Pascal Pacaly est passionné de rock et d'écriture et taquine la muse de la poésie. Il vient de publier un recueil de poésie intitulé "Cadavres exquis" dont chaque opus est illustré par un artiste contemporain qu'il considère comme représentatif de son époque.
Le choix du titre fait référence moins à la pratique littéraire inventée par les surréalistes, encore qu'une corrélation lie certains poèmes, qu'à la définition personnelle qu'il en donne.
A savoir une représentation ponctuelle de l’Art en donnant "un petit morceau de lumière" sur les artistes qui ont illustré ses textes et qui sont, selon lui, porteurs d'une vision de leur époque avec l'homme entendu comme un "cadavre", "ce mort-né qui, étrangement, et paradoxalement est également capable des plus belles choses, des plus grandes œuvres".
S'agissant des poèmes, Pascal Pacaly, né en 1977, appartient à la génération des trentenaires qualifiés de néo-romantiques en ce qu'ils éprouvent un sentiment de mal-être et de désenchantement face au monde dans lequel ils vivent, ce fameux "mal du siècle" qui a finalement traversé les siècles.
Certes Pascal Pacaly n'est pas Musset mais il traite des mêmes thématiques à savoir, entre autres, la mort, l'amour, le rêve, la nuit, le médiévisme dans des déclinaisons contextualisées.
A celles-ci s'ajoutent les antiennes de certaines micro-entités du néo-tribalisme, une des caractéristiques de la postmodernité qui sont en totale adéquation avec celles des illustrateurs choisis, basé sur un réenchantement du monde favorisé par la technologie et la prééminence de l'image, publicitaire, télévisuelle, virtuelle, qui déréalise et onirise et la récupération de l'univers des contes de fées. D'où une petite bible pour les adeptes et un cabinet de curiosités pour les autres.
Tendances majeures : le new fetish avec en tête Christophe Mourthé, le photographe de référence depuis deux décennies pour la photo gothico-fetish lissée sur papier glacé (Dita von Teese embrassant un gisant au Père Lachaise illustrant fort logiquement le poème "Sex on Manson II"), la culture pin up (burlesque, sexy art), le style manga avec la poupée kaïwa, l'esthétique gothique et les contes de fées version halloween.
En ce qui concerne les illustrateurs, qu'ils soient photographe, graphiste, dessinateur, illustrateur ou artiste plasticien, reconnus ou connus de leur happy few communautaire, aucune révélation. Ainsi l'illustration de Stéphanie Cappellini pour "Anorexia" est quidée par le style de R.H. Giger, Miette ("La nurse") a sans doute beaucoup regardé "L'étrange Noël de Mister Jack", les montages de Angel Roy
("Te scarifier en joie") évoque l'oeuvre du graphiste Roman
Cieslewicz et le photographe Stéphane Hervé ("Au milieu des morts") est sous influence de Philippe Perrin.
Difficile de savoir s'ils passeront à la postérité. Mais tout espoir est permis puisque Takashi Murakami s'expose au Château de Versailles. |