Décidément,
c'est encore un groupe de vétérans qui fait l'actualité.
Peut être boosté par la re-formation en grandes pompes
de leur compatriotes et voisins bostoniens des Pixies, Mission
of Burma, groupe quasi mort né il y a 20 ans après
la sortie d'un unique véritable album revient aujourd'hui
sur le devant de la scène rock à notre grande surprise
et pour notre plus grand plaisir !
Car plaisir il y a à retrouver les Mission of Burma comme
si on les avait quitté la veille, crâne un peu dégarni
certes, mais toujours aussi pleins de fougue et de décibels
!
Mine de rien, ça attaque dur sur ce ONoffON
et c'est avec "The set up"
(bon titre d'ouverture) que l'on découvre un son venu d'un
autre temps, vif et sans fioriture. On pense immédiatement
aux Ramones ou aux Buzzcocks
et on se dit que ce retour à l’ère du revival
rock ne doit peut être rien au hasard. Mais ces tristes pensées
(les Pixies n'y sont pas étrangers)
ne réussissent pas à gâcher la fête et
ce ONoffON s'écoute de bout en bout avec délectation.
Du vrai vieux punk rock, estampillé d'origine contrôlée
! Des guitares métalliques incisives (comme sur "The
Enthusiast") aux rythmiques de batteries à la
fois forcenées et minimalistes ("Fake
Blood", "Dirt"
...), tout y est pour ce qui pourrait bien être la vraie révélation
rock de l'année.
Dans la plus pure tradition du bon "vieux" rock des années
80 on reconnaît notamment sur "Falling"
l'école Husker Dü (groupe mené par Bob
Mould) mais nous ne sommes pas très loin non plus
des méritants successeurs tels que l'ont été
par exemple les Guided by Voices. Car
du son brut et parfois violent (mais pas agressif) il sort comme
chez GBV des perles pop incontournables comme sur "What
we really were" sur lequel la force des guitares n'a
d'égale que la construction mélodique du morceau (d'ailleurs
le plus long de l'album avec le dernier "Absent
Mind" très punkisant et qui assure une sortie
en beauté !).
Spécialistes du chaud et froid, les Mission of Burma ont
inséré à mi-album un très beau "Prepared"
dans lequel la voix de fait très douce, presque teenager,
enrobée de cordes. Petit intermède pour mieux chevaucher
sur les guitares en boucle de "Wounded
World" qui sont peut être la seule concession
(réussie) à notre époque avec un son plus "moderne"
rappelant un peu JJ72 ou Muse.
Une réussite qui tombe à pic pour cet été,
à préférer aux énièmes compilations
sans surprise des Pixies dont vous possédez déjà
probablement tous les morceaux en doubles exemplaires... au moins.
Reste à voir les Mission of Burma au Nouveau Casino le 25
juin ...
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