Oui, je l'avoue, je ne suis pas resté jusqu'au bout de cette soirée et donc je n'ai pas vu ni Klément et sa new wave revisitée, ni Gratuit venu défendre Rien, son album électro rock pour le moins éclectique.
En revanche, j'étais bien là pour Fiodor Dream Dog, dans une Flèche d'Or très peu pleine d'un public timide qui se tient éloigné de la scène et qui lui vaudra quelques blagues de la part de Tatiana Mladenovitch, la chanteuse.
Et des blagues, elle a eu le temps d'en faire tout au long des quelques 30 ou 40 minutes du set du groupe parce que les problèmes techniques se sont accumulés. La faute notamment à un jack de guitare capricieux, transformant parfois le concert en un one woman show. Ou plutôt en un 3 women and 1 man show puisque telle était la configuration de ce groupe difficilement classable. Pop, new wave, rock voire cold wave si on s'en tient au look très Anne Clark (en brune) de Mladenovitch.
Muti-instrumentistes, le quatuor qui joue beaucoup sur les morceaux à plusieurs voix, assure tant musicalement que scéniquement, et ce court aperçu donne réellement envie de découvrir le travail de Fiodor Dream Dog, aussi énigmatique et intriguant que le nom du groupe lui-même.
Peu de temps plus tard, et devant une salle pas beaucoup mieux remplie, voire plus vide encore, c'est le trio, trio et demi, de Pas de Printemps pour Marnie qui arrive sur scène. Pas de Printemps pour Marnie est un groupe toulousain, auteur de 2 albums de reprises remarquables. Et pas n'importe quelles reprises puisque, comme Nouvelle Vague par exemple, c'est totalement métamorphosés que les titres sont joués. De plus, un album est consacré à un seul groupe à la fois. Ce qui a donné naissance à un premier disque de reprises de My Bloody Valentine, dont est extrait le premier titre joué ce soir là et une deuxième consacré aux Bee Gees qui sera joué le reste du très court concert de Pas de Printemps pour Marnie.
Si les albums contiennent de véritables pépites, la scène ne semble pas être le fort du groupe.
Le batteur fait son job en fond de scène tandis que le guitariste, planté à droite de la scène se contente de jouer (bien au demeurant) les titres les uns après les autres.
Au centre, la chanteuse est accrochée à son micro tandis qu'une seconde chanteuse viendra jouer des claviers sur un titre avant de tout simplement remplacer la première chanteuse pour le reste du set alors que deux voix auraient permis sans doute de rendre mieux justice aux albums.
Néanmoins, c'est un joli moment passé avec le groupe tant les deux albums sont des petites perles.
Le set se termine par un très bon morceau, un brin noisy rock, qui s'avère être une composition originale et qui donne envie que le troisième album du groupe soit enfin un album de leur cru. En attendant, on se repassera en boucle Nuit Fièvre et My Bloody Covers.
Petite déception donc, mais de courte durée car arrive sur scène Axel & the Farmers, étonnant groupe français qui nous a surpris sur disque avec leur excellent premier album éponyme et dont on attend beaucoup ce soir.
Et on a bien fait d'être exigeant car le groupe est à la hauteur et c'est dans la sueur et le bruit des guitares qui rappellent le meilleur de la scène de Manchester que les moins de 20 ans... ont dû écouter sur les disques de leur parents qu'Axel déroule les titres de son disque. Assez loin des interprétations léchées du disque, les titres sont ici plus sauvages et rentre dedans, pour notre plus grand plaisir et Axel s'avère avoir une belle présence sur scène que même le très fantasque et agité clavier ne peut pas estomper par ses sauts et ses chahutages avec les autres membres du groupe.
Bien sûr, on attend sans le laisser paraitre l'arrivée de Mark Gardner sur scène, producteur de l'album mais il ne viendra évidemment pas. Pas plus mal tant le groupe peut s'émanciper de cette lourde tutelle.
Une présence scénique remarquable, des morceaux qui tiennent la route, une interprétation sauvage mais avec ce qu'il faut de garde-fous et une sympathie évidente qui transparait du groupe devraient faire d'Axel un pilier du rock français, de celui qui n'a pas à rougir des voisins d'outre-Manche, tout simplement parce qu'ils ne sont pas dans l'imitation mais dans le sincère. Un concert vraiment jouissif, trop court, sans rappel, mais qui donne vraiment envie d'en voir plus et plus souvent !
C'est donc sur ce très bon moment que s'achève pour moi la soirée. Place à Klément, à Gratuit auprès desquels je m'excuse platement... Mais je suis sûr que nos chemins se croiseront bientôt ! Et bien entendu, bravo aux Boutiques Sonores de proposer contre vents et marées des affiches audacieuses et atypiques à un public curieux que l'on souhaite de plus en plus nombreux. |