Première
Master Classe de mai placée sous
le signe du muguet et de la fête du travail. Le travail qui
constitue pour Jean-Laurent Cochet
un des fondements essentiels du métier de comédien qui non seulement
continue toute sa vie d'apprendre, et ce bien au-delà de la
période de formation et de l'apprentissage d'une technique,
mais ne peut progresser et tenter de parvenir à exercer un art
que par un labeur quotidien et qui doit rester transparent pour
le public.
Mais place au théâtre avec une soirée qui commence par un poème de Sully Prudhomme, "La voie lactée", qui emporte le spectateur dans les cieux éthérés, suivie par une fable "La fille et le loup" qui, une fois n'est pas coutume, n'est pas signée La Fontaine mais Jean Anouilh.
Jean Anouilh sera de nouveau sur scène avec une scène de "L'alouette"
comme Victor Hugo qui, après l'exercice
de virtuosité que constitue "Le mot",
est représenté avec la scène de Don Cesar et du laquais ivre
de "Ruy Blas", auteur que Jean-Laurent
Cochet affectionne "quand il ne se prend pas pour Dieu et ne
joue pas les papa-gateau".
Au théâtre, avant la représentation, il y a le travail du
texte, scène par scène, mot par mot, à l'intonation près, ce
travail du comédien, travail récurrent et toujours remis sur
le métier dont la plupart des spectateurs ignore tout, et ce
soir, celui-ci est illustré avec une scène de "Andromaque"
de Racine.
La soirée se termine avec deux scènes abouties : une scène
tonitruante, entre la mégère et son dompteur, de "La
mégère apprivoisée" de Shakespeare
et une scène très étonnante voire étrange, détachée de son contexte,
d'une pièce sans doute inconnue du public, "Dieu
aboie-t-il" de François Boyer
qui n'a écrit que ce seul opus théâtral mais dont le nom est
connu des cinéphiles au titre de scénariste de grands films
appartenant à l'anthologie du cinéma français tels "La guerre
des boutons" ou "Un singe en hiver". |