Tout dans ce disque renvoie aux années 80. Le nom de l'artiste, le titre de l'album, et surtout le chant de cette jeune américaine sont autant de liens qui relient ce Stridulum II à la cold wave mystique de Ann Clark et celle plus gothique de Siouxsie & the Banshees.
Des sonorités de claviers aux effets de réverbération, du vibrato dans la voix aux percussions quasi militaires, rien ne laisse imaginer que ce disque date de 2010 et est l'oeuvre d'une jeune fille de 22 ans.
Sombre et maîtrisé, le principal reproche fait à ce disque à juste titre est de ne faire que compiler deux Ep précédemment sortis. Pour ceux comme moi qui n'ont jamais écouté Zola Jesus avant ce Stridulum II, c'est un vrai plaisir à écouter même si on peut vite reprocher une certaine monotonie et un usage répété de quelques vieilles ficelles remises au goût du jour par une production léchée, presque trop lisse pour qui voudrait comparer jusqu'au bout le travail de la demoiselle et celle de Siouxsie dont, évidemment, on a envie de ressortir toute la discographie.
Après ce Stridulum II finalement relativement frustrant dans la mesure où ceux qui suivent la jeune femme depuis quelques temps connaissent déjà tous les titres, on ne peut qu'espérer rapidement un véritable album plein de nouvelles compositions. Reste à savoir comment cela va évoluer (un album à la Diamanda Gallas ? Mais les capacités vocales de la jeune femme semblent déjà parfois atteindre leurs limites sur cet album), l'exercice de style cold wave ayant ses limites. Mais si on en croit sa biographie, Zola Jesus semble dotée de tous les talents alors nous allons la suivre avec attention. |