Comédie
darmatique de Xavier Jaillard, mise en scène de Christian
Suarez, avec Güler Onel, Sophie Margalet, Sasha Pairon,
Xavier van Gasselt, Xavier Jaillard et Christian Suarez.
Il est difficile et courageux de monter une pièce, et encore plus une création, au printemps lorsque les beaux jours arrivent et que les spectateurs désertent les salles de spectacle pour profiter d'une lumière autre que celle des projecteurs.
Xavier Jaillard avait, en 2008, adapté "La vie de devant soi" d'après Romain Gary. Cette pièce avec Myriam Boyer avait remporté un succès populaire autant que critique puisqu'elle avait été couronnée par 3 Molières, dont celui du Meilleur spectacle privé.
C'est donc en confiance qu'on va voir "5 pas dans la tendresse". Six courtes histoires à deux personnages composent cette œuvre dans laquelle tendresse, gentillesse et émotion jouent un rôle essentiel.
On y croise un couple de personnes âgées obligés de quitter leur pavillon pour être relogés en haut d'une tour, deux jeunes gens sur le point de se séparer, des astronautes chargés de concevoir un enfant en orbite, une grand-mère qui vient visiter son petit-fils en prison, une mère qui reçoit la visite impromptue de son politicien de fils et enfin la rencontre entre un comédien et une inconnue dans les loges d'un théâtre.
A l'instar d'un recueil de nouvelles, toutes ces histoires ne sont pas d'un intérêt forcément égal. Cependant dans le recueil de nouvelles, seuls le thème et l'écriture influenceront le jugement du lecteur. Dans ce format de pièce, un autre aspect rentre en ligne de compte, les acteurs. Et Xavier Jaillard, comédien juste dans le ton comme dans ses intentions, en plus d'être l'auteur de la pièce et le directeur du Petit Hébertot, montre à quel point, grâce à son expérience, un bon acteur parvient à tirer ses partenaires vers le haut. Ce sont principalement les deux histoires dans lesquelles Xavier Jaillard est en scène, l'histoire des deux personnes âgées et celle du comédien et de l'inconnue, qu'on retient à la sortie du spectacle. La saynète du couple qui se sépare n'est, par contre, absolument pas crédible, et déçoit.
En raison de la succession de saynètes qui composent cette
œuvre, la mise en scène de Christian Suarez
est réduite à une expression discrète, sans fioritures, mais
qui a l'élégance de la fluidité.
En conclusion, cette pièce est dans son ensemble agréable, bien qu'elle souffre de faiblesses lors de certains actes. |