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puce On achève bien les écoliers
Peter Gumbel  (Editions Grasset)  septembre 2010

Peter Gumbel est un courageux reporter qui s’atèle au démantèlement du système scolaire français dans son dernier essai On achève bien les écoliers. Il est papa de deux fillettes scolarisées en France et sacré "journaliste de l’année" par la Work Foundation de Londres. Il faut bien ça pour s’occuper du  mammouth à dégraisser...

Tout d’abord, je dois vous avouer que j’ai lu cet essai en absence totale d’objectivité aussi bien vis-à-vis des écoliers que de leurs professeurs. Si vous m’aviez vu hausser les épaules, hocher la tête de connivence avec les propos (notamment sur le fait que les objectifs à atteindre en fin de chaque classe sont fixés arbitrairement par un ministère qui n’a probablement jamais fréquenté une école de sa vie). J’ai même murmuré des "ben oui" et des "n’importe quoi" par-ci par-là.

L’auteur (d’origine britannique) constate la fierté nationale de l’école "laïque et gratuite" de Jules Ferry, belle carte de visite qui fait se gonfler les poitrines des élus "nous, on propose une école gratuite pour tous, c’est chouette". Oui mais alors, pourquoi tant d’élèves démotivés ? Pourquoi l’échec scolaire est-il aussi banal ? Pourquoi chiffrer des résultats au dixième près ? Pourquoi surveiller les enseignants comme des moutons réfractaires ? Pourquoi considérer les élèves comme des robots défaillants ?

Dans ce livre mini-format, Peter Gumbel nous décrit l’école idéale, parfaite, géniale, trop bien, celle qu’on devrait tous copier : la finlandaise. Il cite plusieurs exemples édifiants, qui le confortent dans sa théorie, certes, mais qui méritent qu’on y jette un œil. Mon préféré : le fonctionnement d’une classe de CP. En résumé, un groupe de CP chante des chansons pendant que Georgette essaie de comprendre la logique du calcul mental avec un enseignant et des perles, pendant que Lucien et Ginette exercent leur écriture accompagnés de cartes (et d’un enseignant), pendant qu’Albert, Simon et Gustave revoient les lettres de l’alphabet qui ne veulent pas rentrer (avec un autre enseignant).

C’est vrai que la technique porte ses fruits, les petits Finlandais ne redoublent quasiment jamais, l’enseignement est spécifique à chaque enfant. A la moindre difficulté, au premier grincement, un enseignant est près de lui pour recommencer, répéter, reformuler, jusqu’à acquisition du savoir. Et un autre enseignant est là pour s’occuper des autres, pour différencier, pour adapter sa parole à chacun, à chaque système de compréhension de chaque enfant. L’école utopique, pleine de professeurs et d’enfants épanouis.

Alors nos bons ministres gaulois ont voulu s’inspirer de ce système impeccable, ce qui est théoriquement une bonne idée, la suite est moins bien inspirée. On n’a jamais dit qu’il fallait ajouter encore un peu plus de classe aux Georgette, Lucien et compagnie (les autres peuvent bien chanter à la maison). Et c’est ce qu’on fait. Si Gustave n’a pas compris que la lettre Q n’a rien à voir avec son derrière mais se rapproche plutôt du C ou du K, et bien Gustave va venir plus tôt à l’école (ou rester plus tard, ou écourter son repas, ou annuler la partie de foot entre midi et deux) pour que sa maîtresse solitaire recommence, répète, reformule, jusqu’à acquisition du savoir.

Dans un style clair et truffé d’autres exemples, Peter Gumbel nous décrit pas à pas la manière dont l’école française achève ses écoliers. Loin de l’envie de plaire à tous, ni même de convaincre tout le monde, l’auteur ouvre seulement les yeux à ceux qui n’avaient pas encore réalisé que d’énormes progrès restent à faire avant de voir l’école française élever ses élèves au meilleur d’eux-mêmes. Combien de temps avant qu’ils comprennent là-bas, rue Grenelle, que la multiplication des personnels serait plus bénéfique qu’une restriction budgétaire (l’annulation de la pompeuse garden party pourrait faire des bébés) ?

C’est bien beau tout ça, mais le rôle des parents, la formation des enseignants, le pourquoi des inspections, les rôles des conseillers pédagogiques, la présence des animateurs formateurs, tout ça n’est jamais mentionné, à mériter un deuxième tome. Et mettre tous les enseignants dans le même sac n’est pas très sympa, ce ne sont pas tous des dragons.

Voilà de quoi inspirer maintes bonnes résolutions de la rentrée.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :
La chronique de "L'Ecole de la honte" de Emilie Sapielak

En savoir plus :
Le site officiel de Peter Gumbel


Nathalie Bachelerie         
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# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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