Spectacle chorégraphique pour 9 danseurs et un pianiste conçu et chorégraphié par Blanca Li, avec Anthony Cazaux, Jean-Gérald Dorseuil, Géraldine Fournier, Yan Giraldou, Glyslein Lefever,
Blanca Li, Rafa Linares, Margalida Riera, Yohann Tete et Jeff Cohen au piano.
Blanca Li a répondu favorablement à Beppe Navello, le directeur artistique du Festival International Teatro a Corte de Turin, pour venir y produire son dernier opus en date, "Le Jardin des Délices, dans une déclinaison in situ en extérieur dans le jardin du Château ducal d'Aglié
In situ, la représentation ne pouvait l'être davantage puisque précédée, quelques heures auparavant, d'un orage de pluie torrentielle mêlée de grêlons de la taille conséquente d'un morceau de sucre qui a endommagé certaines installations techniques, elle obligeait la chorégraphe d’en revoir l’architecture dans l’urgence.
Refusant l’annulation, Blanca Li relève le défi et prend le pari - et le risque - de présenter un spectacle à la scénographie impromptue et amputé d'une grande partie de son décor, et notamment du film d'animation réalisé par Eve Ramboz.
Un tour de force qu'elle concrétise de manière éblouissante sur une pelouse détrempée avec sa troupe composée de Anthony Cazaux, Jean-Gérald Dorseuil, Géraldine Fournier, Yan Giraldou, Glyslein Lefever, Rafa Linares, Margalida Riera et Yohann Tete.
Créé en juin 2009, ce spectacle chorégraphique pour 9 danseurs et un pianiste, inspirée du célèbre tableau éponyme de Jérôme Bosch, est conçu comme une satire tragi-comique de la société contemporaine dans laquelle s’insèrent d’ébouriffantes pièces de danse pure qui donnent chair aux créatures fabuleuses et aux accouplements érotiques d’êtres humains parfois à peine extirpés de leur gangue animale archaïque.
Blanca Li, qui prend un malin, et visible, plaisir à interpréter des rôles exubérants et délibérément comiques, s’emparent les travers contemporains de l'addiction psychotique au téléphone portable à l'hypersexualité en passant par la phobie sanitaire et la superficialité mondaine.
Au rythme du piano de Jeff Cohen et de la musique originale du fidèle Tao Gutteriez, et avec une esthétique délibérément pop, héritage assumé de la génération Movida, et une variante décadence, parfois appuyée, qui cède un peu à la mode ambiante, les danseurs, qui jouent aussi la comédie et chantent, délivrent, malgré les conditions atmosphériques, une partition parfaite en incarnant ce fascinant zoo humain qui caractérise une certaine société de la vacuité.
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