On attend toujours, je ne sais quelle révélation, quel cri novateur qui catalyserait l'essence de la pop des années 2010. On se plaît à croire que chaque artiste renouvellera le genre. Mais peut-être ne faut-il pas s'attendre à tant d'innovations. Des groupes ont ouvert la voie, ils ont marqué de leur empreinte, un son ou un type de production : les guitares rageuses et sales de Nirvana, les plages plus symphoniques et aériennes de Muse et de Radiohead, voilà les lignes directrices des années 90-2000. Il faut se faire une raison...
Pamela Hute ne se dévoile que pour moitié sur la pochette de l'album en blanc et noir ; Turtle tales from overseas nous livre ses douze titres comme si elle restait dans l'ombre de ces influences majeures.
Ce qui n'empêche nullement qu'on aime cet album aux mélodies accrocheuses, en marquant nos préférences pour les titres : "Hysterical", "Don't help me". On aime aussi qu'une jeune artiste s'aventure sur le terrain rock / guitare électrique, largement occupé par la gente masculine. Qui a dit que le rock était une affaire d'hommes ?
Pamela Hute, à la figure sage et lisse comme Jean Seberg incarnant Jeanne d'Arc pourrait bien ébranler la forteresse, à coup de guitare belliqueuse. Allez, on part en guerre. Car il ne faudrait pas se fier à la production trop soigneuse, résultat d'un travail en studio climatisé, aux mains de professionnels un peu trop rangés, il y a une envie qui transpire derrière, une volonté de se produire dans les lieux souterrains, des replis de l'âme, des endroits aux lumières blafardes, qui sentent plus la sueur que l'aigue-marine. A voir sur scène le plus tôt possible, avant qu'elle ne soit emportée par le succès. |