Noir Désir splitte… Et ben tant pis, ça laissera de la place aux nouveaux, aux petits jeunes, comme Radiosofa avec Le Souffle Court.
Je ne connaissais pas du tout, mais surprise, à la première écoute, ils ont quelque chose de familier, de connu, de déjà-vu, moi qui ai une mémoire auditive épouvantable, j’ai fredonné les mélodies à la deuxième écoute seulement.
Du Rock français supra sérieux, des thèmes sérieux, rien de bien rayonnant dans tout ça, mais un quelque chose qui marque. Ils troublent le jeu en proposant des titres ne correspondant pas au contenu de la chanson (au premier abord du moins).
"Comme un rêve" raconte l’attente de l’orage qui bouscule une vie, à vous de mettre ce que vous voulez derrière cet orage tant attendu. "Hiroshima" à propos des là-bas qui ne changent pas (je suis tout à fait d’accord avec les sceptiques, ça ne veut pas dire grand-chose, signe que tout ça s’approche à grand pas du tout philosophique…). Une très belle ballade à propos d’un homme amoureux d’une fille insensible, "la chanson de Prévert, elle n’en a rien à faire", mais attention, l’histoire se cache derrière "Voyageurs immobiles" que je ne remets pas… Un puissant hymne aux oubliés, aux perdus, aux désespérés qui savent rester dignes envers et contre tout dans "Comme une ombre"… enfin, je crois.
Bref, ça sent les expériences, la patte de Da Silva, le tsouin tsouin de Noir Désir (en moins prise de tête). C’est noir, et en même temps, ça laisse une empreinte. Un peu comme la pochette, de loin, ce sont juste des gribouillages en noir sur fond sombre, et en plissant les yeux, ce sont des dates, des noms, des souvenirs…
Des Radiosofa troublants, asticoteurs de méninges à la petite semaine, des adeptes du déterminisme humain… |