Non, il ne s'agit pas d'un album de Boss Hogg, bien que la réunion de Cristina Martinez et Jon Spencer y fait fichtrement penser. Solex, une jeune DJ Hollandaise, est à l'origine du projet. Elle propose au roi du blues moderne de poser sa voix et ses accords de guitare sur des mix. Il semble que la presence de Cristina se soit imposée, et on ne saurait le reprocher à personne. Toute l'histoire du projet, se trouve résumée sur une BD, objet promo fait pour l'occasion (ici en pdf)
L'ouverture de cet opus, "Bon Bon", est une pure et simple tuerie, un son à couper le souffle. Bien qu'il y ai comme une impression de "déjà vu", ou plutôt entendu, ce titre n'en perd pas son intérêt le plaisir de retrouver Môssieur Jon Spencer et Madâme, ensemble sur un album "muy caliente" Le reste de l'album est à l'avenant de ce premier titre, fait de présager de bonnes choses pour la suite. Notamment "Galaxy Man", qui viens en suivant. On retrouve tout ce que la patte du couple rock à pu apporter précédemment à leur musique, des guitares précises, la voix de Cristina comme une présence connue et chaude, les petits ajouts vocaux de Jon, comme des ponctuations venant rythmer les titres et ce groove qui est si particulier apporté entre autre par Solex, sont autant de choses qui donnent à ce disque un propos épatant.
La présence de voix additionnelles comme "R is for Ring-a-Ding", en disent beaucoup sur le travail des trois protagonistes de ce disque. Fait des mélange de la musique pop-rock des dernières années, nous sommes ici en présence d'un disque parfaitement orchestré, pour preuve "Too Much, Too Fast", tout en contre temps qui lorgne vers une construction alambiquée. Ici pas de chapelle musicale, si ce n'est un partie pris pop-rock, on y retrouve tout les styles : rockab, blues, punk-rock, pop, éléctro, sans ordre de préférence, et mélangés avec intelligence et gout.
Les compositions sonnent comme une extension des expérimentations d'ACME et de son groove sixties, omniprésent ici. En quinze titres, Solex à amené Jon Spencer et Cristina au bout de leurs influences, y apposant son sceau, plus tourné vers l'électronique et la construction avec samples. Peu de titres dépassent les trois minutes, c'est dire la concision réalisée pour les rendre plus percutants, tout en maitrisant une large palette de possibilités musicales sur chacun d'eux. Il sera difficile de concrétiser ces chansons sur scène, même si l'excitation d'un tel projet en concert soit une perspective alléchante. Un disque à se procurer d'urgence, pour les fans de Jon Spencer, de Cristina ou Solex, et plus généralement, des amoureux des rencontres musicales impromptues. |