Comédie dramatique de Georges de Cagliari, mise en scène de Sara Veyron, avec Marine Martin-Ehlinger, François Leroux et Kim Schwarck.
Dans "Speed Dating" de Georges de Cagliari, ce dernier avatar en date du club de rencontre qui fait le bonheur des humoristes, sert de toile de fond à une pièce qui se situe, en imbriquant plusieurs genres pour dépeindre le pathétique de la condition humaine, dans le registre de la tragi-comédie.
Car, en effet, même si l'auteur épingle avec humour cette pratique révélatrice des carences relationnelles et affectives engendrées par la société contemporaine en brossant quelques portraits archétypaux - au demeurant uniquement des caricatures masculines interprétées par François Leroux - à l'exception de l'animatrice de la soirée qui masque son désarroi personnel derrière une pétulance forcée - et à laquelle Kim Schwarck apporte, entre autres, sa plastique de belle blonde sexy - la véritable intrigue se situe ailleurs.
Du côté d'une femme apparemment bien sous tous rapports - littéralement et remarquablement incarnée par Marine Martin-Ehlinger - qui écume ce type de soirées, une femme résolue dont la détermination désespérée se révèle rapidement ne pas être une quête du prince charmant ou du mari mais une chasse à l'homme.
Dans un astucieux décor de cellules cubiques de Pierre Le Cacheux qui matérialise l'enfermement psychotique de tous les protagonistes, "Speed Dating" se présente donc comme le pendant théâtral du thriller psychologique dont l'aspect cinétique est délibérément souligné par la mise en scène de Sara Veyron qui joue sur les différentes intensités dramatiques.
L'alternance des genres est original, parfois déconcertant, et Georges de Cagliari donne à voir, dans une certaine gravité désenchantée, une part d'humanité. |