C'est à "la Scène" à Bastille que se déroulent ces nouveaux enregistrements de "la bande passante", émission francophone en public (sur RFI, 89.00). Petite salle-bar des plus sympathiques remplie pour l'occasion de journalistes, de gens du métier, et de personnes qui, comme moi, se sont arrangées pour rentrer. Au programme ce soir, le sémillante Jeanne Cherhal venu faire la promo de son 2ème album Douze fois par an sorti en février sur le label Tôt ou tard, et le groupe rock Luke.

Le tarif est le même pour tous les groupes de passage dans l'émission, deux titres lives, une interview en public toujours, et retour sur la scène pour 4 ou 5 morceaux selon l'humeur du public.

Vers 21 heures après une présentation de la soirée du sympathique Alain Pilot, arrive Jeanne Cherhal et son guitariste, bassiste Eric Löhrer, après un premier album enregistré en public à l' Olympic de Nantes en 2002, elle vient s'asseoir derrière son piano pour deux titres de son dernier album "le petit voisin" et "un couple normal" qu'elle ponctue de quelques commentaires qui témoignent sa joie d'être là ce soir.

Loin de se cantonner à l'exécution pure et simple de ces morceaux, elle leur rajoute la dimension live qui fait défaut à beaucoup d'artistes. Elle s'amuse à varier les tonalités de voix. Et quelle voix, quand Jeanne chante c'est le petit frisson dans le dos indescriptible et si agréable qui fait toute la différence, rajouté à cela son joli minois d'adolescente timide et c'est le succès garanti. Timide elle ne l'est d'ailleurs pas du tout, jouant avec son guitariste, tout sourire à droite de la scène.

Passons sur l'interview, qui nous révèlera une Jeanne gentille, drôle et qui a l'air toujours surprise de son succès, et la revoilà sur scène pour "les photos de mariage", "ça sent le sapin", "sad love song" et "super 8". Elle lâche enfin son piano pour empoigner la basse sur "la station" et pour nous faire une petite chorégraphie ensuite sur "rural". Elle termine sa mini prestation par un inédit "Charles" sur lequel fait participé le public. Public d'ailleurs totalement acquis à sa cause qui sera à l'origine de ce rallongement de prestation.

Elle quitte la scène (de "la scène") sous une ovation avec le public en poche et la certitude d'avoir de beaux jours devant elle. Elle fait d'ailleurs la 1ère partie de M à l'Olympia le lendemain et celle de Thomas Fersen le 11 mai au Zénith de Paris.

Un bel avenir on vous dit!

C'est au tour de Luke, jeune groupe Bordelais, qui vient aussi présenter son deuxième album la tête en arrière sorti il y a peu. Le chanteur Thomas a un look d'adolescent et un timbre de voix pouvant rappeler parfois Bertrand Cantat. Noir Désir, qui semble d'ailleurs être l'influence de tous ces groupes à guitares émergeant depuis quelques années, influence très respectable au passage.

Malgré un son imparfait et l'incompréhension des paroles, le groupe fait bonne impression et commence par "comme un homme" suivi du single "la sentinelle", très efficace en live. Avec un jeu de scène, certes sobre mais efficace (et puis nous ne sommes pas en vraies conditions live), qui témoigne d'un réel plaisir d'être là. Le groupe s'en sort plus que bien. Ils enchaînent ensuite avec l'interview mené par Thomas, on y découvre un groupe remanié pour cet album, avec une grosse expérience de la scène et un esprit résolument adolescent.

Malheureusement, pour des raisons, disons personnelles, je n'ai pu assister à la suite de leur prestation (qu'est-ce que vos croyez, les partiels ça se révise pas tout seul).