"Inconsolable"
de Israel Horovitz, mise en scène de Benoit Lavigne,
avec Bérangère Gallot, Léopoldine Serre,
Hervé Jouval et Ophélie Humberclaude.
"Inconsolable", une des pièces courtes écrites par Israël Horovitz sur la figure maternelle et le lien de filiation, traite du suicide de la mère et de l'impossible résilience pour sa fille, même devenue mère à son tour, ne peut dépasser ce chagrin inconsolable qui l'amène à reproduire l'acte maternel.
Dans un décor à peine esquissé, la mise en scène de Benoît Lavigne, reconnu par ses pairs par une nomination au Molière du metteur en scène pour "Baby Doll " qui était à l'affiche en 2009, particulièrement sobre, soucieuse de la concision du texte scandé le violoncelle de Ophélie Humberclaude, insiste sur le réalisme, que les comédiens, Bérangère Gallot, Léopoldine Serre et Hervé Jouval, restituent chacun selon une couleur différente, qui peine à restituer l'impalpable.
"L'Infante", écrit et mis en scène par Maxence
Garnier, avec Mélanie Bernier.
Déception avec la prestation de l'actrice Mélanie Bernier, physique et scansion nerveux à la Anouk Grinberg, dans le seul en scène "L'infante" trahi également, ce soir-là, par la technique en ce qui concerne une scénographie, certes pas novatrice, constituée d'une installation vidéo composée de téléviseurs encartonnés.
Empêtrée dans une mélopée post-durassienne plus littéraire que théâtrale, étrange, violente et au demeurant fort belle, de Maxence Garnier, et manifestement mal à l'aise dans une posture frontale et souvent immobile qui l'amène au dandinement, elle trébuche à plusieurs reprises sur un texte qui a donc du mal à franchir la rampe.
"Un temps camarade", écrit et mis en scène par
Malik Zidi, avec Eric Cousteau et Céline Hilbich.
Entreprise toujours difficile que porter la poésie sur scène. Projet ambitieux de surcroît quand concerne, comme celui de Malik Zidi, des convulsions poétiques de Vladimir Maïakovski pour Lili Brick, à qui il était liée par une passion violente et réciproque, sur toile de fond de révolutionnaire, même si elles sont plus audibles que lisibles.
Sur fond d'incontournables images d'archives de la Révolution de 1917 et ombres chinoises, ce dernier a opté pour une scénographie et une mise en scène édulcorées qui ne sont pas totalement sinon convaincantes du moins appropriées.
Sur le plateau, face à Eric Cousteau, colosse à la voix à peine perceptible qui n'a pas le charisme fiévreux de Maiakovski, une comédienne à suivre Céline Hilbich.
"Bingo !", écrit et mis en scène par Marie Verge,
avec Ludivine Maffren et Xavier Girard.
Café-théâtre avec "Bingo !", écrit et mis en scène par Marie Verge qui utilise le thème de l'addiction au loto pour en proposer une déclinaison drolatique.
Avec un amusant gingle qui rappelle la scie musicale des jeux vidéos d'arcade pour enfants et une scénographie ludique, cette mini comédie , sous forme de saynètes consacrées aux affres et fantasmes engendrés par la pratique du loto et la perspective du gain, révèle le tragique du quotidien voire le pathétique ordinaire de personnages apparemment anodins soutenu par un humour qui pourrait virer au noir.
En thanatopracteur délirant qui rêve de blonde mince à forte poitrine et avocate soucieuse du quand dira-t-on qui se déguise en espionne de roman noir pour aller valider sa grille, entres autres, Ludivine Maffren et Xavier Girard, dans le jeu légèrement appuyé comme le veut ce registre, sont parfaits.
"Jeune homme stérile cherche jeune femme seule avec enfants",
écrit par Catherine Verlaguet, mise en scène de
Anne Bouvier, avec Méliane Margaggi et Guillaume Bouchède.
Anne Bouvier, comédienne et metteur
en scène, présente pour cette édition 2010 des Mises en capsules,
comme elle l'avait fait pour celle de 2007 avec "Rapport sur
moi", un extrait ayant néanmoins un sens en soi d'une pièce
de format standard dont le titre "Jeune
homme stérile cherche jeune femme avec enfants" suffit
à lui seul à résumer l'intrigue.
L'auteur et scénariste Catherine Verlaguet, qui est également comédienne, a écrit une jolie comédie romantique, non exempte d'un humour décapant, qui traite des facéties de l'amour pour deux personnages qui se rencontrent par voie de petites annonces et démarrent leur vie à deux par un mariage de raison.
Dans une scénographie ludique et originale, avec notamment, l'inattendu habit de noce qui dévoile une myriade de peluches, Anne Bouvier jongle avec talent avec la délicatesse, l'humour et la trivialité de la vie.
Elle choisi une distribution vraiment épatante avec des comédiens rompus à la scène : la délicieuse et pétillante Méliane Marcaggi dans le rôle d'une fausse pragmatique au coeur fidèle et Guillaume Bouchède, souvent cantonné dans l'emploi du benêt et dont elle utilise judicieusement les potentialités.
Le spectacle est donc réussi et il n'y a plus qu'à attendre
sa programmation in extenso. |