Duo
burlesque écrit par Martine Thinières, mis en
scène et interprété par Marianne Pichon
et Martine Thinières.
"Les Mauvaises" ce sont deux violoncellistes pas virtuoses qui n'hésitent pas à se produire sous les feux de la rampe pour procéder à la vulgarisation tant de la musique classique que de la musique distanciée dans une approche fantaisiste et loufoque à l'insu de leur plein gré. En 2007, avec "Un duo de violoncellistes mal tempérées", Blanche Descroches et Rose Bécart grimpaient à l'assaut du succès avec une "fantaisie théâtrale, musicale et charcutière" qui pérorait, en autres et archet à l'appui, sur des compositions émérites, telles "Les quatre salaisons" ou "L'après midi d'un phoque", d'un charcutier compositeur autodidacte inconnu.
Un an plus tard, elles embrayaient avec "L'érotisme
de la tragédie" pour une conférence-spectacle musical
placé sous l'égide de la guerre d'Essex. 2010, "Les Mauvaises"
: le retour. Les Mauvaises qui comme Terminator n'en finissent
pas de se régénérer.
Dans ce nouvel opus intitulé "L'érotisme
du 2ème mouvement" et écrit par Martine
Thinières, Blanche Descroches a perdu sa moitié kitsch
et pink et trouve dans une vraie fausse spectatrice une pécore
de substitution manifestement sortie du même tonneau : Violette
Cantabile, grande gigue toute de violet vêtue, et notamment
une robe de mousseline à volants vintage sixties style "la plus
belle pour aller danser" à la Sylvie Vartan.
Et la nouvelle recrue, adepte du sentencieux gargarisme de
mots qui ne se prend pas pour la queue d'une prune, a tôt fait
de prendre l'ascendant sur la petite Blanche, frêle oisillon
tombé du nid, poussin blanc éjecté d'un lac des cygnes revisité
par Jacques Chazot, princesse de conte pour enfants customisée
par Droopy, qui rate les mots à la manière des grands comiques
bègues de Darry Cowl à Pierre Repp.
Piètres solistes et clowns allumés, mais à coeur vaillant rien d'impossible, elles sont les factotum d'un formidable duo de comédiennes aguerries et totalement empathiques, Martine Thinières, la gaffeuse à l'entrain léthargique, et Marianne Pichon, l'excitée péremptoire raide du rachis, qui entraînent les spectateurs dans de néo-dadaistes délires pédagogico-comico-cosmiques qui dynamitent les codes du comique. Car il faut avoir du talent pour jouer les ratés et les médiocres.
Loufoque et irrésistible, maniant l'humour au deuxième degré, ce spectacle est une fantaisie totalement roborative qui, de surcroît, enrichira votre culture générale en vous révélant tout et le reste sur le quatuor quality, le QQ, composé notamment de Jean-Roger Millefeuilles et de Nino Gorgonzola , respectivement maître de la bourrée et du branle ou le cartel des trois suisses et en donnant de mémorables interprétations mémorables des grands noms de la musique classique.
En conclusion, Les Mauvaises sont les meilleures ! |