on ne s'ennuie pas, d'abord, c'est très important et déjà extraordinaire, un film qui raconte une histoire avec une intrigue à suivre et qui nous touche au cœur.

Il y a eu, avec de grosses faiblesses, de bonnes choses dans "Le concert" de Radu Mhaileanu dans lequel les comédiens russes sont extraordinaires, les français un peu moins, et puis il y a Tchaikovsky tout le film, c'est déjà un atout. Je citerai également un film un peu plus ancien, "Inglorious bastards" de Quentin Tarantino, qui est du grand cinéma avec une pléiade d'acteurs fantastiques dont un acteur autrichien exceptionnel qui vient de recevoir l'Oscar du meilleur second rôle Christoph Walz et qui avait reçu pour ce rôle le Prix d'interprétation masculine à Cannes en 2009. On peut être déçu par un film américain, il y en a même sûrement de très mauvais qui ne sortent pas toujours en France, mais, quoi qu'il en soit, il faut constater que les films américains sont toujours réalisés avec un grand professionnalisme. Et puis il y a le dernier Woody Allen "Whatever works" et il faut bien y revenir, car on en revient toujours à lui, qui est une merveille.

C'est comme cela qu'on peut continuer à prendre des leçons, nous tous, et puis les jeunes. Je voudrai mentionner également, j'en ai beaucoup parlé au derniers cours, dans ce désert - on dit toujours que j'exagère quand je dis cela mais il n'y a qu'à feuilleter Pariscope page après page ce n'est pas exaltant – donc, dans ce désert qu'est le théâtre français, si on est un peu exigeant et qu'on ne s'en tient pas à des propos banals et à des bavardages insipides, il y a deux soirées qui m'ont enchanté récemment. Une dans le burlesque avec la troupe de Patrick Haudecoeur dans "Thé à la menthe ou t'es citron" qui se joue au Théâtre Fontaine et qui est une soirée de bonheur comme tout ce qu'il a fait jusqu'à présent. Il est le seul en France à avoir retrouvé cette veine qui était celle des Branquignols et là, il va encore un peu plus loin en se rapprochant des burlesques américains. C'est irrésistible; C'est le théâtre dans le théâtre avec les répétitions ridicules d'une pièce ridicule qui est jouée en seconde partie et dans laquelle tout s'effondre, c'est le naufrage, c'est Hellzapoppin et les gens hurlent de rire surtout à la seconde partie. Ca fait du bien.

Et puis une très grande soirée, un peu inattendue parce qu'on pourrait ne pas s'imaginer qu'il irait jusqu'à ce point-là, c'est le spectacle "Liberté surveillée" de Stéphane Guillon où il y a, grâce au ciel parce qu'il y est merveilleux de méchanceté joyeuse, d'insolence, des sketches où il met en boîte et en bouteille tous ceux qui le mérite d'ailleurs, c'est mon avis personnel. C'est irrésistible, c'est à la fois au vitriol et avec une espèce de charme car il est tellement délicieux lui-même. Cela va vers le grand pamphlet et puis surtout - et c'est la raison pour laquelle j'aimerai que les gens y aillent et y vont puisque c'est complet - on découvre quel grand comédien il est parce que - après les premiers sketches qui sont de sketches de lui que l'on connaît et pour lesquels il faut être comédien, un peu comme Laurent Gerra, il y a comme des pièces en un acte qui se succèdent en partant d'un sujet qui peut être un sujet d'actualité ou un sujet de société, mais qui prennent une dimension !, et le spectacle se termine avec un dialogue qu'il a avec Dieu.

Et c'est superbe car cela devient vraiment du théâtre. Ce ne sont pas seulement des sketches, ce n'est plus seulement l'amuseur, Dieu sait qu'être un amuseur à notre époque ce n'est pas facile car on est mêlé à tout autre sorte de chose, et il a une intelligence ! On en revient toujours aux mêmes qualités que les gens n'ont pas ou quand ils les ont c'est ce qui fait leur apanage. C'est un merveilleux comédien, Stéphane Guillon, et il faudrait qu'il revienne au théâtre car il est prêt à jouer des tas de rôles et de personnages différents. Il est très exceptionnel; Alors on peut quand même avoir de bonnes soirées.

Et puis j'ai eu l'occasion de voir un montage en lecture, une lecture revisitée par Franck Bertrand, "Quand Proust nous emmène à la recherche de ses héros", où ils sont huit comédiens autour de l'œuvre de Proust - il y a d'ailleurs pas mal de spectacles autour de Proust en ce moment à croire que les gens le découvrent - que je veux absolument citer pour deux comédiennes : Catherine Morin et on retrouve Dominique Blanchar. C'est l'enchantement qu'elle lise Madame Verdurin ou quoi que ce soit d'autre de l'œuvre. Là, nous avons la grande musique classique.

Revenons aux auteurs du répertoire, et comme vous venez de parler de ce sentiment puissant qu'est l'amour, remontons le temps pour retrouver deux auteurs qui ont su écrire sur l'amour et qui étaient à l'affiche de vos dernières Master Classes : Racine et Corneille.

Jean-Laurent Cochet : Là, vaste sujet ! Comment pourrait-on dire pour ne pas tomber dans les sujets bateaux ?. Un petit peu, vous allez me comprendre, comme quand on parle d'auteurs comiques on cite Feydeau-Labiche qui font rire tous les deux mais qui n'ont absolument aucun rapport, car ce n'est pas la même époque, ni le même ton, ni le même style, ni le même esprit et ils n'ont rien en commun sauf le génie. Il en va de même pour Racine et Corneille qui, bien sûr, eux, étaient contemporains, mais je ne pourrai jamais, et pour cause, en parler aussi bien que Robert Brasillach pour Corneille et que Charles Péguy pour Racine - qui ont su faire comprendre qu'on était bien loin de l'amour et de l'honneur lénifiants.

Racine et Corneille n'ont aucun point commun et ce qui a d'extraordinaire, c'est qu'il y a, et cela est à mon avis tout à fait involontaire, sans volonté d'imitation de l'un par rapport à l'autre, ni d'influence de l'un sur l'autre, mais seulement ils manient les vers classiques, mais ce qui est amusant quand on connaît leur pièces par cœur - et ça fait un bout de temps que je les connais par cœur - il y a dans Corneille qu'on croit le personnage plus oratorien plus rhétoricien avec moins amour mais, à mon avis il y en a, souvent même beaucoup plus et un amour beaucoup plus profond et violent que dans Racine.

Parce que s'il n'y avait dans Racine que l'amour qu'on appelle le tendre amour ça pourrait être un peu sucré dans certains de ses personnages alors qu'il y a dans Racine beaucoup plus de cruauté, de véhémence qu'on ne l'imagine et dans Corneille beaucoup plus de tendresse d'élégance et de délicatesse qu'on ne le pense.

C'est-à-dire que l'œuvre de Corneille est tellement riche… Racine n'a certes pas toujours écrit la même pièce, c'est très varié aussi, même si on laisse de côté "Esther" et "Athalie", il y a une grande diversité dans les caractères mais la musique est j'allais dire toujours la même - quand c'est du Mozart tant mieux on ne s'en plaint pas et quand c'est du Racine encore moins - mais c'est le même chant avec beaucoup de registres, de tessitures différentes. Et puis il faut rappeler qu'il y a dans Racine le sens de la couleur, et c'est l'occasion de rappeler un mot merveilleux de Madame Bovy. A une époque bien reculée où la radio était encore passionnante, il y avait une émission d'André Gillois qui s'appelait "Qui êtes-vous ?" dans laquelle il avait réuni un aréopage extraordinaire composé de Madame Simone, Emmanuel Berl, Jean Oberlé et d'autres personnalités pour un jeu qui consistait à poser le questionnaire de Proust à une personnalité, qui était des gens passionnants comme Louis-Leprince Ringuet, Simone Signoret, Madame Bovy, des grands auteurs, des peintres etc…, qui était dans un autre studio afin de deviner son nom.

Et les réponses de Madame Bovy à ce questionnaire étaient merveilleuses parce que profondément sincères, comme toujours car elle connaissait son bagage si j'ose dire, mais en même temps originales, toujours plus subtiles, plus inattendues. Cela m'avait beaucoup frappé, et Dieu sait que j'étais très jeune à l'époque, quand on lui avait demandé son musicien préféré, elle avait répondu Verlaine, et, pour son peintre préféré, elle avait répondu Racine. Et je ne sais pas si je m'en serai jamais rendu compte si elle n'avait pas attiré mon attention là-dessus, à quel point le peintre chez Racine est d'une rare puissance avec des coloris insensés dans lequel il y a Géricault, Gustave Doré, Rembrandt, tout ce qu'on veut. Je pense particulièrement à la tirade, il y en a bien d'autres, à la grande réplique d'Andromaque parlant du siège de Troie dans laquelle on voit la couleur des péplums, des cuirasses, des chevaux le feu. Les coloris chez Racine sont extraordinaires.

C'est un peu plus en marbre chez Corneille mais un marbre où le sang circule comment disait Cocteau dans "La machine infernale" "invisible et majestueux comme la circulation du sang des statues". Et ce qui est amusant surtout, quand on est beaucoup axé comme moi en ce moment sur l'affaire Corneille-Molière, des auteurs avec qui je vis et que j'entends tous les jours et avec une telle proximité que l'on se dit "Oui il ne faut pas chercher bien loin ça c'est Corneille, en revanche ça, ça doit être du comédien Molière qui a explosé et puis, hop !, nous envoie un sketch à la Devos, et passionnant est de retrouver ce qui appartient à l'un et à l'autre dans ce travail collégial qui se faisait sans doute beaucoup à l'époque, ce dont personne ne s'étonne. Certains s'étonnent que Corneille se soit caché et bien oui, puisqu'il ne fallait surtout pas qu'on sache qu'il faisait cela étant donné ses relations avec les puissants, et trop heureux de gagner l'argent qu'on lui avait repris en lui supprimant sa retraite, et c'est là qu'on sent ce qui circule entre eux en dépit de leur différence.

Pour en revenir à Racine j'ai toujours tenté l'expérience, et j'ai toujours gagné mon pari pour ce vers-là en particulier, parce qu'il est sublime, quand je le cite en demandant l'auteur. Ils ne peuvent que reconnaître une tragédie française du 17ème siècle bien sûr. Ce vers est celui d'une dame à qui on dit qu'elle perd son amant que c'est la catastrophe et que tout va mal, que règnent l'horreur et la mort et dont on s'étonne qu'elle ne pleure pas. Et elle répond "Non, je ne pleure pas madame mais je meurs". Et elle meurt. Tout le monde répond Racine alors que c'est un des derniers vers de "Suréna" de Corneille. Il y a comme ça quelques fois des croisements, des interférences qui sont bouleversants parce que d'un génie à l'autre comme s'ils se repassaient non pas "passe moi la rhubarbe je te passerai le séné" mais cette petite phrase.

Il y a beaucoup plus d'amour chez Corneille qu'on ne le croit. C'est moins étonnant quand on compare ses œuvres avec quelquefois de passages entiers dont on se dit que c'est dans "Le misanthrope" quand on fait la comparaison avec Molière et les premières pièces de Corneille qui pour être plus légères, pour la plupart, sont toutes des pièces d'amour même "Le menteur". Il y a des intrigues qui sont des comédies plus vives, plus prestes, qui justifient qu'il ait écrit "Amphitryon" et autres sous le nom de Molière. Mais dans des pièces comme "Mélite", "La suivante", "La place royale" c'est un amour qui n'a rien à voir avec "Tu as tué papa je ne t'aimerai plus" qui était une caricature. L'amour chez Corneille est d'autant plus fort qu'il est contrarié par l'individu même qui l'éprouve. Dans Racine ce sont les contingences, les circonstances extérieures, le Sénat, Rome, qui oblige Bérénice à retourner chez elle.

Tout cela est génial ! Génial ! Justement quand au cours la petite Bérénice a donné "Bérénice", alors que c'est une petite gamine de 18 ans et demie qui est faite pour jouer les petites bonnes femmes de Marcel Aymé, a travaillé cela et elle a bien fait parce que cela apporte énormément et qu'elle a révélé de l'émotion et une belle diction des vers, et cette grande scène du IV entre Bérénice et Titus en train de s'arrêter après chaque vers comme on fait un arrêt sur image, comme on voit un film de Garbo, et on regarde, et c'est le mouvement qui est entretenu par la fixité de l'image, et c'est incroyable, à aucun moment, ça ne se statufie.

On peut s'arrêter après chaque vers de Racine et ça continuerait à vivre, à chanter, c'est du Gluck. Toute cette scène, c'est bouleversant parce qu'on dit : "Oui c'était un homme d’alors il avait sa perruque, il l'a retiré peut être ce jour-là parce qu'il avait trop chaud, sa plume d'oie qui crachait un peu et, pendant ce temps-là, il empoisonnait la Du Parc et faisait l'historiographe auprès de Louis XIV. Et puis il écrivait "Que le jour recommence et que le jour finisse sans que jamais Titus puisse voir Bérénice". On ne sait plus si c'est une volonté de dire voilà je vais utiliser des monosyllabes, et tel rythme, ça créera telle émotion, on ne sait plus. C'est le génie à l'état pur. En tout cas, c'est bien agréable d'avoir consacré sa vie à tout ça.

 

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# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine

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Du côté de la musique :

"Génération (tome 1)" de Ambre
"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch

"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard

Au théâtre :

les nouveautés :

"Sonate d'automne" au Théâtre Studio Hébertot
"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
zt toujours :
"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
et toujours :
"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
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"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
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"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
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Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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