Tel que vous me lisez actuellement, depuis longtemps et pour autant que la musique me fera vibrer, je suis plutôt du genre à aimer partir à la découverte de groupes plutôt que de trainer aux abords des stades à attendre la tournée mondiale de je ne sais quel groupe. Et puis je n'ai pas vraiment cette fascination de groupies pour les groupes que j'aime plus que les autres, me contentant de les écouter dans mon coin quand je sais que cela me fera du bien.
Certes, je suis allé voir My Bloody Valentine au Zenith et j'ai adoré être là, mais jamais je n'ai envisagé de repousser mes vacances pour assister au retour de Pavement.
En gros, mon top 5 des albums ne comporterait sans doute aucun disque de Madonna et celui de mes concerts préférés comporterait probablement aucun groupe qui a déjà joué à Bercy.
Si je vous dis tout cela, ce n'est pas pour faire le malin ou passer pour un gros snob mais pour dire que je n'étais pas forcément chaud comme la braise pour lire le premier roman d'Elise Costa intitulé subtilement mais néanmoins sans laisser de doute sur le sujet principal : Comment je n'ai pas rencontré Britney Spears.
Titre qui réussit quand même le double exploit d'annoncer la couleur quant à l'histoire (car oui, cela parle de Britney) mais surtout à ôter tout suspens à ce road movie (car en effet, Élise ne rencontrera pas Britney).
Cependant, à ce stade de la chronique, vous aurez évidemment deviné qu'au final, j'ai lu le livre.
Et même si on connait la fin et que cela ressemble à un récit monomaniaque d'une fan au sujet d'une idole des jeunes dont je ne sais rien, la lecture de ce récit aux airs de High Fidelity est fort agréable, divertissante et contre toute attente, apporte quelques intéressants chemins de réflexion sur la starification en général et aux États-Unis en particulier.
Pour entrer un peu dans le détail de ce road movie (à travers les États-Unis) autobiographique (vous saurez tout sur Elise Costa) et documentaire (vous saurez plus que tout – que nécessaire – sur Britney), tout commence comme Le Journal de Bridget Jones sur le mode High Fidelity.
Amusant et réussi mélange des genres à cheval entre quotidien sans histoire et petite histoire du rock.
Et puis très vite, on se retrouve dans les valises d'Elise, victime d'un flashback provoqué par un GPS... si si.
Commence alors l'histoire de l'incroyable aventure de l'auteure, partie 6 mois sur les trace de Spears pour en tirer... ce livre, logique. L'écriture est légère et drôle, l'histoire rythmée par les anecdotes d'Elise au pays du burger entrelacées avec l'histoire pas toujours reluisante de cette pauvre Britney :
de sa petite enfance à sa double maternité, de ses tatouages à ses coups de gueule, de ses playbacks à ses santiags, vous saurez tout.
Que vous soyez fan ou pas de Britney Spears, ce récit se lit comme le roman d'une génération, celle du burger et de l'apparence, de la futilité et de l'éphémère statut de star. Mais il se lit aussi comme un divertissement, plein de drôlerie, parfois d'émotion et de quelques bonnes adresses dans une Amérique où les habitants n'avaient jamais semblé aussi sympathiques !
119. Élise, tu y es quand même allé fort sur les notes de bas de page. |