Seul en scène écrit et interprété par Alain Payen dans une mise en scène de Pascale Siméon.
Plus qu'un seul en scène, dans "Les aventures d'Octave", Alain Payen raconte une histoire, n'est-ce donc pas du théâtre, qui tient de la quête initiatique et de l'ode à l'amour filial, celle de Antoine Pageault, personnage autofictionnel sans doute avec sa similitude d'initiales,
qui ne manque ni de volubilité ni d'empathie.
Coquet mais fantaisiste avec gilet, noeud papillon et chaussettes oranges, son factotum débarque sur scène tel un clown ou un prestidigitateur avec sa petite boîte à malice, plutôt en l'espèce une malle cabine, d'où vont magiquement sortir, en taille miniature, les éléments de décor et les personnages de sa vie pour tresser les fils de son histoire intime.
Celle-ci tourne en rond non seulement autour du pré-carré que représente le parc jouxtant son immeuble, et autour duquel il tourne méthodiquement, et dans le sens contraire des aiguilles d'une montre, en roller, mais également autour d'Octave, un chêne, malencontreusement nain, dont le ramage a été choisi par son père pour abriter ses cendres après sa mort, et qui, en réalité, constitue pour le héros-narrateur, et toutes proportions gardées, son Moby Dick.
Dans une scénographie élaborée, ludique et astucieuse de Hervé Chantepie et une mise en scène en synergie de Pascale Siméon, Alain Payen, avec l'assurance et la maturité du comédien aguerri et l'art du conteur, dresse d'une écriture ciselée qui aime les mots, une galerie de portraits extrêmement vivants, à la fois drôles et émouvants pour un cycle de vie en quatre saisons vivaldiennes.
Truculent, loufoque, poétique et sensible, il épingle avec tendresse une famille de sang et de coeur qui donne vraiment envie au spectateur de les rencontrer, là-bas, à Argenton-sur-Creuse à l'ombre d'Octave. |