Pour leur 6ème bébé intitulé Sauve qui peut, la joyeuse équipe du Renouveau Artistique Volontairement Elaboré par des Losers nous emmène dans leur univers blérotique festif. Les 7 joyeux drilles des Blérots de R.A.V.E.L formaient initialement (à peu de membres près) un groupe provisoire de théâtre de rue qui s’est dit un beau matin "et si on faisait de la musique ?". Bonne idée.
Cet album est un savant mélange de musique slaves et yiddish. Si vous n’en n’avez jamais écouté, sachez que s’y trouvent à peu près tous les instruments des folklores des pays de l’Est : saxophone, clarinette, contrebasse, guitare et violon (pour les plus récurrents).
Et j’ai essayé de résister, de rester concentrée, d’écouter les paroles, histoire d’entendre la profondeur de la chose, mais pas moyen, à chaque fois je me suis retrouvée à me dandiner au milieu du salon, à me trémousser, à dodeliner, exécuter des pas de danse assez discutables… et le pire… à couvrir les paroles de mon propre babillage totalement incompréhensible et d’onomatopées déraisonnablement sottes. J’avais pour habitude de considérer les parties instrumentales un peu longuettes, assommantes, voire carrément accablantes au point de les zapper. Mais ici, pas du tout, ils s’avèrent nécessaires pour planter le décor de chaque morceau. Et quel décor !
Le groupe aborde légèrement des thèmes de la vie quotidienne, comme "File d’attente", et ses prises de bec dans les supermarchés, "Bouts de femme", "Langue de pute" à propos des ravages que quelques lampées d’alcool peuvent faire sur les confidences, "Fleur bleue" comme un éventail des personnalités que nous avons tous croisé un jour ou l’autre, "Fusibles" ou le pétage de plomb.
Mais d’autres morceaux semblent être de purs délires lyriques voire carrément des pépites comme "Salmigondis" avec des assonances musicales se fondant totalement aux notes de musique ou "Baku-baku" (qui reste un mystère pour moi).
Finalement, Sauve qui peut est la dernière chose à faire à l’écoute de ces trop courtes 40 minutes de bonne humeur. Et pas la peine d’essayer de suivre les paroles, des fourmis s’empareront de vous pour un petit pas de n’importe quoi dans le salon… |