Bouh, flippant l’album de Carl, Où poser des yeux ?. Ça commence par une longue salve de voix genre rituel vaudou, puis une voix en colère (celle de Carl) liste tout un tas de détails du quotidien affligeants (et moches), une longue description de la société de consommation aseptisée, parano du virus et de la vieillesse.
Maintenant que votre moral est dans vos chaussettes (ou plus bas), vous êtes prêts à recevoir la suite. Et tout y est, rien ne manque au rayon de la mort, des épaves, des os brisés à coup de poing, des cadavres ignorés, des gens torturés et défigurés, des amis oubliés, de la bétonisation des littoraux.
Une pochette au premier degré sympathique, mais à regarder de plus près, des visages émaciés, un obèse s’empiffrant de frites, un cheval à bascule, une folle en fauteuil, un nu avec un bec de canard, une maison sur pattes, un pendu par les jambes, un arbre mort, des lutins poursuivis par un monsieur patate... Que des trucs qui grouillent de partout, comme quand on soulève une vieille pierre et que tout un tas de bestioles s’enfuient en une course erratique. Angoissant.
Je me suis laissé croire que ce n’était que du premier degré, qu’il fallait chercher plus loin. Et c’était encore pire, "il faut donner des coups de pied dans les cailloux", c’est marrant au premier degré, mais chanté sur le ton du désespoir, qui sont les cailloux ? "La maison me mangera" ou la vente d’une maison pleine de ses souvenirs à des inconnus, "Le chien" comme putching ball, rosbif et compagnie…
Et tout ça sur un superbe fond de musique mélange hip-hip-rap-musique du monde, quel gâchis. A chaque écoute, j’en suis ressortie déprimée, même en mangeant de la mousse au chocolat avec des pépites.
Pour finir, je suis au moins d’accord avec Carl sur un point, moi non plus, je ne savais plus où poser mes yeux après. |