Le dernier album de Woven Hand, espace de liberté de David Eugene Edwards, devenu son principal espace d'expression, est une invitation au voyage. The Threshing Floor est truffé de nouvelles inspirations sonores venues d'ailleurs. Les couleurs vont des influences orientales, comme sur "A Holy measure" titre construit sur des gammes orientales, portées par la sonorité grave et sombre des instruments composant une mélodie toute en retenue.
Influences toujours et plus marquées, sur le deuxième titre éponyme. Le voyage est ici encore plus lointain, car d'orientales, les influences nous transportent carrément en Asie, entre autre de par l'utilisation d'une langue inconnue en guise de refrain, enrobant le texte en anglais. Un titre bondissant et énergique.
Le voyage ne s'arrête pas là, le titre "Terre haute", où un invité (Peter Eri) a été convié pour jouer de la flûte de berger hongrois (!) venant appuyer un texte à l'ambiance toujours très pieuse. D'autres chansons appellent à la contemplation, tel "Singing Grass", titre intimiste composé par Pascal Humbert. Il ne faut pas non plus passer à côté de la très belle entrée en matière, "Sinking Hands", qui donne l'ambiance générale de l'album, une atmosphère hypnotique, voire chamanique, comme le groupe sait si bien le faire.
"Denver City" qui clot ce disque, change de ton et achève cet opus sur une note lumineuse. Note d'espoir ou une révélation ? Allez savoir. Ce titre semble être, à mon sens, la seule manifestation de joie de l'album, le seul à ouvrir l'esprit de l'auditeur au lieu de l'enfermer dans un carcan d'austérité. C'est aussi le titre le plus rock de par sa construction binaire.
On savait David Eugene Edwards friand de reprises, il avait d'ailleurs déjà excellé dans l'exercice (Joy Division, Léonard Cohen entre autres). Ici, avec toujours autant de talent, il s'attaque à "Truth" de New Order, à couper le souffle.
Ce nouvel opus contient, comme à son habitude chez Woven Hand, sa part de mysticisme. Tout au long des mélodies, tant les sonorités que les instruments choisis jouent sur l'humeur comme un enfermement, libéré de temps à autre, par une explosion toujours retenue. La formation en trio avec Pascal Humbert à la basse et Ordy Garrison aux percussions semble avoir trouvé un équilibre parfait, pour le plus grand bonheur de tous, musiciens et public. |