Création collective d'après Honoré de Balzac,
mise en scène par Aurélie Toucas, avec Clémentine
Bernard, Virginie Gritten, Ophelia Kolb, Leila Naceur, Sophie
Neveu et Aurélie Toucas.
Pour l'édition 2010 du Prix du Théâtre 13 Jeunes metteurs en scène, Aurélie Toucas met en scène
"Sonate inachevée pour deux jeunes mariées", une création collective, inspirée du roman épistolaire "Mémoires de deux jeunes mariées" de Balzac, d'un sextet de jeunes comédiennes.
Pour ce spectacle qualifié d'"utopie organique" qui utilise "Balzac comme support du passé, puissance de l'héritage, pour questionner le présent à travers des paroles de femmes" sur le mariage, la passion et le bonheur, Aurélie Toucas précise dans sa note d'intention qu'il est construit comme une sonate constituant un espace de liberté pour "donner la parole à mes comédiennes".
Pour ce qui est du roman épistolaire de Balzac, il s'agit moins d'un état des lieux de la condition de la femme au 19ème siècle et d'une quête du bonheur que d'une habile dialectique, à partir d'une étude de moeurs et de caractères pour deux voix et voies féminines sous forme d'une opposition des contraires, la parisienne et la provinciale, la sage et la sulfureuse, l'amante et la mère, sur le mariage utilisé comme instrument de pouvoir par la femme, selon certes deux déclinaisons différentes, dans une société et une époque où il constitue une institution incontournable.
Cela étant, que se passe-t-il sur scène ? Le mieux pour le spectateur lambda est, comme en matière d'art contemporain il se réfère à la notice rédigée par un critique d'art, de se reporter à la note de mise en scène pour ne pas se fourvoyer. Note qui indique que ce spectacle vise à "raconter notre histoire à nous six, comédiennes du spectacle" avec "l'instinctif comme point de départ, le geste provoquant le mot, chercher ainsi dans le corps l'héritage que nous portons, s'approcher d'une parole moins raisonnée, plus organique".
Sur fond de scène d'empilement de cartons de déménagement, après une distribution de chouquettes au public, à coups de quart d'heure warholiens, Aurélie Toucas, chanteuse lyrique de formation y allant même de son couplet, Clémentine Bernard, Virginie Gritten, Ophélia Kolb, Leila Naceur et Sophie Neveu redécouvrent la forme, sans le souffle, du théâtre des années 70. Elles frappent du pied, se flanquent par terre, déambulent comme des fantômes, chantent, parlent.
Comme le dit une des protagonistes en se frappant le ventre "je suis vide, je suis creuse, pourquoi je ne sens rien ?". Vous reprendrez bien une chouquette ? |