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Entretien de septembre 2010  (Paris)  16 septembre 2010

La fin de la période estivale marque la rentrée sur tous les fronts : début de la saison théâtrale 2101-2011, sorties de films, rentrée pour les élèves comédiens au Cours Cochet et nouvelle saison pour Master Classes de Jean-Laurent Cochet.

Nous l'avions quitté en juin avec le questionnaire de Proust et nous le retrouvons pour une conversation à bâtons rompus dans laquelle l'interviewé anticipe judicieusement les questions.

Toujours aussi enthousiaste, il nous fait part des nombreux projets qui ont occupé une période estivale studieuse et de ses coups de coeur et de ses coups de gueule sur l'actualité théâtrale et cinématographique avec la verve qui lui est familière.

Des vacances studieuses

Question traditionnelle en période de rentrée théâtrale : comment s'est passé l'été de Jean-Laurent Cochet ?

Jean-Laurent Cochet : Ca s'est merveilleusement bien passé. Dans le désordre, non je vous réponds dans le désordre, parce que j'ai quand même été assez souventes fois à Paris et que c'est la seule époque où Paris est à peu près supportable ; je parle de la circulation, de la ville, du mouvement dans la ville. Donc il y a eu le bon côté de Paris.

Il y a eu des festivals qui ont très bien marché en Vendée, à Noirmoutier, qui est encore un peu la Vendée, et puis j'en ai profité, entre deux festivals, j'ai pu rester, ce qui pour moi est énorme, 8 jours dans un très joli endroit où j'ai mes habitudes et ça a été avec un temps ravissant, pas trop de soleil, à faire frémir de rage toutes les dames Parisbis qui ne veulent rentrer dans la capitale que complètement cramées. C'était fort agréable et je me suis bien reposé. C'était merveilleux.

Et puis je suis rentré et, très vite, nous avons repris le cours et la première Master Classe à Paris, qui s'est déroulée le 13 septembre 2010, s'est merveilleusement bien déroulée. Parce qu'il y a tout un groupe d'élèves qui commençaient à être un petit peu anciens, c'est-à-dire un peu trop bien installés dans leur bien-être pour continuer à faire un travail vraiment productif, qui ont été remplacés par de nouveaux élèves très nombreux qui sont tout à fait remarquables.

Et grâce à Pierre Delavène, qui organise ces cours de manière étonnante, il y a de plus en plus d'élèves. Nous sommes forcés d'ajouter des classes, des jours, des soirs et des lieux et c'est merveilleux. Parce que tous ceux qu'on reçoit, qu'on prend, qui restent le font avec une qualité d'attention, de présence à eux-mêmes et autres, avec un grand esprit de corps. Avec des gens fins, intelligents, enfin, c'est très productif. Des comédiens en grand nombre qui vont peut-être un jour être assez nombreux pour se suffire à eux-mêmes et renverser un peu les barrières que les amateurs mettent sur leur parcours. Je suis donc follement heureux.

Et puis l'été ça a été déjà la préparation - j'ai butiné tous les jours - pour mettre en œuvre ma saison - qui est monumentale - parce que, dès le lundi prochain, je m'installe avec mes assistants dans l'Hérault, à Lattes, un ravissant petit endroit près de Montpellier où il y a un lieu théâtral et une très jolie salle et un groupe de gens merveilleusement bienveillants, gentils, dévoués, intelligents, professionnels, où nous installons une antenne de mon cours. On commence les premières auditions pour savoir combien d'élèves nous garderons, et, pour les 25-30 maximum que l'on peut garder pour faire un bon travail, il paraît qu'ils sont déjà près de 100 inscrits. Donc le choix va être difficile. Parallèlement, le mois suivant, je réouvrirai pour la cinquième année mon antenne en Vendée, si tout se passe bien, car il y a eu des changements de personnes, au Conseil Général, qui ne sont pas toutes de la qualité de celles qui nous avaient préalablement reçu.

Des projets

Et puis j'ai mon livre sur Sacha Guitry qui sortira en librairie le 7 octobre 2010 chez Oxus, un jeune éditeur : Alexis Davis qui est un garçon d'une grande érudition qui me stupéfie - il a à peine trente ans qui parle le sanscrit, le chinois et bien d'autres- et qui a eu une très bonne idée qui est d'ouvrir dans cette maison d'édition une collection intitulée "à la rencontre de". Une idée qui n'a rien d'original mais qui est très intelligente et très intéressante, qui consiste à faire parler d'un auteur, d'un compositeur, etc, une personne parmi celles qui le connaissent le mieux. Et le premier numéro - c'est un très joli ouvrage en qualité de papier et de reliure - s'intitule "Jean-Laurent Cochet à la rencontre de Sacha Guitry". Ce travail m'a enthousiasmé car il ne s'agissait pas d'une biographie ou d'une glose sur l'œuvre. J'ai écrit cela en tant que comédien qui connaît Sacha Guitry à travers son métier - car au fond on en connaît jamais bien un auteur de théâtre que si on est interprète et encore, pas tous - donc c'est un bonheur et de nombreuses émissions me sont consacrées à l'occasion de cet événement comme celle de Madame Joëlle Gayot sur France Culture.

Et puis, il y a un énorme point d'orgue dans ma saison les 22 et 23 janvier 2011. Ces deux journées seront consacrées à 20 heures de lecture ininterrompue de "Albertine disparue" de Marcel Proust. C'est-à-dire que le 22 au matin à 10 heures salle Gaveau, dans cette salle sublime, je commencerai la lecture que je terminerai le lendemain matin à 8 heures, avec, toutes les heures et demie, une petite heure pour que les gens puissent sortir, ceux qui ne vont sûrement pas assister à l'intégrale mais il y en aura sûrement, se rafraîchir, se restaurer un peu, avec un très joli quatuor à cordes qui nous accompagnera. C'est une chose pour laquelle il faut se préparer dès maintenant. Donc je suis entré dans une certaine manière dans non pas une retraite mais je suis d'ores et déjà dans la lancée de ce qui va me mener au 22 et 23 janvier 2011.

A l'intérieur de ce travail je prépare d'autres rencontres, d'autres Master classes, dont une à Bordeaux à l'occasion de la reprise au grand opéra de l'œuvre Rolf lieberman qu'il a écrite d'après "L'école des femmes" où je vais faire une rencontre sur cette œuvre avec de jeunes comédiens, Amélie Parias et Sam Richez.

Et j'ai également cette saison deux rencontres au Musée Gustave Moreau. Avant la fin 2010, une rencontre sur Proust pour laquelle je vais me servir d'une poétique que j'avais fait il y a quelques années, et que je reprends pour l'occasion, et en février ou mars qui sera une rencontre avec Théophile Gautier dont on fête le bicentenaire. Je suis plongé là dedans ce qui me permet de relire les poèmes de Gautier, qui sont exécrables- il n'y a rien à sauver - mais son œuvre littéraire, son œuvre en prose, ses contes, ses romans, sont admirables.

Je ne comprendrai jamais pourquoi Baudelaire, ce fin ciseleur, a dédié "Les fleurs du mal" à Théophile Gautier dans des termes…ah c'est plus que de la louange c'est un peu de la lèche, alors que quand on lit les vers de Gautier maintenant c'est insipide. Je parle de "Emaux et camées" bien sûr parce qu'il y a des poèmes plus tardifs.

Non, c'était avant tout un imaginatif : "Le roman de la momie", "Le capitaine fracasse", "Mademoiselle de Maupin", tout cela est remarquable. Et je me servirai beaucoup à cette occasion, encore une fois, du livre de Paul Guth sur la littérature car il a parlé des auteurs mieux que personne et, comme il n'est pas d'accord justement sur la place souvent trop importante qu'on avait accordé à Gautier, cela va me permettre de jouer un petit peu aussi le rôle de contradicteur de son œuvre avant de dire des choses de grande beauté.

Et puis surtout cela est fort bien et m'excitera et détendre en même temps-là reprise le 3 novembre 2010 pour une série qui ira jusqu'à début avril 2011de la tournée de "Les femmes savantes".

Voilà je crois que j'ai oublié peu de choses, avec, bien sûr, les Master Classes à Paris. Voilà pour le moment les choses que je peux vous confier sans avoir à les démentir dans quelque temps.

Des Master Classes

Revenons sur les Master Classe puisque vous avez évoqué le cas de certains élèves qui s'étaient installés dans le cours.

Jean-Laurent Cochet : Installés, j'entends par-là, un peu trop tôt, mais cela est très gentil et a eu lieu de tous temps, que certains ont eu la "grosse tête", un peu à cause de moi, parce que dès que je détecte quelqu'un qui peut devenir formidable, mais pas forcément l'année qui suit, mais dans un an, dix ans, vingt ans et on verra bien après s'il a le talent d'Arnaud Denis ou de Laurent Terzieff, je le dis. Et puis une façon, au lieu de se contenter d'apprécier et d'apprendre, de commencer à juger…Alors il faut de temps en temps épurer. Et c'est très facile parce qu'il suffit de le faire comprendre et trois semaines après vous recevez des lettres plus ou moins bien écrites et avec plus ou moins de fautes d'orthographe qui annoncent leur départ "parce que…" mais on ne cherche pas à savoir et puis voilà !

Tous ceux qui sont partis ont été de beaux éléments lors de leur entrée et ont ensuite vite saturé. Mais, comme par hasard, cette année dans les auditions de rentrée, il y a des gens extraordinaires. Et ce qui est frappant, en plus, et il n'y a pas que cela, c'est qu'il y a chez les garçons, et même chez certaines filles, de quoi remonter toutes les tragédies et tous les emplois qui disparaissaient. Les garçons, dont le plus petit fait 1m92, sont beaux comme des dieux : ils ressemblent à Mounet-Sully. Il y a quelques filles qui sont des personnages admirables hiératiques ou absolument passionnées, voluptueuses à la Madeleine Roch. Naturellement il faut qu'ils continuent à travailler ; mais en puissance ce ne sont pas des "petits bouts de cul" mais de grands calibres.

Sont-ce des élèves qui ont déjà transité par d'autres cours ?

Jean-Laurent Cochet : Non pas tous. Certains viennent de chez eux, d'autres de conservatoires de province, et ils comprennent très vite, ou d'autres cours, et ils comprennent encore plus vite. Mais, en général, ils sont tous encore très frais, pas du tout faussés ou abîmés.

Deux des élèves qui sont passés en premier sont des élèves du samedi, élèves auxquels vous aviez consacré une master classe spéciale la saison passée. Pouvez-vous dire quelques mots sur ces élèves qui en sont peut être pas dans la même dynamique que les élèves du matin ?

Jean-Laurent Cochet : Les élèves du matin sont plus jeunes mais cela peut aller jusqu'à 40-45 ans. En semaine, ce sont des élèves qui s'inscrivent régulièrement à tous les cours. C'est parmi ceux-là, les plus jeunes surtout, qu'on peut espérer, qu'avec le travail, ils deviendront des comédiens professionnels. Et puis, il y a des gens qui ont découvert ou redécouvert le théâtre à travers les cours publics et qui ont envie d'assister au travail. Ils peuvent venir en auditeurs, c'est ouvert à des gens de 7 à 77 ans, comme on dit dans Spirou, à des gens de tous âges de l'âge scolaire à des âges plus avancés. Le premier cours qui a été ouvert pour eux est celui du samedi matin, il y a longtemps maintenant, et il a été même doublé compte tenu de la demande; l'un se déroulant à la Pépinière et l'autre au Théâtre Tristan Bernard.

Dans ce cours, toutes les catégories sont représentées, les scolaires, les mères de famille et autres qui, en dépit de leur travail et de leur vie de famille, trouvent le temps de travailler pour passer des fables et des scènes le samedi. Et écouter les autres. Et alors là, il se crée des relations encore plus extraordinaires que s'ils avaient tous le même âge car toutes les générations sont représentées et les uns apprennent aux autres; C'est très émouvant; et enrichissant. C'est formidable. Et alors il y également pour ces mêmes gens mais qui ne peuvent venir le samedi les cours du soir. Si bien que moi-même et mes assistants nous ne chômons pas. Et c'est très exaltant.

Cela veut-il dire que parmi ces élèves vous pouvez avoir les mêmes bonnes surprises et découvertes que dans les cours du matin ?

Jean-Laurent Cochet : Beaucoup plus souvent même quelquefois car on n'attend pas toujours d'une dame de 42 an s ou d'un monsieur de 60 ans une manière de penser les choses, une manière de travailler, une manière de vivre en fonction des règles théâtrales. Pour ces deux élèves, c'était la première fois qu'ils montaient sur un plateau. Ils ne venaient au cours que depuis quelques semaines et racontent les fables, qui constituent la base de notre enseignement, comme jamais cela ne se faisait pour la bonne raison que, jamais avant, on ne racontait les fables comme depuis que je les enseigne. Il y avait eu quelques exceptions avec Madame Bovy Madame Provost.

On se retrouve devant des gens qui sont sur un plateau et à qui on a envie de dire tout de suite "c'est son métier" et "c'est leur métier" à partir du moment où on peut dire une fable d'une certaine manière en se contentant de la raconter, de la phraser, de l'infléchir juste surtout. Toutes les règles théâtrales sont contenues à l'intérieur et ces gens-là peuvent très bien, si c'est leur désir, ce qu'ils ne veulent pas tous, jouer sur scène s'il y a des rôles de leur emploi pas trop exigeants. Justement dans les distributions que l'on voit en ce moment , il y a plein de….. comment dire ? .

C'est Mathilde Casadesus qui avait eu ce mot merveilleux quand, parlant de certaines, on disait "ils sont gentils". Elle répondait : ""oui, gentils peut-être chez eux, aux heures des repas, quand ils en prennent, mais cela on s'en fout !". Vous avez tous les fils ou fille de monsieur Untel parce qu'ils sont connus, vous avez des gens qui ne sont rien, qui sont des anciens routiers qui faisaient rire leurs camarades à la fin des déjeuners de sociétés d'entreprise et qui arrivent avec leur gros cul et leur crane chauve pour raconter des histoires. Et on vous dit : "si, si ils sont très connus par la télévision. C'est un one man show" et vous vous trouvez en face de ploucs, d'amateurs. On ne sait plus ce qu'on voit ce qu'on entend.

De la rentrée théâtrale

Les quelques pièces de ce début de saison sont ahurissantes de grossièreté, de vulgarité, de saloperies, bien sûr, mais ça on en entend partout à la radio, à la télévision, ce n'est plus ça qui devrait nous choquer. Mais quand toute une pièce se passe en disant à son partenaire "quand est-ce qu'on s'encule ?" ! Ca ils peuvent le faire chez eux. Alors pourquoi pas sur un plateau s 'il y a des gens que cela amuse. Mais surtout, c'est qu'il n'y a pas de pièce à la base, il n'y a pas de texte, pas d'intrigue, pas d'idée, pas de caractère…RIEN ! Cela se passe sur une scène de théâtre et c'est tout sauf du théâtre !

Il y a des auteurs en ce moment qu'on joue beaucoup mais dont ce n'est pas le métier. Il y a des gens pour rire bien sûr mais pas pour longtemps, parce que, 15 jours après, on voit que ça ne marche pas très fort et on vous demande si on n'a pas une pièce pour dans 3 semaines.

C'est une mauvaise façon de concevoir leur métier, soit de la part de certains directeurs, soit de certains interprètes qui se compromettent dans certains spectacles en croyant que leur nom fera tout passer. Et bien non !. Seulement, pendant ce temps-là, on se demande où sont les bons auteurs même s'il n'y en a pas des masses il y en a quand même un ou deux. Et bien ceux-là, on leur passe devant parce que le mauvais goût - qui est presque un réseau - parce que d'autres appuis…

Alors, heureusement, on a Francis Huster avec sa passion pour Guitry, on a Fabrice Luchini, de plus en plus extraordinaire, qui nous fait découvrir Philippe Muray, c'est une aventure merveilleuse et puis, on a, de temps en temps, surtout en allant au concert ou à la danse, de quoi se venger de ce qu'il n'y a pas sur scène. La saison ne fait que commencer mais c'est à chaque fois pareil, on n'en tire pas les leçons ; les gens cherchent l'argent pour monter les spectacles; cherchent les recettes pour essayer que ça marche en allant d'un parti politique à un réseau. Ce n'est pas forcément réjouissant.

Je viens de voir deux spectacles …c'est dégradant ! Alors on essaie de s'absenter pendant le spectacle pour éviter de regarder, mais on s'ennuie quand même. Pendant une demi-heure ça va encore, mais une heure et demie de médiocrité, d'à peu-près, et de mauvais comédiens, la plupart du temps avec ce qu'on croit être un petit nom parce qu'il y en a un qui a fait une téléréalité et un autre qui est la fille d'un comédien qui lui-même n'est pas très bon au cinéma. Et on appelle ça "théâtre" et des critiques en parlent, en mal le plus souvent, mais c'est censé être entériné; Alors on joue au Théâtre des deux accoudoirs, au Théâtre des trois chaises, au Théâtre du fauteuil crevé… Et il y en a de plus en plus, ça sort des égouts comme des rats devant le joueur de flûte. Et c'est pire à la Comédie française !. Ah non c'est une époque !. Ca serait de la plus haute distraction - si ça n'était pas si grave - quand les autorités prétendent défendre le patrimoine.

Donc pour le théâtre les spectacles que vous recommandez sont ceux que vous avez cités.

Jean-Laurent Cochet : Il y a aussi une pièce de Jean-Marie Besset , "Ce qui arrive et ce qu'on attend", que Arnaud Denis a monté au Vingtième théâtre. Alors là c'est intéressant parce que d'abord ce n'est pas outrageant - même si pour moi c'est un langage qui ne me parvient pas - car il y a de très bons comédiens comme Virginie Pradal et Jean-Pierre Leroux, il y en a qui sont moins bons, mais aussi deux jeunes qui ne sont pas piqués des vers. Arnaud est lui-même remarquable dans un très joli rôle à la Wilde, une espèce de dandy. La pièce est plutôt démodée mais ils ont fait un bon travail et Arnaud Denis est quelqu'un d'exceptionnel.

Du cinéma à l'affiche

Si le théâtre du début de saison ne recueille pas votre assentiment, le sorties au cinéma est peut-être plus engageantes ?

Jean-Laurent Cochet : Au cinéma, ce qu'il y a de bien, c'est que, même si on a le courage d'aller à la recherche de bons films français on est très souvent plus que désappointé, mais on trouve toujours, au coin d'une prise, une bonne comédienne et je pense là en particulier - et c'est drôle les circonstances quelquefois- moi qui n'avais jamais vu aucun film de Bertrand Blier, j'ai découvert il y a quelques mois un de ses anciens films qui s'intitule "Préparez vos mouchoirs". Et j'ai découvert une qualité d'écriture cinématographique absolument exceptionnelle. Il faut bien le dire avec Patrick Dewaere et surtout Gérard Depardieu et d'autres acteurs autour d'eux. J'ai vu ensuite "Les valseuses", qui est plus facile et démodé, mais avec quand même des choses excellentes professionnelles. Et bien, j'ai couru voir son dernier film, "Le bruit des glaçons", qui est nul et il n'y a pas à en discuter. Avec des acteurs très connus en ce moment et qui, pas l'un plus que l'autre, ne vaut la peine qu'on se déplace. Il y a deux comédiennes qui sont remarquables Myriam Boyer et Anne Alvaro qui est une très rare comédienne. Donc Bertrand Blier a eu ce mérite. Il va prochainement mettre en scène une pièce mais cela ne m'engage pas à y aller.

Et pour les films français, il n'y a pas grand chose. Cet été, il y a eu un film de Manuel Poirier, "Le café du pont", qui a été très vitre retiré de l'affiche. Il était tiré d'un livre de Pierre Perret, raison pour laquelle je n'avais pas couru le voir, mais mon agent m'a dit qu'il était de très bonne qualité.

Alors on a eu une petite merveille, c'est tellement intelligent dans le genre sentimental douloureux - en France on n'est plus prêt à ces choses-là - un film italien de la valeur des films de la grande époque "Questione di cuore" de Francesca Archibugi. C'est un bijou. Mais le public de cinéma n'est très habitué à aller voir un film qui n'est pas traduit à grands coups de pub. Cela étant on peut matraquer à coups de pub et que cela vaille la peine. Je viens de voir le Stallone naturellement, vous savez ma passion pour lui, là avec beaucoup de numérique mais quand c'est bien utilisé, son dernier film, "Expendables", est extraordinaire et jubilatoire. Et mieux encore, complètement réussi un chef d'oeuvre "Salt" avec Angelina Jolie. Ce sont de grands moments de cinéma. Jamais le cinéma français ne s'est aventuré dans ce style d'œuvre, il n'en a jamais eu les moyens et puis ce n'est ni notre style ni notre esprit.

Cette femme est magnifique, elle l'a toujours été, sauf dans un style, et c'est drôle parce que c'est dans ce film qu'elle a rencontré Brad Pitt, "Monsieur et Madame Smith", qui était un film vraiment très mauvais. Sinon, elle n 'a fait que des merveilles. Je me souviens de son premier film "La carte du cœur" : c'était du Marivaux revu par les américains avec une distribution étonnante parmi laquelle Gena Rowlands. Angelina Jolie est la fille de Jon Voight, elle a de qui tenir. Elle est somptueuse, d'une beauté fracassante à mi chemin entre Carla Bruni et Monica Belluci. C'est "la" star. Mais la star intelligente malicieuse, profonde, douloureuse, et pleine d'humour. Ah l'intelligence !

Au moindre plan, au moindre regard : il faut dire qu'ils sont très bien dirigés C'est divin d'invraisemblance, c'est un miracle d'incrédibilité, si bien qu'on marche. J'ai appris récemment que ce film avait été prévu avec Tom Cruise, il y aurait été charmant; il ne progresse pas aussi autant que les autres mais il est bien. Angelina Jolie ne cesse de s'épanouir, d'acquérir une dimension extraordinaire, dans ce qui pourrait n'être qu'un film d'action. Elle saute d'un camion sur un autre ; si on ne voyait que ça ce ne serait que le cher Belmondo quand il courait sur un métro. Mais il y a tout d'un coup des scènes de comédie. C'est ça qu'ils savent faire même dans le Stallone où tout s'arrête enfin tout continue derrière on est sur un tapis roulant incroyable et on s'arrête pour jouer une scène de comédie où elle parle de l'homme qu'elle aime en trois répliques. Que c'est agréable le travail bien fait bien engagé on part de la fin et puis on construit son film. C'est mesuré et extravagant quand il le faut d'un grand professionnalisme. Rien ne remplace cela.

Et il ne faut pas oublier la lecture. Il y a le livre de Madame Modiano, Alice Ferney, "Passé sous silence" qui est un livre admirable, sur l'anecdote j'allais dire dans la vie de de Gaulle, oui il a tellement fait le mal le plus souvent, l'anecdote du Petit Clamart, un livre sur Bastien Thierry et le "général grand bonheur" comme elle l'a nommé dans son livre pour ne pas utiliser le vrai nom des personnages. Un très beau livre, intelligent, terrifiant quand on pense que, pendant des années on a vécu sur le mensonge, sur le sang dont ne pouvait savoir qu'il coulait sur notre pays…aaaahhhh ! Et puis il y a le dernier livre de François Taillandier, "Time to turn", qui termine son merveilleux cycle de 5 romans, une saga sur une famille française, là aussi, admirable d'intelligence, d'humour et d'invention.

Ah si, mon Dieu il ne faut pas oublier, l'essentiel car j'allais dire tous ces films, tous ces livres qui quelquefois ne paraissent pas ambitieux mais qui sont quand même la condamnation, de toute notre époque, de cette manière de vivre désacralisée, déshumanisée au service d'une technique avilissante. Il ne faut pas oublier que, plus tard, les historiens diront que c'était l'époque du portable et des sondages. Voilà ce qui restera.

Comme les américains qui sont souvent en avance sur nous. Ils avaient organisé, il y a bien longtemps, une foire du 21ème siècle qui se passait à Seattle, où j'étais en tournée à ce moment-là, et ils avaient enterré ce qui resterait de leur civilisation. Il y avait une pointe Bic, un morceau de jean et un disque des Beatles. Et bien, je trouve que c'était encore mieux que les sondages au jour le jour et les portables qui rendent un pays, un continent entier, et plus encore, complètement sourd en faisant éclater l'oreille interne, si bien que les gens ne savent plus ce qu'on leur dit, ni ce qu'ils répondent. Cela étant, c'est amusant de voir ces suicides collectifs. Ce qui est regrettable, c'est qu'il n'y a pas un Tati pour le filmer.

De Gérard Depardieu

Donc j'oubliais un film extraordinaire, ce que peu de gens ont compris d'ailleurs, et qui pourrait être de Woody Allen à sa manière, un film qui s'intitule "Mammuth" de Gustave Kervern et Benoît Delépine avec Gérard Depardieu et tout un lot de comédiens dont Yolande Moreau. Alors là c'est l'en-chan-te-ment ! C'est aussi beau qu'un dessin animé, ça en a le même mouvement, la même puissance et les mêmes coloris et c'est d'une drôlerie, d'une impertinence ! C'est à la fois rabelaisien et pas Pierre Dac parce que c'était un peu limité …comme humour ça va de Rabelais à Desproges. Ce film est un bijou ! On ne dit pas à tous les tours de manivelle "j'tencule" mais ceux qui rient à cela ont fait la fine bouche. Voyez les culs serrés.

Et toujours, pour Depardieu, car ce sont des films qui n'aurait pas pu voir le jour sans lui, surtout "Mammuth" pour lequel il a accepté de jouer pour rien sinon le film ne se serait pas fait, un film qui s'appelle "La tête en friche" de Jean Becker qui aurait pu être un vrai chef d'œuvre et qui est un bon film parce qu'il y a les dialogues de Jean-Loup Dabadie. Il ne faut jamais l'oublier, car tout d'un coup, quand on redécouvre un en France, un scénariste ou un dialoguiste on se rend compte que ce sont eux qui faisaient le grand cinéma. Alors, il y a Dabadie Claire Maurier et un ou deux "second plan" remarquables. Et puis il y a Gérard Depardieu ! Dieu sait qu'il s'est quelquefois trompé, souvent même, et je ne me suis pas gêné pour le lui dire. Dieu sait qu'il est tellement extraordinaire qu'on peut le redouter comme étant capable de tout selon la rue où il tourne ou la forêt dans laquelle il entre - mais là je crois qu'il ne fera plus ce genre de fautes - il vieillit, il s'épanouit admirablement bien comme tous ceux qu'on a cités et c'est ce qui fait tellement plaisir.

Les Luchini, les Berry n'ont jamais été aussi bien que maintenant, même Huster. On redécouvre qu'ils ont été jeunes à une époque qui était moins avilie et, maintenant, ils sont leur maître. Gérard Depardieu dans "Mammuth" c'est déjà monumental et je pèse mes mots. Je n'utilise que les mots adéquats. Ce matin une élève me parlant d'Angelina Jolie disait elle est remarquable je lui ai répondu "Non ma chérie! On est remarquable à ton âge quand on est dans un cours et qu'on dit qu'elle est assez remarquable pour qu'on la remarque et qu'éventuellement elle puisse faire une carrière ! Elle n'est pas non plus seulement très bien, cherchez le mot. Et bien elle est magnifique !Un point c'est tout !". Il n'y a qu'un mot par chose.

Et bien Gérard est absolument génial, mo-nu-men-tal dans "Mammuth" avec naturellement cette espèce de corpulence fabuleuse à la Orson Welles, à la Victor Mc Laglen, mais d'une tendresse, d'une innocence, d'une pureté incroyable et dans "La tête en friche", on regrette bien sûr pendant tout le film qu'il n'ait pas eu à coté de lui Odette Laure, Patachou ou Lucienne Bogaert, mais il ne fait plus rien. Ce qui consiste à ne plus rien faire quand on est devant une caméra et qu'on dit "action", il ne faut pas faire quoi que ce soit de plus que ce qu'on ne ferait pas s'il n'y avait pas la caméra, mais encore fait-il savoir qu'il y a la caméra et qu'on n'a pas besoin d'en faire plus. On a simplement besoin de penser encore plus profond avant de parler encore plus simple.

Il n'y a pas un acteur au monde, en ce moment, ni chez les allemands que je connais moins maintenant, ni chez les japonais, qui puisse être aussi intrinsèquement absolument parfait à la seconde où on lui demande d'exprimer quelque chose. C'est poignant de réussite. Je ne sais pas comment le film est reçu mais les gens n'ont aucun discernement - cette grande vertu de l'homme - mais ce sont des moments de profonde émotion, de bien être, ce qui n'est pas le cas avec les pièces dont je parlais auparavant où, au bout d'une demie heure, on a une crise de foie, envie de vomir, ou mal à la rate, ou des boutons.

Quant tout d'un coup on est bien dans son fauteuil, qu'on ne pense pas qu'on est dans un velours un peu sale ou un peu rêche, ahhh….. tout s'ouvre, des doigts de pied aux piliers du cou, tout cela commence à circuler librement. Ah c'est presque la campagne dans une salle obscure. C'est merveilleux.

Gérard a toujours été un personnage et une personnalité, puis un très bon acteur, un monsieur qui a eu des coups de génie, mais là, aux âges essentiels de tous ceux qui ont commencé jeune surtout et qui ont passé le cap de la quarantaine - c'est déjà pas mal - et de la cinquantaine - surtout - et qui deviennent - normalement - les grands de leur métier à l'âge effectivement où on ne peut devenir que le meilleur. Sinon ce n'est pas la peine. Ce sont quand même de grands moments !

S'agissant de Gérard Depardieu, puisque vous le connaissez bien, je vais vous demander de jouer un peu les devins pour savoir s'il va remonter sur les planches.

Jean-Laurent Cochet : Je ne peux pas vous répondre, non pas qu'il soit imprévisible, mais il ne fait que ce qu'il veut. Il y est souvent revenu mais avec des choix malheureux, en tant que metteur en scène quand il jouait "Tartuffe" avec François Périer, ou en tant que pièce comme celle sur Charles Quint au Théâtre de Paris. Ca n'a pas d'intérêt. S'il revient sur scène, il faut que ce soit dans un grand personnage du répertoire ou un rôle qu'on lui écrive - s'il reste encore un auteur aujourd'hui parce qu'il n'y en a pas de cette dimension-là, il y a des Mougenot, des Sébastien Thiéry mais cela s'est arrêté avec Anouilh. Il faudrait qu'il joue un Shakespeare.

S'il venait vous voir en vous donnant carte blanche pour le distribuer dans un rôle, lequel lui proposeriez-vous ?

Jean-Laurent Cochet : Dans Shakespeare, beaucoup de rôles lui conviendraient parmi les grands monarques, Henri VI en particulier, qu'avait monté Planchon avec Jean Bouise et qui avait été un beau spectacle, ou un Falstaff. Il y serait meilleur que tous les autres mais cela ne l'amuserait peut être pas tellement. Il peut tout aborder dans ce répertoire, comme Prospero dans "La tempête", il serait divin, extraordinaire, ou dans "Le roi Lear" même si c'est une pièce qui ne me touche pas particulièrement. Démesuré, il est l'homme de ce théâtre. Oui, c'est une espèce d'Orson Welles, un grand personnage à la fois épique, historique, et quand il va lire du Saint Augustin dans une église on se dit C'est un saint". Et quand il joue "La tête en friche", on accepte qu'il soit dans un joli petit film puisque n'importe comment il est magnifique.

Le théâtre, oui, on peut toujours le souhaiter. De même qu'il aurait été possible qu'au lieu de le faire au cinéma, et qui était un ratage inimaginable, il joue Boudu au théâtre. Cela aurait été amusant puisque je l'avais fait débuter dans cette pièce à 17 ans dans le rôle du petit étudiant. Il a la dimension de Harry Baur et de Michel Simon, d'Emil Jannings, de tous ces gens-là. Il pourrait également jouer Montherlant comme "Le maître de Santiago", le cardinal dans "Malatesta"? dans tous les grands textes donc, car c'est un homme de texte.

Je ne sais pas si j'ai eu l'occasion de vous raconter cette anecdote où j'étais un soir dans un restaurant. Il arrive, me salue "ah mon petit maître, mon chéri" et s'installe à notre table très content, le bonheur en marche. C'était à l'époque où je jouais "La reine morte" et je lui dis "ah c'est un rôle qu'il faudrait que tu joues un jour". Et il répond "Oh ce qui m'intéresse, c'est l'infante !" Et il se lève, se met au milieu du restaurant et nous a joué la tirade de l'infante dans le premier acte qu'il savait encore par cœur pour l'avoir entendu au cours il y a 50 ans. Et il était sublime. Pas très crédible physiquement en tant qu'infante de 14 ans mais il phrasait, respirait comme un grand acteur classique.

On ne l'utilise pas assez au théâtre car chez nous on ne sait pas monter ces pièces-là. Il pourrait également jouer toutes les grandes tragédies grecques. Il serait admirable dans Créon, de même que Richard Berry le serait dans Richard III. Mais les grands de chez nous sont un peu bridés par le répertoire, trop heureux quand ils trouvent une ou deux pièces modernes, comme ce fut le cas l'année dernière pour Richard Berrry avec "Qui est Monsieur Schmitt ?" qui était également un petit bijou. Voilà madame les dernières nouvelles !

 

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Crédits photos : Laurent Hini (Plus de photos sur Taste of Indie)


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