Le 4 novembre 2008, Chi Cheng, le bassiste de Deftones, a eu un grave accident de voiture et est actuellement toujours hospitalisé. Diamond Eyes est donc le premier album enregistré sans lui. Eros, le sixième album réalisé avec Chi et quasi-fini, est quant à lui repoussé par le groupe qui ne voulait pas le sortir sans leur bassiste. Il sera donc terminé et mis en vente lorsque Chi se sera remis. Le groupe publie donc son septième album avant son sixième.
Les 41 minutes de Diamond Eyes, le nouvel album de Deftones reste dans la continuité de ce que fait le groupe depuis des années. La recette est toujours la même : une grosse guitare bien lourde, un jeu de batterie assez sec, un son de basse rond et enveloppant, une pointe d'électro et une voix variant entre hurlement saturé et mélodie éthérée.
"Diamond Eyes", le premier titre qui donne son nom à l'album voit s'entrecroiser gros riffs de guitare et refrain mélodique. "Royal", le morceau suivant est une sorte de transition entre le Deftones actuel et le Deftones des débuts. Le troisième titre "CMND/CTRL" est plus offensif, venimeux, âpre. Il aurait clairement pu être sur le premier album du groupe de Sacramento. Les titres "You've Seen The Butcher", "Beauty School" et "Prince" se dirigent vers un son plus expérimental, toujours sur le fil du rasoir, entre ambiances aériennes, trip-hop et l'explosion total. "Rocket Skate", le premier extrait de l'album définit ce qu'est Deftones : le combat des influences entre les conceptions de Chino Moreno, qui est un gros fan de New Wave, et Stephen Carpenter, pour qui un riff de guitare n'est jamais assez fort, ni jamais assez violent. Le morceau "Sextape" va lorgner du côté des ballades mélancoliques, un peu comme certaines versions des titres du groupe revisités en acoustique sur l'album B-Sides and Rarities. "Risk", "976-EVIL", et "This Place Is Death" sont des purs exemples du son deftonien avec des puissants riffs de guitare, un son très lourd et dense en décalage avec la voix parfois quasi-lyriques.
20 ans après leurs débuts, Deftones continue d’évoluer surtout par la confrontation de ses forces internes. Les gros riffs metal sont toujours là, la puissance est intacte mais accompagnée d'ambiance trip-hop / électro très mélancolique, calme et sensuelle. Cet album est peut-être moins agressif que les précédents. Diamond Eyes n'en est pas moins un bon album de Deftones (malgré l'absence remarquée de Chi Cheng) et regorge de futurs classiques que les fans seront ravis d'entendre en live. |