Portrait d’un duo
En cette fin de mois d’avril, le soleil revient enfin à la charge. Paris, marche rapide, direction le label de Lilly Wood and the Prick pour une rencontre avec le groupe. A peine arrivé il ne suffit que de quelques dixièmes secondes de réflexion pour se décider à migrer en plein air. C’est donc sur leur terrasse, sous le regard agacé d’une abeille teigneuse que se fait cette entrevue.
Derrière ce pseudo se cache (à peine) deux jeunes parisiens : Ben, le compositeur guitariste et Nili la chanteuse. Ces temps-ci, le duo enchaine les journées promos pour présenter son nouvel album Invincible friends qui sort en fin de mois de mai. Un premier EP sorti pour donner (peut-être) l’eau à la bouche avait indiqué l’orientation musicale du groupe, un mélange folk-pop-électro-dance. On y trouvait la reprise de Santigold "Les artistes" qui les a fait découvrir au public mais aussi "Down the drain" qui annonçait une musique pop légère et enjouée.
L’histoire du duo ressemble au début d’un joli petit film indépendant : une rencontre presque fortuite dans un bar par l’intermédiaire d’amis communs, un coup de foudre musical et des chansons qui naissent presque spontanément. Les deux arrivent avec un background musical différent mais finalement se retrouvent sur l’essentiel, une musique mélodique.
A l’instar de Cocoon ou de The Do, Lilly Wood and the Prick est un ménage musical qui chante en anglais. Un peu réducteur comme définition pour les deux jeunes gens. A la différence d’autres, l’anglais est comme une langue naturelle pour la chanteuse qui pense et se parle dans cette langue. Il ne s’agirait donc pas d’une glisse sur la vague déferlante de ces groupes parisiens qui choisissent d’utiliser les mots de Shakespeare. Tout simplement Nili, qui produit les textes, ne se sent pas d’écrire en français, ce qui ne leur pose pas de cas de conscience. Et puis il y a un petit espoir secret que finalement cela puisse peut-être aider pour l’international, sait-on jamais !
Alors quel est donc le petit plus du groupe par rapport à cette mode anglophone ? L’honnêteté selon Ben le guitariste-compositeur. Pour lui une bonne chanson doit permettre de fermer les yeux et de s’évader, de l’easy listening dans le bon sens du terme. Et c’est cette philosophie qui a primé pour le passage de l’EP où tout était livré un peu en vrac à l’album, réalisé avec une optique de rendre une copie plus homogène.
Certes un duo à l’origine, mais comme le précise ces derniers, chaque membre du groupe apporte une touche personnelle permettant de faire évoluer les chansons. Ainsi en concert, les instruments changent de mains, tournent et les morceaux s’aventurent dans des contrées plus rock. Car comme le pointe Nili, il n’y a pas de "via" lors de ces moments, c’est du direct entre le groupe et le public. Bien que souvent surpris, les spectateurs adhèrent et les disques se vendent plutôt bien en fin de concert. D’ailleurs à la question "que peut-on vous souhaiter", Ben répond simplement "une belle tournée à la rentrée".
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