OAI STAR, prononcer oh ail stare. Manifesta, comme manifeste. A première vue, une pochette noir et blanc façon coloriage, qui mérite qu’on s’y attarde quelques instants. Quatre types, une guitare, un chapeau, des lunettes, un poing levé, protestataire ? A deuxième vue, un petit 13, des tags, des immeubles, Notre Dame du Port, Marseille, son accent ? Rien qu’en regardant les images. Voyons voir l’écoute.
Loin de moi l’envie didactique d’une quelconque autopsie de la galette, piste après piste, dans un ordre qui aurait pu être différent, comme celui là : "Cheri(e)", "La vie qu'on mène" est "Antifestif". Tandis qu’un "Paysan sème ton chanvre", tu cherches "La boîte et les clous". "You are Sature" , "Feignant et Gourmand". "Je veux faire brûler la mer" avec un big "Fire atomico" qu’on verrait "From mars". Alors, un "Canadèr" bourré de "Plomberie" ferait un "Fonki Baleti" pendant toute la "Night". (Respectivement plages 10, 13, 8, 9, 1, 12, 7, 5, 3, 2, 6, 4, 7, 13, 11, 4, 14.)
Pour le fond, Oai Star tout entier exprime une furieuse envie de faire la guerre aux puissants, parce que ça se voit que le monde ne tourne pas vraiment rond, et qu’il n’est pas particulièrement équitable. Dans ce sens, ils ont la sagesse de ne pas se mêler de politique, mais de faire un habile constat de l’écart qui existe entre le monde d’en haut et le monde d’en bas, les décideurs et les exécutants, Eux et Nous.
D’un autre côté, moins sérieux, Oai Star réussi le pari de transformer la corvée de vaisselle et du partage des tâches en une sympathique ritournelle "Chéri(e) faut faire la vaisselle et le ménage aussi" écrite par le festif chanteur des Fabulous Troubadours. Ce côté festif contrebalance avec justesse la gravité du monde décrite plus haut. A l’instar des supporters qui fleurissent un peu partout en ces périodes de championnats, Oai Star prouve qu’il n’est pas besoin de cérémonie pour faire la fête, juste l’envie de "Fire".
Pour la petite histoire, Oai Star, c’était Lux et Gari, deux amis fondateurs sacrément doués, et puis il y a eu les projets perso, les projets solos, Massilia Sound System, et puis il y a eu la disparition de Lux. Orphelin de son poto, Gari déniche un DJ mordu de cheap music (ces petits airs chiants qui ne nous lâchent pas une fois qu’ils nous on eu, une fois qu’on a un peu trop abusé de jeu vidéo) : Dubmood. Voila de quoi continuer l’aventure Oai Star pour un moment.
Finalement, nourri aux rythmes électroniques à réveiller l’épileptique qui sommeille en chacun de nous, l’album dégage une envie de se remuer, de dodeliner, de sautiller, une envie de faire la fête communiquée par l’accent inimitable de Gari, le chanteur. Vachement plus crédible que Fernandel qui vendrait de l’huile d’olive. |