Spectacle de sortie de l'École Supérieure des Arts du cirque à Bruxelles coordonné par Olivier Antoine, avec Kritonas Anastasopoulos, Renaud Bauer, Martin Beauvarlet de Moismont, Anna Blin, Alexine Boucher-Hardy, Charlotte de la Bretèque, Raphaël Hérault, Juliette Hulot, Stina Kopra, Brice Masse, Lotta Paavilainen, Ghislain Ramage, Alexis Rouvre, Antonio Terrones y Hernandez et Alexander Vantournhout.
Sous l'égide de son nouveau directeur, Gérard Fasoli, l'Ecole Supérieure des Arts du Cirque de Bruxelles, qui figure en bonne place dans le palmarès des écoles internationales de cirque, présente "Sorties 8,9,10" un spectacle de fin d'études dispensé par des élèves de ses trois dernières promotions.
L'ESAC, qui enseigne les arts du cirque dans l'esprit du cirque contemporain, la terminologie "nouveau cirque" datant des années 70 avec l'arrivée sur piste du français Christian Taquet et son Cirque baroque ayant fait son office, positionne son enseignement dans le registre du cirque "théâtralisé" qui s'inscrit à mi-chemin entre performance technique et spectacle visuel privilégiant l'esthétique.
Sous la coordination technique de Olivier Antoine, le spectacle se déroule dans une ambiance de kermesse festive qui correspond bien tant à l'esprit belge qu'à l'air du temps, et sur une bande-son qui puise fort légitimement dans le patrimoine de la chanson nationale avec Brel, Adamo et Arno.
En tenue de marquise du 18ème siècle qui serait passée par la Loco un soir de concert goth, Alexine Boucher-Hardy, physique nerveux à la Anouk Grinberg et jolie voix, endosse un habit de Monsieur Loyal peu conventionnel pour assurer les intermède entre les numéros qui constituent autant de projets personnels - et donc pas un spectacle illustré de prestations circassiennes - qui ne sont pas tous, en raison de la mixité des promotions, au même degré d'aboutissement tant technique que sur le plan de la personnalisation.
Parmi les numéros remarqués ce soir-là, Alexis Rouvre qui ouvre le spectacle avec un harmonieux numéro de balles et corde, retenu comme visuel de l'affiche, qui mise sur l'épure et la précision et Renaud Bauer, artiste jongleur, présente de manière très élégante et séduisante, costume à l'appui, sur un extrait des Noces de Figaro de Mozart, un brillant et très vif numéro de diabolo.
Si le fildefériste Brice Masse cultive le romantisme malheureux avec sa rose à la main, les deux musclées et pulpeuses petites finlandaises, Stina Kopra (la brune) et Lotta Paavilainen (la blonde), moulées dans des tenues très pin-up seventies, dessous à l'avenant, revisitent l'effeuillage new burlesque dans un épatant, et sexy numéro comique de planche à bascule.
Juliette Hulot, peut-être inspirée par un homonyme rendu célèbre par Jacques Tati, est un clown à suivre de près et, également jongleuse, constitue avec Martin Beauvarlet de Moismont, à l'exécution très fluide, un duo théâtral de jonglerie clownesque pour conter les aventures amoureuses tragi-comiques d'un patron émotif et d'une secrétaire timide et stressée.
Enfin, des talents prometteurs avec Ghislain Ramage à la roue Cyr, Anna Blin au trapèze ballant et Charlotte de la Bretèque, qui tourne actuellement dans le spectacle "Le cirque des gueux", avec un numéro de multicordes aux fils emberlificotés qui gagnerait sans doute à être exécuté avec le tissu aérien.
Cela étant, le spectacle dans son ensemble a la fraîcheur et l'énergie de la jeunesse qui assure, et rassure, sur la pérennité des arts circassiens. |