Spectacle
musical écrit et interprété par François
Morel accompagné par Antoine Sahler, Lisa Cat-Berro
et Muriel Gastebois, avec des musiques de Reinhardt Wagner et
Antoine Sahler, dans une mise en scène de Juliette.
Après le succès de "Collection particulière", spectacle de théâtre musical qui fonctionnait sur le mode du duo comique avec de larges intermèdes parlés, le comédien et fantaisiste François Morel, qui souhaite privilégier la chanson, présente un deuxième spectacle intitulé "Le soir, des lions...".
Conçu selon une formule différente qui ressortit davantage au tour de chant scénarisé, il dispense sa petite brocante qui s'apparente, en version musicale, à la petite brocante intime initiée par Philippe Delerm avec "La première gorgée de bière" en ce qu'il fait appel notamment aux thèmes récurrents de la vie quotidienne d'antan, aux valeurs ancestrales et aux personnages burlesques telle la grand mère marricide et cannibale.
En marcel, bretelles et pompes bicolores, accompagnés par
trois musiciens, un pianiste, Antoine Sahler,
et deux multi-instrumentistes, Lisa Cat-Berro
et Muriel Gastebois, déguisés en garçon
de noces et jeunes femmes à bibis, robes en cotonnade fleurie
et socquettes, il évolue d'ailleurs dans un décor de vrai faux
bal populaire dans la France profonde des années 40 conçu par
Nils Zachariesen.
Au programme de ce tour de chant et des champs mnésiques,
chansons réalistes ("Pas belle"), chansons tendres ("C'est
pourquoi on vit ?" sur les inquiétudes enfantines), chansons
fantaisistes ("La sera, leoni") et quelques coups de grisou
('"Fatiguée" sur la profanation des sépultures juives ou "Cas
sociaux" sur les crapuletalistes situés au plus haut niveau
de l'Etat).
Les textes de François Morel et les ritournelles festives mitonnées par Reinhardt Wagner et Antoine Sahler s'inscrivent dans l'héritage de la chanson française à texte mise à la sauce musicale métissée, du mambo à la valse en passant par le swing et le jazz et vogue sur l'interminable vague de la chanson rétro depuis le "Mistral gagnant" de Renaud.
Elles se prêtent donc bien à la théâtralisation et François
Morel a fait appel, pour la mise en scène, à une spécialiste
du registre en la personne de la chanteuse Juliette
ravie de l'opportunité ("une femme de chanson mettant en scène
un homme de théâtre.
Sur scène, le comédien François Morel, joue bien de ce personnage très terrien proche de lui, attaché aux bonnes vraies valeurs populaires, dans le rôle duquel il se complaît et a tôt fait de séduire le public avec quelques clins d'oeil aux grands tels Montand et Brassens.
Et un poil cabotin - mais sans doute est-ce davantage le bonheur d'être apprécié - il a du mal à quitter la scène. Ah... finir avec "Mourir sur scène" de Dalida, c'est, peut-être, un peu trop mais ça marche. |