Alors, pour faire partie de la "bande" Kaolin, il y avait différents critères. Tout d’abord, d’être un homme, ensuite, de disposer d’un capital capillaire supérieur à la moyenne, donc être méché comme un ado 2010 ou bien être barbu, voire les deux…
Bref, voilà le deuxième album du groupe, que j’ai trouvé terriblement décevant. Comme cinquante millions de petits moutons, j’avais craqué sur la rengaine "Partons vite" du premier album Mélanger les couleurs. Et je m’attendais à tout plein de gentilles chansons sympathiques pour ce nouvel opus, encore mieux puisque quatre ans plus tard. Raté.
C’est bien, c’est joli, mais ça manque d’un truc, je ne sais pas quoi. Comme un ciel sans étoile, c’est joli, mais ce n’est pas lumineux. Comme un beau garçon qui ne sourit jamais. C’est bien, mais ça me semble formaté dans quelque chose qui m’échappe.
Le succès les a peut-être rendus égocentriques pour ne trouver d’autre nom que Kaolin à l’album, mais au fond, aucun titre ne mérite non plus de figurer comme figure de proue. Ou bien les flammes du succès ont détruit leur âme de trouvère de la chanson.
Quelques nananana, quelques lalala, quelques rimes un peu creuses, pas vraiment d’histoire, que des petits bouts de phrases répétées en boucles ("C’est mieux comme ça") : "crois-moi, crois-moi, crois-moi, c’est mieux comme ça, comme ça, comme ça"... pffff. Ya même une chanson qui s’appelle "Crois-moi", ah, la redondance… Et sur "Sans importance" : "tu chantes toutoutoutou, et lalalala", vous auriez pu vous offrir les services d’un parolier les gars, faut pas pousser mémé dans les orties.
Ou chanter en anglais, tiens. Quitte à ne rien raconter, meumeumer dans une autre langue, on puisera dans nos souvenirs pour illustrer, plutôt que de chercher du sens où il n’y en a pas. Suis-je bête, "Shanana" est en anglais, "nanananananana" est universel.
Par contre, même si elle est un peu formatée (enfin je crois), bien droite, ya pas un son plus haut que l’autre, la musique est toute propre, un petit riff de guitare par-ci, des percussions par-là, un coup de maracas, et le tour est joué.
Pour finir, je les cite : "t’es pas méchant, tu serais même plutôt agréable, t’as pas non plus de malformations véritables, mais tu m’emmerdes". Voilà, c’est tout je n’aurai pas dit mieux. Tout ça pour ça, dommage. La prochaine fois peut-être ? |