Double
rendez-vous avec deux comédiennes : la pulpeuse brune Karina
Marimon et la pétulante blonde Nathalie
Krebs à propos de la pièce "On n’avait
pas dit 9 heures ?" à l’affiche du Théâtre
du Splendid.
Interview croisée où l’on apprend qu’être
comédien est une passion et que toutes les comédiennes
n’ont pas des emplois de jeune première, où
on nous raconte l’histoire du serpent à pattes, où
on est témoin d’une déclaration d’amour
en direct…
D’où venez-vous et où allez-vous
? Et pourquoi ?
Nathalie Krebs : Où vais-je ? Je n’ai
pas trouvé. Le sens de la vie…D’où je
viens ? Formation rue Blanche, Conservatoire de Paris avec Vitez…
Karina Marimon : …ah bein c’est
pas hier ma bonne dame…(en imitant la voix d’une
vielle dame)
Nathalie Krebs :…et Pierre Debauche. J’en
suis sortie au bout de 3 ans et j’ai fait une mise en scène
chez Vitez qui venait d’ouvrir Chaillot. J’ai monté
"Les petites filles modèles" qui avait fait un
succès. Ensuite j’ai pas mal travaillé avec
Vitez , avec des auteurs contemporains et depuis 10 ans je travaille
beaucoup avec Roger Planchon qui m’a offert de très
beaux rôles. Sinon télé et cinéma. A
la télévision, j’ai fait un très joli
téléfilm "Fontenelle" avec Michel Serrault
réalisé par Philippe Monnier, avec Benoît Jacquot
j’ai fait "La vie de Marianne" d’après
Marivaux avec Virginie Ledoyen. Au cinéma, j’ai eu
un rôle important dans le premier film de Dominik Moll.
J’ai un parcours plutôt cohérent,
plutôt comédienne et j’ai découvert aussi
Allan Bennett qui n’était pas très connu, génial
auteur anglais notamment de monologues qui s’appelaient "Talking
head" (Le moulin à paroles). J’avais décidé
de le jouer avec 3 copines et j’ai trouvé l’argent
et Laurent Pely comme metteur en scène.J’ai monté
le projet et c’est un travail qui m’intéresse.
Karina Marimon : Rue Blanche aussi …quelques
années après mais très peu…(rires)
dont je suis sortie il y a 8 ans. Depuis, j’ai monté
un one-man-show que j’ai joué au Théâtre
Hébertot et puis beaucoup en tournée. C’est
pour le côté comédie. Par ailleurs j’ai
beaucoup joué au sein de troupes. J’ai joué
"Songe d’une nuit d’été" à
la Cartoucherie, à la Rochelle "Guy s'en va"
mis en scène par Julien Collet qui était une sorte
de one-man-show sur les camps de concentration, texte solo très
rude que l’on reprendra peut être à Paris la
saison prochaine. Je commence à faire un peu de télé
et de cinéma.
Vous avez également fait des mises en scène
et joué dans une opérette de chambre "La Fine
Fleur de l'Andalousie" de Hervé à Avignon en
2002 ?
Karina Marimon : Oui, il y a 2 ans.
Et vous chantiez ?
Karina Marimon : Oui, je chante. Et je chantais
avant de jouer la comédie. Je chantais dans les bars pour
gagner ma vie et payer mes études.
Dans quel registre ?
Karina Marimon : Jazz, variété jazz
parce que j’ai une voix très grave. Les chansons de
Bette Midler…
Et la mise en scène ?
Karina Marimon : J’adore ça. J’adore
chercher, faire jouer les acteurs. Avez-vous envie de vous se spécialiser dans la mise en scène ?
Karina Marimon : Non, je laisse toutes les portes
ouvertes parce qu’un acteur est fait de tout cela.
Nathalie Krebs : On s’enrichit de toutes
les expériences. J’ai fait trois fois de suite de l’enseignement
et j'ai trouvé cela très enrichissant. Car on se remet vraiment
en face des vraies questions puisqu’il faut transmettre quelque
chose.
En ce qui vous concerne toutes les deux vous avez
réussi à faire ce métier.
Nathalie Krebs : Oui mais je me suis donné
les moyens de le faire, de réaliser mes désirs.
Karina Marimon : C’est beaucoup de sacrifices
Nathalie Krebs : Bien entendu, je me suis déjà
battue contre la famille qui ne voulait pas que je fasse ce métier…
Karina Marimon : Moi, mes parents le voulaient…et
presque trop…
Nathalie Krebs :…quelle chance !
Karina Marimon : C’est pas forcément
une chance
Nathalie Krebs : Ce n’est pas facile. Je
suis passée par des écoles parce que c’est ainsi
que je voulais me former. Les cheminements sont très variés
suivant le degré de maturité de chacun.
Karina Marimon : Et il y a une question de physique
également. Pour ma part, j’ai dû beaucoup lutter
contre le physique car je n’ai pas un physique typique : je
suis grande, je suis costaud, j’ai une grande gueule. Les
rôles importants, pour moi, viendront plus tard s’ils
viennent mais je dois être à l’origine des choses.
C’est la raison pour laquelle j’ai fait un one-man-show,
que Christophe m’a écrit un rôle. Je fais partie
des comédiennes qui n’ont jamais joué les jeunes
premières même à 18 ans.
Nathalie Krebs : Moi non plus, je jouais les mères,
les reines ou les folles. Je n’ai jamais joué la jeune
première malgré mon physique. J’étais
aussi atypique. J’étais trop déconnante pour
être jeune première, j’étais comme maintenant
mais en plus jeune. En même temps, j’étais beaucoup
trop grande, trop dégingandée, et puis trop classe
pour faire les soubrettes qui sont rondes.
A la rue Blanche il y avait ce que l’on appelle
les emplois. Et on n’a jamais pu m'en trouver un, aussi a-t-on
créé spécialement pour moi l’emploi de
jeune première comique, emploi que j’ai d’ailleurs
été la seule à avoir eu.
Karina Marimon : C’est une galère
quand on a un physique à part et en même temps quand
on se souvient des acteurs c’est souvent de ceux qui ont une
gueule à part. Et pourtant c’est très dur de
travailler surtout pour une femme si elle n’est pas la jeune
première ou la femme fatale. Avec l’âge ça
va.
Nathalie Krebs : Les mères, les bourgeoises
déjantées, les folles
de tout poil, les alcooliques et les dépressives…
Karina Marimon : En tout cas, il ne faut pas attendre
que les choses arrivent. J’ai fait un régime de fou,
j’ai perdu 30 kilos, pour pouvoir travailler parce que je
ne travaillais pas. Quand je passais des essais au cinéma,
on disait à mon agent : Elle est très bien mais bon…
Et bizarrement j’ai commencé à faire de l’image
après avoir maigri. Je fais partie maintenant des filles
rondes pulpeuses et le boulot se dégage. C’est très
dur. Et il y a une anecdote à ce sujet. Quand j’ai
eu fini mon régime et que je me sentais à peu près
bien, j’ai fait des essais et le mec m’a dit : Dommage
vous n’êtes pas assez forte ! Alors là je me
suis dit :" Bon, il faut quand même rester soi-même
avant tout et surtout ne pas chercher à ressembler à
qui que ce soit". Les rencontres aussi sont très importantes,
même 50% du travail. D'où la chance d’être
au Splendid !
Christophe Rouzaud nous a dit qu’il s’agissait
d’une histoire de copains et de famille et qu’il avait
écrit cette pièce pour se donner du travail. Comment
êtes-vous venue à cette distribution ?
Karina Marimon : Moi, j’ai couché
! (rires)
Nathalie Krebs : Elle a couché avec l’auteur,
le metteur en scène et l’acteur principal…C’est
vraiment dégueulasse !
Karina Marimon : Je vis une belle histoire avec
Christophe qui a décidé d’écrire cette
pièce effectivement pour se donner du boulot et cela coulait
de source qu’il m’écrivait également un
rôle car on mourrait d’envie de jouer ensemble. Nous
nous sommes rencontrés au théâtre sur "Tartuffe",
dans les coulisses surtout. Il jouait Tartuffe et moi Dorine et
on se croisait sur une seule scène ensemble celle de Couvrez
ce sein que je ne saurais voir. Nous désirions jouer ensemble
et Christophe a créé cette opportunité !
Nathalie Krebs : En ce qui me concerne c’est
un heureux concours de circonstance car nous avons, Karina, Christophe
et moi le même agent. J’ai reçu la pièce
dans une version intermédiaire. Je l’ai trouvé
sympa et puis tout s’est mis en place très très
vite. En 3 semaines. On a enchaîné lecture, répétitions.
Et j’en suis très contente. On ne s’était
pas croisés auparavant mais nous étions dans des familles
qui se jouxtent. Une famille de cœur et d’esprit en tout
cas.
Karina Marimon : Oui, ce n’est pas une famille
au sens où on l’entend au théâtre car
nous avons tous des parcours très différents, des
âges différents, et nous ne connaissons pas les mêmes
personnes. Sur cette pièce là ça l’a
fait comme on dit. Nous nous sommes compris et nous nous entendions
très bien.
Nathalie Krebs : ce qui est formidable c’est
que nous avons commencé à très bien nous entendre
professionnellement et après c’est devenu de l’amitié.
Christophe Rouzaud nous a dit qu’au cours
de l'écriture, vous étiez à la fois sa première
lectrice, son critique et son conseil. Quel a été
votre apport sur cette pièce et sur votre rôle ?
Karina Marimon : Je ne suis pas du tout intervenue
sur le rôle qui m’était destiné mais plus
sur la trame. Je n’ai pas co-écrit la pièce
mais j’étais vigilante sur l’impact de certains
dialogues qui ne créaient pas l’événement.
Donc plus sur la construction et sur la façon de parler des
personnages. Parce qu’au début, tous les personnages
parlaient avec les mots et le rythme de Christophe. Mais sur le
fond, il est le seul maître d’œuvre.
Mais la distribution des rôles était
faite ?
Karina Marimon : Oui dès le début,
le rôle de Nina était pour moi et celui de Steph pour
lui même s’il avait envisagé de jouer celui de
Jean-Marc.
Couple à la ville et sur scène ne
pose pas de problèmes en termes de schizophrénie ?
Karina Marimon : Non, nous sommes très loin
de cela. Il y a la vie et puis il y a le travail. Ce sont deux choses
très différentes. La seule chose qui diffère
par rapport à mon travail avec un autre metteur en scène
est que j’évite absolument tout conflit sur le plateau
pendant les répétitions. Ça se règle
après. Nous sommes assez électriques tous les deux
et il vaut mieux qu’on ne rentre pas dans la polémique
sur le plateau. Christophe était dans une certaine tension
car la pièce s’est montée très vite et
sa triple implication en tant qu’auteur, metteur en scène
et acteur, n’était pas évidente. Heureusement
pour nous, nous avons plein d’autres choses à nous
dire que ce qui se passe au Splendid.
Justement comment s’est passée la
première mise en scène de Christophe Rouzaud avec
des acteurs qui ne sont pas des débutants dont certains ont
également une expérience de la mise en scène
?
Nathalie Krebs : Je vais faire un peu un
parallèle avec Roger Planchon qui écrit et qui joue
également. Ça s’est fait assez naturellement.
Nous n’avions pas le temps d’avoir des états
d’âme. Avec le texte de Christophe, il y a des choses
sur lesquelles je peux m’accrocher…oui pas la connerie
profonde du personnage de Fanny …quoique…(rires).
Surtout à la fin, Fanny est dans une parole qui me plait
beaucoup et c’est incroyable qu’un homme ait pu écrire
des choses comme ça pour une femme. Tout s’est passé
de manière assez simple. Au début, il fallait savoir
si en face on avait Christophe acteur ou metteur en scène.
J’ai beaucoup aimé la pièce quand je l’ai
lu et nous avions un projet commun. Ce qu’il voulait faire
de la pièce correspondait à ce pour quoi j’avais
signé.
Dites nous en un peu plus sur le personnage de
Tiffany.
Nathalie Krebs : Tiffany est une femme qui a fait
des choix et qui est amenée à accepter des situations
qui ne sont pas forcément agréables mais qui de fait
continue de vivre en s’aveuglant dans un certain confort bourgeois,
dont le mec gagne du fric. J’en connais plein des copines
de classe comme ça. Et puis intervient l’électrochoc
de la double humiliation. Non seulement il y a tromperie mais c’est
qu’il est nul en plus avec l’histoire du chantage. C’est
très bien vu et je vais encore citer Planchon qui disait
quand l’humiliation est trop grande le personnage se tait.
Et c’est ce qui arrive à Fanny, elle ne dit plus rien,
puis après elle dit. Sur la pièce de Marivaux Valentine
de l’amour quand le personnage subit l’humiliation lors
de l'annonce d’être tombée amoureuse d’une
femme elle ne parle plus.
Karina Marimon : Tu es en train de dire que l’écriture
de Christophe se rapproche de celle de Marivaux …
Nathalie Krebs : Ecoute, oui…mais tu ne
lui dis pas parce qu’il va se prendre le chou.
Et le personnage de Nina ?
Karina Marimon : Nina c’est une fille simple…
Nathalie Krebs : …elle est proche du
peuple (avec une voix éraillée de titi parisien)
Karina Marimon : …c’est une fille de
prolo, elle est prof, elle gagne son pain et elle a du mal avec
les gens qui ont de l’argent car elle a du mal à se
situer par rapport à ça. Elle a un fort désir
d’avoir un enfant avec Steph qui est un peu bloqué
sur le sujet. Et ça je n’ai pas eu du tout du mal pour
l’interpréter parce qu’il a fallu convaincre
Christophe pour faire un bébé. C’est un sujet
que je connais bien et qui me touche chez ce personnage. Pour Nina,
ce désir d’enfant est une faille tellement importante
que tout gravite autour de ça. Et tout part de ça,
son agressivité, son énervement, son excitation. De
plus elle est espagnole et elle a ce côté un peu chaud
du Sud. C’est une comédie mais tous les personnages
ont une blessure, une faille. Ils ne sont pas parfaits, ils ont
tous des défauts. On a tous envie à un moment de les
gifler et de les prendre dans nos bras. C’est ce qui me plaît
dans cette pièce.
Nathalie Krebs : Moi aussi.
Karina Marimon : Ainsi Fanny exaspère Nina
au début de la pièce et à la fin elle a envie
de la serrer dans ses bras. Les personnages sont assez riches et
sous couvert d’une comédie il se passe des choses assez
fines. Christophe est avant tout un très bon observateur
de l’être humain. Il m’a épaté.
Quand je lisais le soir, par exemple le monologue de Fanny, j’étais
sur le cul. Je trouvais ça fou que mon homme écrive
une telle chose sur les femmes. J’étais scotchée.
Je lui ai demandé d’où il sortait cela car ce
n’était pas forcément des sujets de conversation
entre nous et j’ai constaté qu’il était
très observateur.
Donc pas d’autobiographie directe ?
Karina Marimon : Non. Nous avons tous connus les
dîners où au bout de dix minutes on regrette d’être
venu ou d’avoir invité les gens. Mais des dîners
qui tournent au tragique comme ça, faut pousser le bouchon.
Nathalie Krebs : Moi je les sens venir et je n’y
vais pas !
Karina Marimon : On a tous connus des dîners
où dès l’apéro c’est l’enfer.
Ce n’est pas autobiographie mais cela part de petits faits
connus.
Et maintenant les personnes qui ont vu la pièce
et que vous invitez…
Karina Marimon :… ils ne veulent plus venir
Nathalie Krebs (rires)
Tous ?
Karina Marimon : Tous. Ils disent qu’ils
se demanderont toujours s’il n’y a pas un truc derrière.
(rire) Non, ils viendront quand même parce que Christophe
cuisine très bien. C’est une passion, il est amoureux
des produits, il cherche les dosages. Quand on est très gourmand
comme moi, c’est chouette de vivre avec quelqu’un qui
a cette passion !
Comment se sont passées les répétitions
avec le personnage de Carole ?
Karina Marimon : Elle n’est jamais venue.
Nathalie Krebs : Elle s’est barrée
surtout.
Karina Marimon : Ça s’est très
bien passé.
Nathalie Krebs : C’est ma camarade préférée.
On ne l’entend jamais, elle ne fait pas chier. Elle est discrète
et impeccable.
Karina Marimon : Et puis elle ne pique pas la vedette
sur scène. J’aime beaucoup ce qu’elle fait cette
fille !
Et cette remarque veut-elle dire que vous vous
piquez la vedette ?
Nathalie Krebs : NON !
Karina Marimon : Ça c’est hyper important.
Christophe est assez exigeant même si c’est sa première
mise en scène. Ça m’épate. Finalement
je suis très amoureuse de ce garçon.
Nathalie Krebs : Tu vois à force !
Karina Marimon : A force, je vais m’y faire
! (rires) . Oui parce qu’au départ, il m’a achetée
mais finalement je m’y attache. Oui, hier, il n’était
pas content en sortant de scène et il a fait des notes aux
comédiens. Il joue et en même temps il nous observe.
Nathalie Krebs : Oui, hier, j’ai eu un mini
trou de mémoire et je l’ai vu dans son oeil.
Karina Marimon : Il est très exigeant. Le
canevas est très précisément dessiné
et cela ne permet pas le cabotinage. Si l’un part en vrille,
les quatre autres vont le faire redescendre très vite. C’est
réglé comme une horloge. Si l’un de nous fait
n’importe quoi cela ne fonctionne plus.
Christophe Rouzaud nous a effectivement dit qu’il
faisait un bilan à la fin de chaque représentation.
Ce n’est pas trop lourd pour les comédiens ?
Karina Marimon : Non, moi je suis habituée
à cette façon de travailler.
Nathalie Krebs : La plupart du temps les metteurs
en scène font des notes au moins une fois par semaine. Car
on décale forcément.
Karina Marimon : Et ce décalage est progressif.
Au bout d’une semaine tout est devenu autre chose.
Nathalie Krebs : Et au bout d’un moment c’est
le Muppet show !
Karina Marimon : Nous sommes avant tout des comédiens.
Pourquoi fait-on ce métier, faut pas se leurrer, c’est
pour raconter des histoires mais aussi pour qu’on nous aime,
c’est quand même la base. Quand on fait un truc qui
fait rire on est tellement content qu’on peut faire n’importe
quoi le lendemain.
Nathalie Krebs : C’est encore plus dangereux
de décaler dans une comédie. Il faut toujours maintenir
un garde-fou.
Karina Marimon : En plus comme il joue avec nous,
il est présent tous les soirs. Il voit tout ce qui se passe.
Il fait des notes et recadre mais c’est fait très gentiment.
Nathalie Krebs : Cette méthode permet aussi
de jouer en sécurité. D’autant que l’on
cherche toujours à s’améliorer donc on peut
être amené à faire des pattes au serpent. Le
mieux étant l’ennemi du bien. C’est une histoire
chinoise. Vous ne la connaissez pas ?
Non.
Nathalie Krebs : Bon, alors je vous la raconte
vite. En Chine, il y a un concours de dessin qui attire tous les
peintres du pays dont le plus grand. Le sujet est un serpent. Le
plus génial fait un trait. C’est sublime. Mais il voit
les autres qui continuent de dessiner et inquiet, il rajoute des
pattes et il a perdu le concours. Et moi j’ai toujours été
cadrée.
Karina Marimon : De plus, je crois que la liberté
du comédien est dans une petite
prison. Plus on a un cadre plus on est libre. On sait que l’on
peut aller jusque là et on peut y aller. Mais au delà
non. On peut donc bien assumer les choses parce qu’elles sont
cadrées. Et là on a l’avantage de jouer avec
le metteur en scène.
Quels sont vos autres actualités et projets
?
Nathalie Krebs : J’ai tourné dans
"L’enquête corse" avec Alain Berbérian
Christian Clavier et Jean Reno et je me suis bien marrée.
Le film est tiré de la bande dessinée de Pétillon
et sortira en septembre 2004.
Karina Marimon : En septembre sortira "Tout
le plaisir est pour moi" le premier long métrage d’Isabelle
Brouet qui traite du plaisir féminin, comment les femmes
atteignent le plaisir. Ce n’est pas du tout un film porno.
C’est avec Marie Gilain et Julien Boisselier. Et pendant les
répétitions, j’ai tourné avec Jacques
Villeret, Christian Clavier et Agnès Soral "L’antidote"
qui sortira cet hiver je pense. Et puis j’ai fait un autre
premier long métrage pour lequel on cherche un distributeur
et que je n’ai pas encore vu dans lequel je tiens le rôle
principal. C’est "Des illusions". Au théâtre
tant que la programmation de cette pièce n’est pas
déterminée, je ne m’engage pas ailleurs. J’ai
un rôle taillée à ma mesure et je n’ai
pas envie de le lâcher.
Nathalie Krebs : Moi itou.
Karina Marimon : Nous espérons continuer ici car le public
s’amuse et prend du plaisir, et nous aussi. Ce qui revient
le plus souvent c’est : C’est comme dans la vraie vie
! Ce serait dommage d’arrêter.
Etes-vous d’origine espagnole ?
Karina Marimon : Oui.
Alors l’Espagne est-ce que c’est votre
domaine ? (*)
Karina Marimon : C’est vrai que je pourrais
en parler parce que je connais bien le domaine. J’ai des origines
catalanes par mon père. Je suis faite des deux même
si j’ai fait ma vie en France.
Aimez-vous les tailleurs Chanel ?
Nathalie Krebs : Oui, surtout rose !
(*) question fil rouge en rapport direct avec la pièce...à
vous de jouer !
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